Bal de Noël

Tout l’après midi durant, directeur, surveillants et membres du personnel volontaires s’étaient activés pour préparer et décorer la Grande Salle du lycée, en vue de l’annuel Bal de Noël. Cet évènement était sans doute le plus attendu par les élèves, ainsi que les adultes. Depuis deux semaines déjà, des affiches un peu partout dans l’établissement annonçaient cette soirée, le dernier vendredi avant Noël, ayant pour thème « Noir & Blanc ».

Fin d’après midi, la salle était enfin prête. Accrochés aux murs, des ballons noirs et blancs, ainsi que des traditionnelles banderoles « Joyeux Noël », « Joyeuses Fêtes » et « Bonne année ».
D’un côté de la salle se trouvaient des tables alignées, sur lesquelles était posée une nappe de papier blanc. Régulièrement étaient disposées bouteilles de sodas et gobelets en plastique qui n’attendaient que d’être remplis. Et, entre les bouteilles, plusieurs plats de gâteaux pour tous les gouts, déjà coupés en parts plus ou moins égales. A chaque bout, ainsi qu’au milieu se trouvaient des vases en verre transparent, remplies de brochettes de bonbons de toutes sortes. De part et d’autre de chaque plat étaient disposées en éventail des serviettes en papier, alternant les couleurs noires et blanches.

Du côté opposé se trouvait la partie sono, avec la table de mixage et les grandes enceintes, sans oublier le caisson de basse au fond. Le reste de la pièce était assez dégagé, avec quelques chaises et bancs par ci par là le long des murs, afin de laisser la place pour ceux qui voudraient danser.

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21h00, après un bon (ou pas) repas au réfectoire, les portes de la Grande Salle s’ouvraient enfin pour les premiers arrivés. Le directeur était déjà là, saluant les élèves entrant tour à tour, leur souhaitant la bienvenue pour cette soirée. C’était ce qu’il aimait le moins faire, mais il n’avait pas tellement le choix. Et encore, il ne pouvait pas échapper au pire, le discours, quand tout le monde serait rentré. La plupart des élèves avaient joué le jeu et respecté le thème, tandis que d’autres non, ce qui était dommage. Mael, lui, n’avait pas prit la peine de faire quelque chose d’original, et ne se voyait pas non plus, en tant que directeur, fringué comme il l’aurait fait dans ses soirées étudiantes d’il y a quelques années. Simple costume noir, chemise blanche, chaussures noires...

Lorsque le dernier flot d’élèves fut arrivé, le directeur se rendit au bout de la salle et attrapa un micro pour prendre la parole. Tant pis pour les retardataires, il s’était déjà passé une bonne vingtaine de minutes depuis l’ouverture. Après avoir testé le bon fonctionnement du micro en tapotant dessus, Mael prit son élan, et commençant son discours.

Bienvenue à toutes et à tous et merci à vous pour votre présence. Je ne vais pas faire long, ou vous n’allez pas rester attentifs bien longtemps. Tout ce que j’ai à vous dire, c’est : profitez bien de cette dernière soirée avant les vacances, et amusez vous bien. Joyeux Noël à tous !

Le directeur éteignit le micro pour le reposer, et s’éclipsa rapidement pour aller se fondre dans la foule et se poser dans un coin. Il avait été bref et simple, rien de plus bateau, mais il n’avait pas eu envie de faire compliqué, sachant que de toute façon les élèves s’en moquaient royalement de ce qu’il pouvait dire.

[HRP : Voila, à vous ! =D Soyez nombreux à venir répondre ! Même si vos posts ne font pas 20 / 30 lignes comme d’autres, c’est pas grave, on est là pour s’amuser

Je fermerai le topic quand il sera mort, je pense. Donc pas de date précise de fermeture. ]

Le bal de noël, moment attendu par la plupart des élèves et du personnel qui avait aidé à la décoration de la salle. Adam n'avait pas aidé (même si ça lui aurait fait plaisir) préférant rester dans son bureau est essayer de retenir le plus de prénom possible en regardant les photos des élèves pour en cas de problème intervenir en mettant ses chances pour connaître le vrais prénom et nom de cet élève. Le fais qu'il soit nouveau était un peu handicapant puisque les élèves ne sont pas idiots et donner de faux nom étaient facile. Adam était persuadé qu'il n'y allait pas avoir de problème mais simple précaution. Pour le thème il n'avait pas eu de problème, il n'avait presque que du blanc, il avait juste du acheter une chemise noir pour mettre en dessous de son costume blanc. Si Adam était enthousiaste face à ce bal c'était tout l'inverse pour Octobre qui détesté ce genre de fête, qui n'aimait pas les fêtes tout cour d'ailleurs! C'était encore pire qu'une torture d'être là, dans cette salle remplit d'enfant, de personne qu'elle déteste. De plus, Octobre n'était pas encore tout à fait à l'aise dans l'établissement, elle n'avait pas eu vraiment le temps de s'habituer au changement et encore moins au nombre d'élève qui surpassé tout ses cauchemars les plus fou auquel elle aurait eu affaire pendant ses nuits...Surtout que la musique ne lui correspondait encore moins, en clair, c'était une emmerdeuse innée!

Après que le directeur ai posé le micro à la fin de son discours, les élèves commencèrent à bouger et Adam resta en retrait, se contentant de regarder la salle et de la décrire puisque Octobre n'était absolument pas pour allez vers la sono ou même par le buffet. Ce n'était pas chose facile de s'amuser avec son Daemon qui préféré s'amuser seul ou avec des invités restreint de Octobre aurait choisit elle-même. Au lieu de s'amuser Adam pourra plus observer le caractère et les habitudes des élèves même si en une soirée surtout une fête c'était pas le top, et puis il était pas payé pour allez danser et s'éclater. Ayant la gorge un peu sèche il partit vert les tables aligné recouvert d'une nape blanche, il prit un gobelet, se servit rapidement d'un thé glacé et revenir à sa place rapidement face au remarque d'Octobre toujours pas décidée à le laisser s'amuser. D'ailleurs elle restait là, entre dans les bras d'Adam qui essayer quand même de tenir son gobelet ses longue oreilles contracté pour entendre le moins de bruit possible ce qui était presque impossible puisque ses oreilles à la base lui servent à repéré ses proies dans la nuit.

Parce qu’étrangement, elle était de bonne humeur ce jour-là, l’approche de Noël et de ce que cela impliquait pour elle sans doute, Tomoe faisait partie des volontaires qui avaient aidé à la décoration. Non pas que ce soit une activité qu’elle affectionne particulièrement, mais ce n’était pas comme si elle n’avait pas l’habitude. Avec sa meilleure amie, elles avaient souvent été chargées de ce genre de mission … mais c’était un autre niveau. Dans le cas présent, la jeune femme n’avait fait que participer alors que tout était à disposition. Alors qu’avec Nuwä … elles organisaient tout de A à Z. Du thème de l’évènement à la couleur des confettis à lancer en passant par ce qui devait être servi pour le repas. Chose amusante, leur relation avait commencé avec l’organisation du Bal de Noël. Cela faisait … mon dieu … 8 ans déjà ! Heureusement qu’elle la revoyait dans quelques jours. Elle et puis les 3 autres aussi … sans compter ses filleules. Tomoe était vraiment ravie …
Quoiqu’il en soit, cette petite aide lui avait permis de sortir de l’infirmerie alors qu’elle n’y avait vu personne de la matinée. Et ce n’était pas si mal de se dégourdir les gambettes de temps à autre. Quand tout avait été terminé, l’infirmière s’était esquivée pour aller en ville, derniers achats oblige. De ce fait, elle n’avait pas pris part au repas du réfectoire, lui préférant un petit restaurant italien du centre tout à son goût.

Revenant à la chambre qui lui était allouée dans l’internat vers les 20 :15, Tomoe posa en vrac ses achats avant de se diriger vers la salle de bain pour s’y regarder dans le miroir. Pendant ce temps, Kahlùa s’allongeait paisiblement sur le lit, faisant sa toilette avec attention.

« Bon … je fais ça comment ? »

La jeune femme réfléchissait à la coiffure qui irait le mieux avec sa robe. Au moins, elle savait déjà celle qu’elle allait mettre. Elle n’en avait une qu’une qui était dans le thème Noir et Blanc. Une jolie robe bustier en satin noir ornée d’une guirlande asymétrique de roses blanches . Ladite robe était lacée dans le dos mais ce n’était pas un souci pour elle, elle était assez souple et savait le faire toute seule. Finalement, elle opta pour un simple chignon relevé tout en laissant leur liberté à quelques mèches ondulées. Elle sortit de la salle de bain et regarda la caracal.

* Ton avis ?
* Que ça ira très bien avec ta robe.
* Je pense aussi … y’a plus qu’à la mettre.

S’étant préalablement mise en sous-vêtement pour éviter de défaire sa coiffure, Tomoe enfila ladite robe avec élégance, la laçant agilement.

* Tu n’as pas perdu la main …
* Il semblerait en effet ! Les accessoires maintenant …

S’approchant de sa boite … plutôt coffre à bijoux en fait, elle l’ouvrit pour en dévoiler tout un petit trésor. Elle avait de tout là-dedans. La plupart d’entre eux étaient des cadeaux de sa famille ou de ses amis. Elle savait très bien ce qu’elle cherchait. Une parure en diamant et en obsidienne qui comprenait : deux colliers, boucles d’oreilles et bracelet. Celle-ci était un cadeau. De ses grands frères et ses parents quand elle avait décroché son diplôme de médecin. Elle était ravie de pouvoir la porter. Fixant les boucles et passant le bracelet, elle s’attacha un des colliers autour du cou avant de prendre le deuxième en souriant.

* Tu viens là ma belle ?

Ne se faisant pas prier, Kahlùa quitta le lit pour venir à côté de sa moitié afin que celle-ci puisse lui attacher son collier. L’infirmière sourit et se redressa.

* Et voilà ! On va pouvoir y aller maintenant …

Elle sauta dans des talons aiguilles noirs avant de sortir de sa chambre suivie de son daemon, prenant le chemin de la Grande Salle. Arrivées à hauteur, Tomoe put voir les aiguilles de l’horloge. 21h18. Un peu en retard … mais peu importe. Les femmes doivent se faire attendre, non ?
Elle savait que Mael devait faire un discours, alors une fois entrée rapidement sans attendre qu’on la dévisage dans sa tenue, elle se dirigea vers une zone mois peuplée de la salle pour attendre. Attente qui ne dura pas longtemps. Ecoutant silencieusement le discours de son patron, elle restait là en le regardant. Même s’il avait décidé de rester classique avec le costume noir et chemise blanche, il le portait avec classe. En regardant rapidement la foule, elle sourit en voyant le négatif de Mael en une personne qu’elle ne connaissait pas. Mais voir un costume blanc et chemise noire était amusant. Une photo où les deux poseraient côte-à-côte serait à prendre. Alors que le discours s’achevait, elle perdit de vue Mael quand il s’éclipsa dans la foule. Tanpis, elle irait le voir plus tard. Son attention se reporta sur l’homme en blanc qui était bien plus visible. Elle le vit accéder au buffet avant de revenir à la même place. Etonnamment, elle était curieuse de savoir qui il était. L’infirmière commença à aller vers lui, Kahlùa sur les talons.

* Depuis quand tu as des élans sociaux toi ?
* Depuis quelques instants il semblerait. Pourquoi ?
* Je suis étonnée, il faut toujours un certain temps pour que tu te laisses approcher …
* Les gens changent ?
* Pas autant.
* Alors mets ça sur le compte de Noël et du fait que je revois tout le monde très bien bientôt ?
* Oui, ça me convient mieux comme excuse !

Une fois rapprochée de lui, mais pas trop non plus, elle le salua avec politesse pendant que la caracal s’asseyait sagement.

« Bonsoir ! Tomoe Ukita, médecin scolaire, enchantée ! »

Marquant une petite pause, elle enchaina.

« Je ne me rappelle pas vous avoir déjà croisé dans l’enceinte, vous êtes un nouvel employé ? »

"Allons ma toute belle, un peu d'entousiasme! Il s'agit d'une fête après tout.
_Je me concentre surtout sur le nombre de retenus qu'on va distribuer ce soir si tu tiens vraiment à le savoir.
_Oh ma précieuse Ahélie, tu es divine.
_Enlèves moi ce collier, il me gêne!
_Mmh, mmh, plus tard. Et moi, comment je suis?
_Magnifique, comme d'habitude.
_Parfait."

Les préparatifs avaient en vérité été plus long que prévu. Sam était peu habituer à célébrer noël, et encore moins à faire ce genre de fête, reception, appelez ça comme vous voulez. Dans sa réserve en Arizona, c'était la canicule toute l'année, puisque celle ci se trouvait au bon millieux du désert, et qu'il y avait communément plus de cactus que de sapin, et plus de sable que de neige. Mais bon, il fallait l'avouer, Sam aimait bien la neige, même s'il avait mit beaucoup de temps à s'y faire, ainsi qu'à la température de ce pays glacial. Et puis, les coutumes de noël était sympathique, en passant par la nourriture évidemment, mais surtout les gens. Sam aimait beaucoup les gens, comme chacun savait dorénavent dans cette école, et il appréciait l'idée de passer du temps en leur compagnie.

Il avait donc fait les boutiques, en traînant derrière lui sa précieuse Ahélie qui avait une sainte horreur de ça, et qui avait bien faillit agrésser deux "cruches", appelez communément des vendeuses. Finalement, Samaël avait trouvé son bonheur, entre deux gaufres, un milke-shake et vingt rateaux de mit. Un magnifique costar. Il avait couté cher, mais il en vallait la peine. Il voulait un costume original, mais avec une coupe classique. Il avait donc opté pour un costume blanc, coupe classique. Cela changeait de beaucoup du noir, et contre toute attentes cela lui allait même beaucoup mieux. Avec ses yeux noirs tombant élegamment devant ses yeux d'argent très bien mit en valeur par cette couleur, Sam était encore plus magnifique que d'ordinaire. Néanmoins il se dit en se regardant dans la glace qu'il préférait le noir, il passait déjà peu inaperçu alors...

Il sortit de son petit appartement et s'amusa à regarder les tenus des autres. Les robes des jeunes filles étaient étrangement décoltés ce soir, et les costumes des garçons étaient plus classique. Mais un homme en costume n'est ce déjà pas magnifique? Que demander de plus? Beaucoup le saluèrent, les yeux pétillant, il apprécia, comme d'habitude de voir leur regards plein d'admiration et de désir. Il pouffa de rire en silence, il les trouvaient assez ridicule. Un groupe de filles vinrent même lui offrirent des chocolats, personne d'autre n'avait osé, il apprécia le culot, mais beaucoup plus les chocolats.

Il arriva dans la salle de...bal, oui, c'était le mot. Il vit que le directeur était resté bien sobre, bah, ça lui ressemblait bien. Il avait bien l'habitude de le voir en costar, mais celui ci lui allait très bien. Il s'avança vers lui, évidemment, il ne pouvait pas ne pas saluer le patron, surtout lorsqu'il se montrait aussi mignon. Il s'approcha de lui et lui dit un petit sourire amusé aux lèvres.

"Bonjours patron. Joli costume."

Il lui sourit, il n'avait pas put s'empêcher de lui dire. Il écouta par la suite son discour, qui parlait de vacances? Il n'en avait pas, certains élèves restaient au pensionnat. Il avait néanmoins prit quelques jours, histoires d'aller voir son grand-père et ses amis en Amérique. Sam alla se chercher un verre et s'adossa au mur, en souriant paisiblement. Il s'amusait à détailler les gens, d'un air amusé. Les gloussements des personnes le croisant l'amusaient également, alors que les commentaires de sa belle Ahélie fusaient "moche", "ideuse", "ridicule". Lui appréciait la beauté, et donc les tenus des gens. Il était néanmoins vrai que certaines personnes ne c'était pas mit en valeur. Il aperçu la medecin scolaire, une fille qu'il avait déjà croisé sans jamais lui parler. Il la regarda s'avançer vers un bel homme en blanc.

"Ahélie regardes ça.
_On dirait le nouveau CPE.
_Tu sais toujours tout ma belle. Et si on allait voir de quoi il en est, mmh?"

Elle ne répondit pas, signe qu'elle s'en fichait. Elle le suivie pas à pas, telle son ombre, jusqu'au groupe que formait Tomoe et cet homme. Il leur sourit, puis fit le baisemain à Tomoe d'un air amusé, en riant gentiment. Il adorait faire ça, c'était très élegant.

"C'est ainsi qu'on fait dans les bals japonais je crois. Vous êtes le medecin scolaire je suppose. Nous nous connaissons déjà de vu."

Il se tourna vers l'homme et lui serra la main, en le détaillant du regard. Ahélie devait avoir raison. Il lui offrit un beau sourire, cadeau de bienvenue.

"Je suis Samaël Mickaëlis. Vous êtes?"

Un bal de noël ? Pas pour moi. C’est ce que pensa Yuuki toute la semaine, jusqu’à ce soir là. Au réfectoire, il n’entendait parler que de ça tout autour de lui. Et « comment je m’habillerai, et tu crois que machin va venir, j’aimerai tellement le voir », etc etc. Que des conneries pareilles qui le désespéraient. Mais en même temps, de voir toute cette impatience autour de lui, il était curieux de savoir ce que ça allait être. C’était sa première année dans ce lycée, et il n’avait sympathisé avec personne pour que quelque ragot que ce soit parvienne à ces oreilles. Oh par contre, il en entendait, à propos de lui-même, quand les gens ne faisaient pas attention qu’il arrivait derrière. Mais il s’en moquait, de ce que les gens pouvaient dire sur lui. Il se disait de tout et n’importe quoi, et rarement la vérité, ce qui le faisait bien rire. C’est dingue ce que les gens pouvaient avoir comme imagination, et ce que nombre de personnes pouvaient croire.

Après avoir rapidement mangé et être retourné dans sa chambre, Yuuki observa ses colloc’s se préparer activement pour la fête, allongé dans son lit. Quand le calme fut de retour dans la chambre, une fois tout le monde partit, il soupira et resta un moment allongé là, Tara couchée en boule sur son ventre qui se soulevait lentement au rythme de sa respirations. Il finit par se relever, laissant tomber la belette sur le lit. Tara rouspéta mais elle savait bien que cela ne servait à rien, il ne l’écoutait pas.

La curiosité l’avait emporté, et il décida d’aller faire un tour là bas, juste pour voir. Tara escalada les jambes de son humain et le posa sur ses épaules, son perchoir favori. Elle n’était pas contre cette idée là, curieuse elle aussi. Yuuki n’eut pas besoin de se préparer. Il portait rarement de la couleur, et ce vendredi ne faisait pas exception. Et même s’il n’avait pas été conforme au thème imposé, il ne se serait pas changé pour autant, de toute façon. Sa tenue ne passait évidemment pas inaperçue aux yeux de ses camarades, mais il se moquait royalement des regards qu’on lui lançait. C’était le cas surtout à son arrivée, depuis les gens se sont habitués à le voir ainsi, et n’y font presque plus attention.

Lorsque Yuuki entra dans la salle, il y avait déjà pas mal de monde, avec un brouhaha et de la musique en accompagnement sonore. Tout en restant à la porte, il se contenta d’observer silencieusement tous ces gens qui souriaient, discutaient, plaisantaient. Tara descendit de son perchoir et s’aventura dans la foule, pour revenir quelques secondes plus tard, toute excitée.

« y’a plein de bonnes choses à manger là bas, viens ! »
« Non, je reste ici. Va, si tu veux. Fais attention à toi surtout. »
« T’inquiète ! »

Le petit rongeur au pelage blanc retourna se faufiler entre les jambes des humains qui discutaient, puis se réfugia sous la table, avant de l’escalader par un pied. Là, elle hésita un peu, regardant tout ce qui s’offrait à elle puis se servit dans le plat de gâteau au chocolat. Elle grignota par ci par là, puis en récupéra un peu qu’elle ne mangea pas, et revint vers Yuuki, qui se tenait toujours à l’entrée, pour lui en donner.

Et un jour de plus à assumer. La vie devenait affreusement monotone à Pluie d’Automne maintenant que cet homme était partit loin de lui. Il se levait chaque matin, il se lavait, s’habillait, mangeait et partait travailler. La journée se passait rarement avec une surprise dedans et la plupart du temps, il était tellement dans la lune qu’il ne la remarquait même pas.
Le soir, il retournait chez lui et soit il allait au bar pour rentrer avec quelqu’un, soit il allait directement se coucher. Puis une nouvelle journée recommençait. Encore et encore.

Métro, boulot, dodo.
Hier. Aujourd’hui. Demain.

Une chose pourtant peu ordinaire commençait à se tramer dans l’académie et il ne pouvait la laisser passer. Un bal. Un bal de noël. Il avait aidé pour la décoration en se disant qu’il n’irait certainement pas. Le thème était pourtant intéressant. Blanc et noir. Monochrome. Un peu comme sa vision du monde depuis son départ.

Le jour J

La journée s’était déroulée tout à fait normalement. Il avait eu quelques patients et il avait découvert un nouveau cas intéressant qui retenait son attention. Le jeune homme en était heureux car dans ces cas-là, il ne pensait plus qu’à ce cas et il ne pensait plus au reste.
Cependant, la fin de journée arriva un peu trop vite à son goût et il rentra chez lui. N’ayant rien à faire, il prit tout d’abord une douche puis laissa ses longs cheveux sécher tout en regardant ses mails.

C’était vrai qu’à cause de tout ce qu’il lui était arrivé depuis ces derniers mois, il avait presque oublié de donner des nouvelles à sa mère. Il savait qu’elle ne lui en voudrait pas et qu’elle le comprendrait. Il resta un instant totalement immobile alors qu’il commençait à rédiger sa réponse. Il évita soigneusement de lui parler de Jake et il fit référence au bal de noël pour avoir un peu de matière à lui donner dans ce mail. Le jeune homme se doutait qu’elle allait lui demander des détails et qu’elle se rendrait vite compte s’il n’y était pas allé, c’est pourquoi, il décida de changer ses plans de la soirée.

De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait déjà quelque chose de prévu. Il se releva et déposa la serviette encore humide à la salle de bain. Il se démêla les cheveux puis partit à la recherche de ce qu’il pourrait mettre le soir même. Il dégota enfin la tenue adéquate et se fit à manger. Le temps défila soudainement à toute vitesse et un dernier coup d’œil au miroir, après avoir lavé la vaisselle, s’être lavé les dents et avoir enfilé la tenue, lui assura qu’il était fin prêt.
Il se douta qu’il ne serait sans doute pas habillé comme les autres hommes au pensionnat mais il s’en fichait, mettant outrageusement son androgynéité en avant. Il portait un kimono blanc possédant des motifs abstraits qui rappelaient des branches d’arbre noires, elles faisaient vaguement penser aux animations de Tim Burton. Ses cheveux lâchés tombaient en pente douce au creux de ses reins. Il ne possédait aucun autre artifice, aucun maquillage, pas de bijoux. Il était dans la simplicité la plus profonde et c’était justement ça qui faisait son charme. Il sourit à son reflet, certain d’être au top.

Malgré tout, il aimait rester beau et ne négligeait jamais son apparence. Il vit que même son daemon était assortit à lui, étant donné qu’il était noir et blanc. Souriant, il administra une légère caresse à Minimiou puis sortit de chez lui, se rendant au lycée.
Sur son passage, il vit bien des regards se tourner vers ce qu'ils pensaient être une jeune femme qui dégageait un charme mystérieux. Il leur offrit un sourire et continua son chemin, se prêtant parfaitement au jeu. Bientôt, il aperçut le lycée et rentra dans son enceinte. Il y avait beaucoup d’élèves. Il remarqua que tous les jeunes hommes présents étaient vêtus d’un costume et il sourit simplement, il était donc le seul à avoir osé l’originalité. Il entra dans la salle et regarda tout autour de lui. Malheureusement, il ne fit pas très attention et il percuta quelqu’un.

Lui prêtant de l’attention, il vit que c’était un beau jeune homme au style visual kei. Il se souvenait l’avoir déjà rencontré deux ou trois fois dans les couloirs de Pluie d’Automne, c’était un garçon plutôt excentrique mais qui ne lui paraissait pas bien méchant. Il lui sourit, il se souvenait de son nom et il lança :

« Excuse-moi Takamori-kun, je ne faisais pas attention… »

Il leva un peu le visage, étant donné que son élève était plus grand que lui et il lui demanda :

« Ça va, je ne t’ai pas fait mal ? »

Le choc n’avait pas été violent, au contraire, il avait été d’une extrême lenteur et plutôt mou mais Rei préférait s’en assurer. Il ne voulait pas blesser ses élèves. Le psychologue savait tout de même que ce jeune homme était du genre agressif et méfiant avec les adultes mais il avait une réputation d’homme patient et doux dans le pensionnat, il ne pensait donc pas se faire agresser. Au pire, il pourrait utiliser un peu son pouvoir d’apaisement pour s’en assurer. Il en fit donc tout de même usage, pour assurer ses arrières, et il dégagea une aura spéciale autour de lui. En même temps, il regardait autour de lui et il vit bientôt un petit groupe d’adultes. Il se promit d’aller les voir une fois ce léger litige réglé car s'il y avait bien une chose que le jeune psychologue détestait, c'était lorsqu'on se mettait à le haïr. Il devait donc régler cette situation problématique au plus vite...

* C’est moi ou il y a encore une soirée ?
* Tu as raison, il y a encore une soirée ! Mais c’est un bal de fin d’année cette fois … Il y a tout l’établissement et pas seulement les quatrièmes …
* Ha.
* Tu as l’air contrarié …
* Moui … ça veut dire plus de monde que la dernière fois …
* C’est l’idée oui.
* Et je suppose que tu veux vraiment y aller ?
* Évidemment, je ne vais pas manquer la soirée de Noël quand même !

Le puma soupira doucement. Encore du monde. Tsss. Lui qui avait espéré, une nouvelle fois, passer une soirée tranquille à ne pas faire grand-chose … C’était raté. Encore. Mais qu’est-ce que c’était que cette école ? Pourquoi il y avait tant de soirée ? Non mais sérieusement. Si Shinoa n’avait pas été sociable à l’extrême, cela ne l’aurait pas dérangé … mais là. Tsss.
Cette fois, elle était aussi devant sa penderie mais savait parfaitement ce qu’elle allait en sortir. Une grande boite relativement plate qu’elle s’était faite envoyée par ses parents dès qu’elle avait su qu’il y allait avoir un bal de Noël. Et que le thème était noir et blanc. Ouvrant la boite, elle en sortie une petite robe blanche et une paire de chaussures noires à talons hauts. Noir & Blanc. Elle serait dans le thème.
Déjà passée par la douche et l’étape de la coiffure, elle avait opté pour un chignon sophistiqué qu’elle pouvait faire elle-même, la demoiselle n’avait plus qu’à s’habiller. Comme lors de la soirée des 4e années, elle n’était nullement dérangée par qui que ce soit puisqu’elle était toujours seule dans cette chambre de cinq. Arzak n’avait pas perdu son habitude et trônait toujours sur un des lits libres. Elle enfila sa robe puis ses chaussures sans un bruit.
Se regardant dans le miroir, elle remit ses trois bagues, émeraude, saphir et améthyste toutes montées sur or blanc, et son pendentif. Elle ajouta un petit coup d’eye-liner … et voilà. Là, elle était prête. Souriante, Shinoa regarda son dæmon.

* Dis, tu veux bien que je te mette un joli nœud s’il te plait ?
* Et puis ... attends un peu, on n’a pas déjà eu cette conversation ?
* Si si.
* Et tu crois que ma réponse va changer ?
* Mais allez, Arzak ! C’est pour Noël ! Juste un simple nœud noir …
* …
* S’il te plait !

Descendant de façon très élégante du lit tel un mammouth dans les escaliers, le puma vint s’assoir aux pieds de sa moitié, se maudissant lui-même de sa faiblesse à lui céder. Toute ravie, l’élève lui accrocha le nœud autour du cou.

* Tu es parfait !

Si elle le disait, ça devait être vrai. Il n’avait aucune raison de douter d’elle. Mais il serait toutefois ravi de l’enlever à la fin de soirée. Se relevant, elle se déplaça jusqu’à la porte, ouvrant pour qu’il sorte avant de le suivre, n’oubliant pas de fermer derrière elle.

C’est en arrivant qu’elle constata qu’elle était pile à l’heure. Le directeur commençait son discours. Elle ne bougea pas du seuil de la porte, se faisant discrète et silencieuse, l'écoutant avec attention. Elle put voir qu'il portait un costume de taille classique mais il n'en restait pas moins classe. Quand il eut fini, Shinoa se permit de jeter un petit coup d'oeil à la foule. Elle connaissait surtout les membres de la quatrième année ... et elle n'en voyait aucun. Elle soupira doucement. Dommage. Elle ne voyait pas non plus Akemi. A croire qu'ils avaient tous désertés ...
Par contre, elle pouvait voir l'infirmière de l'établissement qui portait une robe magnifique, non loin de Samaël, un des surveillants ainsi qu'un autre homme qu'elle ne connaissait pas. Les deux hommes resplendissaient aussi. Décidant de ne pas rester au milieu du passage, elle avança doucement, se mettant sur le côté, étrangement éloigné des autres par rapport à d'habitude.

Lillian sortit de son « bien-trop-long-pour-être-bon-pour-la-santé » bain et se regarda dans le miroir d'un œil critique avant de froncer les sourcils d'un air insatisfait.
Il ne savait pas pourquoi il s'évertuait à faire ça. Un roux après le bain ne pouvait ressembler qu'à une chose, les joues et les lèvres rouges, le reste du visage blafard et les cheveux désespérément collés à son crane... Le fantasme de l'homme (ou femme) sortant de son bain ou de sa douche, extraordinairement beau et attractif comme si il venait de passer deux heures supplémentaires à se maquiller (mais en fait non)... C'était un mythe.

Il venait d'arriver à Kyoto, et même s'il avait profité de la semaine précédente pour découvrir Tokyo, il commençait bel et bien les cours dans quelques jours. Mais les vacances n'étaient pas terminées et ce soir il y avait un bal de Noël au lycée. Ce serait sans doutes l'occasion de rencontrer des collègues, se rendre compte de l'ambiance, découvrir si le semestre à venir allait être agréable ou un véritable enfer.

Se secouant un peu il sortit de la contemplation léthargique de son reflet et attrapa le sèche cheveux. D'habitude il ne l'utilisait jamais (il était là pour d'éventuels invités) mais là il était déjà en retard. Il n'habitait pas exactement tout près de l'établissement et il n'était pas encore habillé. Une fois les cheveux à peu près secs, il enfila son costume entièrement noir à l'exception de sa cravate, du gilet brodé et de ses chaussettes blanches, retenues par des fixes chaussettes of course, et attrapa sa brosse à cheveux pour s'escrimer à démêler son épaisse chevelure. Une tresse de coté reposant sur son épaule ferait amplement l'affaire. Avec Phileas sur l'autre épaule, ce serait parfait.

Il attrapa son parapluie, enfila veste et écharpe et sortit. Il avait fait l'acquisition récente d'une bicyclette et décida donc de ce mode de transport pour se rendre au bal.
Finalement, quelques minutes plus tard il arriva devant les bâtiments. Il rangea rapidement son vélo, posa veste et écharpe au pseudo vestiaire installé pour la soirée et entra.

Il y avait un peu de monde, majoritairement des adultes. Peut être était il un peu tôt.
Un homme en kimono et une jeune femme dans une ravissante robe de bal attirèrent son attention et il eu un léger sourire appréciateur pour lui même. Sa tante Jeanne aurait sans doute adoré cette robe.

Hésitant un instant à la porte, il finit par entrer. Même s'il était parfaitement sociable et au fait des conventions, il n'en restait pas moins qu'il se trouvait dans un autre pays, et que les meurs pouvaient parfois représenter un défis...

Il repéra l'homme qui l'avait engagé, le directeur, à qui il fit un signe de tête poli. Se devait il d'aller au devant de l'homme et de lui parler? Considérant que ce n'était qu'un bal de noël, il se dit que s'il s'approchait de lui pendant la soirée il lui ferait la conversation, mais que pour l'instant, son côté anglais surement le poussait à écumer la salle en quête d'un verre de quoi que ce soit et d'une bonne conversation.
Laissant ses yeux errer le long des murs, il repéra une jeune fille qui semblait bien seule. Elle portait une ravissante robe blanche et à ses côtés un puma à l'air peut être un peu renfrogné veillait. Il attrapa deux coupes de... soda apparemment et se dirigea vers la jeune fille.

- Mademoiselle? Vous avez l'air bien isolée, tout va bien? Vous attendez quelqu'un?

Il lui tendit la coupe et lui fit un sourire. Depuis qu'il était arrivé, il avait remarqué de nombreux Daemons de type gros félins. Soit les gens du coin étaient tous des chasseurs en puissance soit il s'agissait de la localisation géographique ou d'un quelconque héritage historique.

[Écrire un réponse de RP avec un chat sur les genoux qui a manifestement décide qu'écrire n'était pas bien, et faire des câlins était beaucoup mieux... et bien, c'est pas une sinécure! ]

Shinoa était là, sagement silencieuse sur le côté, un peu ailleurs. Ce n’est pas qu’elle n’aimait pas ce genre de soirée, loin de là. Mais cette fois-ci, elle était un peu déçue. Elle ne voyait aucun quatrième année avec qui elle avait déjà pu discuter, ni aucun autre élève des autres années, enfin qu’elle connaissait. Étrangement, cela lui pesait tout de même un peu. D’habitude, elle se serait incrustée ailleurs, sauf dans une conversation composée d’adultes, mais là, elle n’en avait pas trop envie. Pourtant, elle était souriante et de bonne humeur quand elle s’était préparée dans la chambre …
Arzak ronronna doucement et se frotta à sa jambe comme pour la soutenir, oubliant le fait que lui-même n’avait pas été motivé pour venir. Mais son amie avait l’air d’y tenir à la base, alors, comme toujours, il s’était plié à sa volonté sans véritable opposition. La voyant ainsi, se mettant à l’écart des autres alors qu’elle était la première à aller vers eux, il se demandait si, inconsciemment, le souvenir de son dernier Bal de Noël ne la bloquait pas. Celui de l’an dernier, elle l’avait passé dans son école avec Ryan. L’an dernier, il était toujours là. Le puma se rassit près d’elle, gardant ses théories pour lui, ne souhaitant pas la faire à lui si ce n’était pas déjà ce qu’elle était en train de faire.

Dans sa bulle, la jeune fille revint au présent quand elle entendit qu’une voix masculine s’adressait à elle et elle releva les yeux pour en identifier le propriétaire. Élève ? Non, trop âgé. Professeur probablement … Yeux bleus foncés et cheveux … Wahou ! Roux foncé … Yakuza ?! Intérieurement, elle se moqua d’elle-même. C’était un vieux cliché mais elle s’en amusait. Elle n’était pas du genre à cataloguer les gens sur leurs apparences. Elle n’aimerait pas qu’on fasse la même chose avec elle. Et ses parents lui avaient appris à ne pas faire aux autres ce que l’on n’aimerait pas qu’on nous fasse. Donc.
Soudain, elle se rendit compte du silence qu’elle avait instauré en le regardant. Pas très poli tout ça. Elle se rattrapa rapidement.

« Désolée, je pensais à autre chose ! dit-elle en esquissant un petit sourire. Je vais bien, je vous remercie de vous en inquiéter. Quant à attendre quelqu’un … »

L’image du couple qu’elle formait au bal de l’an dernier avec Ryan la frappa de plein fouet. Il avait tout fait dans les règles. Il était venu la chercher chez elle tout en lui apportant une fleur à mettre au poignet. Puis, en riant, il avait promis à Daniel de lui ramener sa fille saine et sauve. Son père en avait ri aussi. Ses parents connaissaient très bien le jeune homme et lui faisaient entièrement confiance. C’est aussi pour ça qu’ils s’étaient portés garant quand il avait choisi de quitter l’Australie pour venir avec eux. Et maintenant …
Refoulant une flopée d’émotions qui n’avaient rien à faire là pour le moment, Shinoa sourit doucement.

« Non, personne. Il ne viendra pas, il ne peut pas. »

Même si elle aurait donné beaucoup pour que cela soit possible … c’était mieux ainsi. Chacun son monde. Gardant un petit sourire, elle saisit la coupe que l’homme lui tendait depuis tout à l’heure alors qu’elle divaguait.

« Merci ! »

Puis cette fois, elle prit conscience qu’elle en avait omis l’essentiel. Et c’était pourtant la base de l’éducation qu’elle avait reçue de ses parents.

« Excusez-moi, j’ai presque failli oublier un élément important … Shinoa Archer, enchantée ! »

Se présenter était la base de la politesse et parce qu’elle pensait à autre chose, elle avait failli passer outre. Manquerait plus que ça tient. Elle tenait à honorer son éducation.

Tara dans ses bras, occupé à caresser son pelage et regarder les gens qui discutaient et s’amusaient dans la grande salle, Yuuki fut soudainement heurté par quelqu’un dans le dos, ce qui le déséquilibra légèrement, mais pas assez pour le faire tomber. Le choc n’avait pas été si violent, mais il ne s’y était pas attendu, surtout. Inconsciemment, il avait produit un petit arc électrique pour repousser la menace, et ses mains s’étaient agrippées à la petite belette pour la protéger. C’est d’un air mauvais et méfiant qu’il se retourna pour identifier son agresseur et le détailler rapidement. Cet homme lui disait quelque chose, il l’avait croisé plusieurs fois dans les couloirs, mais il ne l’avait jamais eu en tant que professeur. Peut être ne l’était il tout simplement pas.

Le vieux s’excusa et en profita pour vérifier qu’il allait bien. Yuuki le renvoya balader avec un regard noir, avant de se sentir soudainement étrangement calme, sa fureur s’évaporant doucement. Son regard s’adoucit, ses mains se desserraient et la petite belette grimpa sur son épaule. Il ne sourit pas pour autant, et se contenta de hausser les épaules, détournant son attention de l’adulte. Il ne prit pas la peine de répondre à sa question et préféra s’éloigner et changer de côté, allant s’appuyer contre le mur de l’autre côté de la porte. Il se demandait d’ailleurs bien pourquoi il s’entêtait à rester là alors qu’il s’ennuyait, et ne voulait voir personne...

« Non, personne. Il ne viendra pas, il ne peut pas. »

Il haussa un sourcil. Il ne peut pas... Humhm... Il y avait plusieurs significations à comprendre là dedans. Soit « IL» était mort, soit il avait la quarantaine et la jeune fille était une héroïne de Nabokov, soit il était bien loin. La demoiselle s’arrachant enfin de sa torpeur et attrapa le verre qu’il lui tendait. Elle était très jolie et avait l’air intelligente. Peut être une promesse de conversation. Lillian pria en silence tout un tas de personnes pour que ce soit le cas.

« Excusez-moi, j’ai presque failli oublier un élément important … Shinoa Archer, enchantée ! »

Lillian lui adressa un sourire tranquille et inclina un peu la tête en guise de salut. Archer, voila qui était bien anglais. Ou américain tout au plus. Peut être la jeune fille était elle eurasienne. Ou adoptée.

- Lillian Dark. Je suis professeur d’Histoire. Il porta la coupe à ses lèvres et but une gorgée. Vous allez peut être pouvoir m’éclairer sur un sujet particulier Mademoiselle Archer. Je suis au Japon depuis quelques temps, et j’ai cru remarquer une profusion tout à fait étonnante des Daemons appartenant au groupe des grands félins. Tout comme le votre. Et je m’en étonnais, en Angleterre nous avons un pourcentage de Daemon bien plus petits ou en tout cas passe partout. Est-ce culturel, lié au pays ?

Lillian regarda autours de lui, les Daemons et leurs humains et leva la main d’un air absent pour caresser les plumes de Phileas sur son épaule.

- Je n’ai pas vu un seul chien jusqu’ici. C’est curieux.

Il baissa la tête pour regarder Shinoa et lui fit un sourire d’excuse. Peut être qu’elle n’en savait rien et qu’il l’ennuyait grandement avec ses questions.

- Peut être que je vous ennuie avec mes questions. Je suis navré. Mais le fait est qu’a part à la télévision ou au cinéma je n’avais jamais vu de tigres ou de puma ; il baissa les yeux sur le Daemon de la jeune fille ; C’est assez imposant. Nous avons des loups cela dit.

Le daemon de son oncle Léopold était un loup. C’était le plus gros daemon de la maison à Londres, suivit de près par le boa blanc de Bastien. Le plus petit était bien sur le rossignol de Milo.
* Lillian... Est-ce qu’un Daemon peut en manger un autre ? *
Le professeur retint un éclat de rire aux mots légèrement inquiet de Phileas.
* Je ne pense pas, mais j’ai déjà vu le daemon chat de Jeanne se battre avec le daemon chien de la voisine... Mais je ne pense pas que tu risques grand-chose ce soir.*

Il tourna de nouveau son attention vers la jeune fille à ses coté.

- Vous êtes de Kyoto ? Votre nom de famille me semble bien anglo-saxon.

Gabriel n'avait pas hésité longtemps avant de décider de se rendre au bal. Il aimait bien fêter Noel, bien que le faire en compagnie de parfaits inconnus et au milieu d'une telle foule soit parfaitement étranger pour lui. Tous ses précédents Noel, il les avaient fêté en compagnie de sa mère. Ils partaient marcher de nuit au bord du lac glacé, lançaient des voeux aux étoiles, et rentraient tard, allant se coucher, éreintés. Rien de plus banal en soit, mais l'atmosphère de ce 24 décembre était unique. La ville au loin resplendissait de lumières, et la nuit souvent dégagée présentait un ciel truffé de points dorés. Il avait regardé avec intérêt les décorations se mettre en place au fil des jours et parer le grand manoir. Ne connaissant personne, il n'était pas attiré par la soirée pour parler, mais pour voir. Et de plus, Mael devait nécessairement s'y trouver. En temps que directeur, il resterait jusqu'à la clôture de la soirée, et de fait, il lui fallait rester également, vu que le bal étant en fin de semaine, il devrait loger ce week end, comme tout les autres, chez son adorable grand frère... Mais cette fois serait différente, il se le promit. Quoi qu'il advienne, il irait rendre visite à ce "père". Il avait quelques questions à lui poser, et il était clairement hors de question qu'il entraîne ses secrets avec lui dans la tombe. Quitte à le malmener un peu, il saurait ce qu'il devait savoir.

Gabriel c'était vêtu pour l’occasion d'un pantalon en cuir noir, qui moulait un peu ses jambes, et d'une chemise de la même couleur, d'un tissu moiré, qui laissa ouvert sur les premiers boutons. Il détestait les costards, devant passer une heure à se battre avec sa cravate chaque fois, et comme il était libre de se vêtir comme il voulait, du moment qu'il respectait le thème, il ne comptait pas s’embarrasser, pour une fois. Le cuir tenait chaud, et il se sentait élégant, ce qui lui plaisait assez. Il ne fit pas mine de tenter de décorer Zéphyr, sachant par avance qu'elle le vivrait mal. Ou se laisserait faire avec stoïcisme, avant de se venger bassement. Déjà, elle n'avait trop rien dit lorsqu'il lui avait parlé du bal, bien que sa curiosité à elle ne soit en aucun cas émoustillée. Il ne l'admettrait pas, mais il espérait quand même un peu croiser Eiko et son petit renard.

Arrivant sur les lieux, il resta un moment interdit, observant la sale qui lui parut immense, ainsi dégagée, et les gens, tous élégamment vêtus. Ses sens étaient surbookés. La lumière tout d'abord, puis les odeurs, sucrées, odeurs aussi de parfum, et l'étonnante chaleur qui emmenait de tous ses corps présents dans une même pièce. Son regard glissa sur hommes et femmes, en grand nombres adultes, et sur les quelques élèves, émerveillé comme s'il venait de découvrir une montagne de cadeaux à ouvrir. Son regard par contre passa très vite quand il glissa sur Mael, et il détourna carrément les yeux pour les fixer sur l'autre bout de la pièce. Il sentait que son coeur avait loupé un battement. Zéphyr le poussa du museau, le faisant avancer d'un pas. Il se força à inspirer, puis se dit que rester planté au beau milieu de l'entrée n'était pas forcément la chose la plus intelligente à faire, ce en quoi son daemon était tout a fait daccord, et rougit un peu. Il se dirigea vers le buffet, chercha quelque chose que Zéphyr puisse manger, et alla se placer dans un endroit de la pièce peu peuplé, ne voulant gêner personne, et passer si possible, inaperçu. Il donna se qu'il avait pris à Zéphyr, qui ne dit rien et le prit sans faire de remarques.

Il observa avec des yeux de chouette la jeune femme en kimono, détaillant les dessins sur le tissu blanc, suivant les courbes des tracés aux mouvements de la femme. Gabriel était bien incapable de reconnaître là un homme, car il n'était pas ici depuis très longtemps, et les européens n'avaient pas ou rarement cette androgynité déconcertante. Il devait sans doute faire partie lui même des hommes dit efféminés, et pourtant, en le regardant, on ne pouvait pas se poser la question, malgré son visage fin et ses grands yeux bleus aux cils épais. Il bugga aussi sur le roux accompagné d'un corbeau, qu'il plaça aussitôt vers les pays anglophones. Irlandais? Il aurait pu sagir d'une couleur, mais ses yeux non bridés bordés de cils eux aussi roux et le fait qu'il soit d'une pâleur cadavérique (peut être plus que Gabriel) ne mentait pas. Et le corbeau... Il n'avait encore vu aucun daemon de ce genre depuis son arrivée ici. Se rapellant que fixer ainsi une personne, même de très loin, était impoli, il détourna le regard, fouillant la salle, en quête...

*D'une nouvelle curiosité à observer? Tu n'es pas au zoo

Le ton moqueur n'échappa pas a Gabriel, mais il ne le retint pas, et ses yeux tombèrent sur un spécimen tout à fait... Peu commun... Pas si loin de lui, accoudé au mur, avec l'air de quelqu'un qui s'ennuie. Et une dégaine absolument inoubliable. Retour du regard de chouette. Ou de pie. Le monsieur en noir avait plein de trucs brillants sur lui... *.* Mais pas l'air commode. Autant ne pas attirer l'attention sur soi. Eiko n'était pas là. Il ne se permit pas de penser trop fort qu'il était un peu déçu, sinon Zéphyr ne perdrait pas l'occasion de le railler. Il posa très sagement ses mains sur ses genoux et continua son inspection, tachant d’être plus discret que précédemment, ce qui n'était pas gagné. Un petit homme blond platine, couleur peu courante, aux immenses yeux bleus qui faisait une tête de hibou, ce n'était pas vraiment le top de la discrétion... Sans parler de Zéphyr, moitié affalée sur ses pieds, semblant décéder d'ennui, mais en réalité suivant du regard Saphira, qu'elle trouvait dérangeante, des yeux.

Shinoa, qui arborait toujours un sourire faible par rapport à celui de d’habitude, hocha doucement la tête quand il se présenta.

« Enchantée Monsieur »

Quand le professeur déclara qu’elle allait peut-être l’éclairer sur un point, son attention s’accrut encore un peu plus. Elle ne souhaitait pas lui manquer de respect dès la première occasion et si elle pouvait y répondre … c’était aussi bien. Lorsqu’il mentionna les félins, elle ne put retenir ses doigts d’aller caresser avec douceur le crâne d’Arzak qui lui répondit par un bref ronronnement. Tant qu’elle ne pensait plus à Ryan, il en était satisfait et le professeur lui fournissait un beau divertissement. La jeune fille s’était aussi interrogée sur le fait qu’il y avait pas mal de félins à l’école, à commencer par le daemon du directeur. Mais à part le hasard …
Une partie de sa mémoire retint que l’enseignant était d’origine anglaise. Même si au total, elle avait passé 8 ans en Europe, elle s’en était approchée de la Grande Bretagne sans pour autant y mettre les pieds. Peut-être un jour qui sait ? Il n’est jamais trop tard.
Shinoa n’avait pas eu le temps de répondre qu’il enchaina sur le fait qu’il n’avait pas vu de daemons chien. A cette mention, les poils du puma s’hérissèrent doucement. Il n’avait toujours pas tiré un trait sur le comportement de l’autre abruti qui s’était amusé à le chercher. D’ailleurs, pour le moment, cela l’arrangeait très bien que lui et sa moitié ne soit pas là. Fondamentalement, il n’avait rien contre Akemi … mais son chiot … Tssss. Il ne préférait même pas y penser. Mais s’énerver maintenant ne servirait à rien. Alors refoulant ses émotions négatives face à ce chiot, il resta sagement assis au pied de son amie. Son regard se tourna vers le professeur d’Histoire quand celui-ci baissa les yeux vers lui. Il hocha doucement sa tête féline comme pour le saluer avant de reprendre son observation des lieux alentours. Et l’élève reprit la parole en souriant toujours doucement.

« En aucune façon vous m’ennuyez, ne soyez pas navré. Cependant, j’ai peur de ne pas avoir de réponse à votre question. Je suis d’accord sur le fait qu’il y ait un gros pourcentage de félins dans l’école mais je pense que cela tient plus de la coïncidence qu’autre chose. Si c’est lié au pays, je n’en ai aucune connaissance, désolée. Peut-être que les archives de l’établissement pourraient vous renseigner à ce sujet, ou même le directeur. En ce qui me concerne, j’en suis incapable, veuillez m’en excuser. »

En consultant les anciens dossiers qui mentionnaient surement les daemons des élèves, il pourrait se faire un petit tableau de statistiques suivi d’une thèse et … mais sans aller jusque-là, les parcourir répondrait probablement à sa question. Il n’avait pas tort quand il disait que les tigres ou pumas étaient imposants. Même si le tigre l’emportait haut-la-main. Mais côté discrétion … avec Arzak, comme ce n’était pas vraiment un type de daemon qui courrait les rues … ce n’était franchement pas gagné. Mais pour rien au monde, elle n’aurait échangé son puma favori.

« Par contre, pour les chiens … c’est juste un manque de chance. Il y a un élève, Akemi, son daemon, Sake, est un chien. Un Shiba Inu si mes souvenirs sont bons … Après, je suis loin de connaître tout le monde au sein de l’internat. Et j’avoue que je ne fais pas forcément attention aux autres daemons quand je suis en ville … »

Déjà, elle n’y avait pas été si souvent que ça. Ensuite, elle regardait surtout les lieux et non les habitants. A tort peut-être. Il y avait peut-être sa moitié qui lui souriait dans le lot … elle secoua doucement la tête pour éviter de penser à n’importe quoi. Et puis, le professeur lui adressait de nouveau la parole. Son sourire s’agrandit à sa question.

« Non. J’y suis arrivée fin Août plus ou moins. Mais vous avez raison en ce qui concerne mon nom de famille. Mon père est d’origine américaine, de New York pour être précise. C’est pour ça que ça ne sonne pas vraiment japonais. Quant à savoir d’où je suis vraiment … c’est assez … éclaté on dira … »