[terminé] Victoire ! Nouveau niveau débloqué : l'infirmerie [PV Tomoe]

Akemi marchait vers l'infirmerie en boitant légèrement, sa jambe était douloureuse à un point qu'il en avait les larmes aux yeux. Il avait voulut en faire trop, comme toujours, il avait continué bien qu'il était à bout de forces, parfois il se trouvait vraiment stupide ... Revenons un peu en arrière, il avait participé à un match de rugby contre les élèves d'une autre classe et alors qu'il allait marqué un nouvel essai, il fit une mauvaise chute et se tordit la cheville. Evidement son entraîneur le retira de l'équipe et l'envoya sur le champ à l'infirmerie, accompagné de l'un des délégués. Non seulement il avait un sentiment de culpabilité de devoir laisser ses équipiers mais en plus la douleur que lui procurait sa jambe lui faisait perdre tout ses moyens. Il jeta un coup d'oeil à Saké qui c'était mit en boule dans son manteau, laissant juste dépasser sa tête par l'ouverture du devant. Le petit daemon d'habitude si énergique ressentait également la douleur et souffrait donc également. Akemi lui caressa la tête en murmurant un "désolé" à l'intention de sa moitié.

Il se sentait également responsable de l'état de son chiot qui n'avait rien demandé et qui était resté à regarder son humain jouer. Et s'il espérait être soigné rapidement c'était surtout pour sa boule de poil qui était de loin, celui qui comptait le plus pour lui. Il avait quelques peu utilisé ses pouvoirs de Soin mais vu qu'il n'avait presque plus d'énergie, ça ne lui avait pas été d'une grande utilité, ça avait juste soulagé très légèrement la douleur même si cette dernière était malheureusement toujours bien présente.
Le trajet parut interminable pour le garçon, sans compter que le délégué ne lui était pas d'une grande aide et marchait devant sans se soucier du châtain. Ils finirent par arriver devant l'infirmerie et l'autre garçon frappa à la porte avant de se tourner vers Akemi, le regardant d'un air neutre.

- Voilà je t'ai accompagné, je te laisse avec l'infirmière à présent.
- Merci ... dit Akemi en esquivant un sourire assez forcé

On pouvait dire qu'il n'avait pas vraiment la tête à sourire en ce moment. Cela faisait à présent un bout de temps qu'il ne c'était pas blessé de la sorte, malgré qu'il soit assez casse-coup, il avait toujours put compter sur son pouvoir pour guérir la moindre blessure mineure qu'il se faisait. Il suivit le délégué du regard jusqu'à ce que ce dernier sorte de son champs de vision puis regarda son Saké qui avait les yeux fermés et les oreilles baissées de chaque côté de sa tête, sans doute c'était-il endormit. Il déposa un baiser sur son museau puis se redressa quelques peu, attendant que l'infirmière lui ouvre. D'après quelques rumeurs elle était très sympathique, enfin il n'avait jamais encore eut l'occasion de la rencontrer.

Edit Mael: points comptés!

6h. Un réveil qui sonne. A peine a-t-il échappé 3 notes qu’une main émerge de sous une couette pour l’effleurer et l’éteindre rapidement. La même main revint pour aller caresser une fourrure douce et soyeuse.

* Allez ma belle, debout ~

Un bâillement félin se fit entendre puis le bruit sourd d’un saut souple sur le plancher. C’est alors que la couette se fit envoyer valser à l’autre bout du lit sans le moindre ménagement. Et Tomoe se leva énergiquement, s’étirant déjà avant même d’avoir mis un pied à terre. Plus ou moins réglée comme une horloge, elle exécuta son programme matinal : tai-chi puis douche. La détente avant les mystères de la journée. Journée qui commençait plutôt bien. Sortant des eaux, elle se sécha méthodiquement avant d’enfiler pantalon droit, chemise blanche agrémentée d’un petit gilet noir à boutons. Sautant agilement dans les chaussures noires vernies à talon presque aiguilles, elle attrapa clés et portable avant d’ouvrir la porte, souriant à Kahlùa.

* Y allons-nous ?

La caracal lui passa devant en se frottant à ses jambes, prenant la direction du réfectoire pour le petit déjeuner. Optant pour un continental, tout se déroula sans la moindre anicroche. Puis elles allèrent enfin à l’infirmerie. Personne dans le couloir. C’était déjà bon signe. Une fois à l’intérieur, la daemon se dirigea par habitude vers son coussin où elle prit place tranquillement sans rien ne demander à personne. Tomoe saisit sa blouse blanche et l’enfila avant d’aller s’assoir à son bureau telle une Reine sur son trône. L’idée pouvait faire sourire mais c’était bien ça : elle était la Maîtresse incontestée des lieux. Souriant pour une raison inconnue, elle entreprit d’allumer l’ordinateur portable qu’elle utilisait tous les jours. Pour, par exemple, tenir ses fiches sur les élèves à jour ou autres renseignements divers, sans oublier les lectures qu’elle avait sur Internet pour elle-même rester à jour dans le domaine médical …
Mais là, elle ne fit qu’entreprendre. Ledit ordinateur refusant d’afficher autre chose qu’un écran noir. Cette petite contrariété fit envoler le sourire. L’infirmière regarda l’heure sur la pendule. 7h48. Non non et non. Il était bien trop tôt pour un crash system. Laissant échapper un soupir, elle reboota l’ordinateur dans l’espoir que cela suffise. Epic fail. Cela aurait été bien trop facile. Nouveau soupir. Bon … système D.
Tomoe savait très bien se débrouiller seule avec ce genre d’appareils même si elle n’égalait pas son frère. Elle l’appellerait en dernier recours. Alors elle commença à faire ce qu’elle pensait être utile pour que ladite machine sophistiquée daigne démarrer de façon correcte. Au fur et à mesure, son humeur se dégradait devant l’irrésolution de son problème. Cela faisait maintenant une bonne heure et demie qu’elle essayait en vain. Autant dire que son humeur s’en ressentait. Tsss. La journée avait pourtant bien commencé ! Elle était à deux doigts de prendre son portable quand Kahluà quitta sa position couchée pour l’assise.

* De la visite … deux personnes …
* Ah non ! Pas autant, pas maintenant !

C’est juste après qu’elle entendit frapper.

« Et merde. »

Laissant l’ordinateur de côté, elle se leva pour aller ouvrir. Geste qui montrait un peu son énervement.

« C’est pour quoi ? »

Un ton froid qui rebuterait la plupart des élèves. Mais elle n’en avait vraiment rien à faire. Absolument rien. Elle vit son patient. Ce devait être cet élève qui se s’appuyait au mur, se retenant comme il pouvait et dont le daemon devait être le chiot dont la tête dépassait du manteau. Il n’avait pas l’air bien vivace. Analysant de ses yeux bleus l’adolescent, elle constatait qu’un de ses pieds ne touchait plus le sol. Ah. Elle le fixa. Probablement une foulure ou une entorse.

« Si tu permets. »

Sans lui demander son avis, elle ouvrit son manteau pour prendre le chiot et le poser au sol avec douceur.

* Kahlùa ?

A peine l’avait-elle appelée que la caracal était déjà à ses côtés. Quand elle vit le chiot, il ne lui en fallu pas plus pour comprendre. Délicatement, elle l’attrapa par la peau du cou avant de le transbahuter vers son coussin. Elle l’y déposa tout aussi précieusement puis resta assise à côté, le surveillant.

« Ne t’inquiète pas pour lui, il ne craint absolument rien. Maintenant à nous. »

Tomoe passa ses bras autour des épaules de l’élève pour le soutenir et l’aider à avancer dans l’infirmerie, le guidant vers l’une des chaises.

« Tu m’expliques comment ceci est arrivé ? Et surtout, comment tu es venu jusqu’ici tout seul ? »

Ce fait l’emmerdait royalement. La règle de base quand il y avait foulure ou entorse, c’était d’éviter de poser le pied par terre. Et là, s’il était seul … quoique … Kalhùa avait mentionné deux personnes … elle devait aussi éclaircir ce point.

Après une courte attente, Akemi entendit la porte s’ouvrir, il posa alors son regard nougat vers la maîtresse des lieux, l’infirmière. Celle-ci lui demanda d’un ton froid la raison de sa venue, et ben, elle semblait s’être réveillée du mauvais côté du lit celle la … De toute façon les filles ça s’énerve pour pas grand-chose, et celle-ci ne faisait pas exception. Il laissa son avis de côté pour le moment, il n’était pas là pour faire ami-ami avec elle mais malheureusement à cause de cette foutue blessure qui ne parvenait pas à se faire oublier. Sinon il n’aurait sans doute pas prit la peine de se déplacer jusqu’à l’infirmerie.

Il laissa la jeune femme l’observer de la tête aux pieds sans broncher, il vit son regard s’attarder sur Saké, puis sur sa jambe blessée. Sans doute avait-elle remarqué que cette dernière ne touchait plus le sol. Avant même qu’il n’eut le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre, elle lui ouvrit son manteau sans aucune gêne. Ce geste surpris tout d’abord Akemi qui n’avait pas l’habitude de ce genre de contact, il la regarda ensuite prendre son protégé avant de le déposer avec douceur au sol.

Il faillit protester mais s’y résout. Saké quant-à lui, émit un petit bruit plaintif en se sentant être séparé de la chaleur de sa moitié. Le daemon redressa légèrement les oreilles avant de regarder faiblement autour de lui, cherchant où il pouvait se trouver. Le chiot regarda Tomoe avec interrogation puis tourna la tête vers le caracal qui arrivait vers lui. Il eut un petit mouvement de recul lorsqu’il la sentit le soulever mais se calma bien vite, comprenant qu’elle ne lui voulait pas de mal. Il fut déposé sur le coussin comme un objet fragile. Il s’assit sur le coussin, faisant attention à sa patte blessée puis renifla les odeurs qui flottaient dans l’air avec curiosité. Médocs, sang, pansements. Il conclut qu’il se trouvait dans une infirmerie.

- D’accord, merci. la remercia Akemi en détournant finalement son attention de son daemon

Il se laissa guider vers une chaise avant de s’y asseoir, remerciant la jeune infirmière d’un léger signe de tête. Une fois assit, la douleur fut moins pesante, il regarda l’infirmière, la détaillant mentalement. Elle avait les yeux d’un bleu cristallin, les cheveux sombres et mi-long, ondulant légèrement et semblait plutôt jeune. Il lui donnait à peu près une vingtaine d’années, peut être un peu plus. Il écouta sa question avant d’y répondre.

- Je suis tombé. Et je ne suis pas venu tout seul, l’un des délégués de ma classe m’a accompagné jusqu’ici.

Enfin il ne l’avait pas trop aidé, sans la présence du mur, Akemi n’aurait sans doute pas réussit à arriver à l’infirmerie, à moins qu’il y soit allé en rampant mais ça aurait sans doute prit un temps fou.

Quand elle avait ouvert le manteau pour prendre le chiot, elle avait envisagé une protestation de la part de l’élève. Mais en fait rien du tout. Il devait avoir deviné que son daemon ne craignait rien du tout. En croisant le regard de l’animal, elle y lut de l’interrogation et peut-être un peu de peur aussi. Elle sourit doucement comme pour le rassurer. Kalhùa prendrait le relai.

« Tu n’as pas à me remercier. C’est mon boulot. »

Son propre daemon surveillait toujours la boule de poils canine qui se tenait là. Il avait l’air vraiment bien faible et elle n’était pas étonnée qu’il se soit fait balader dans le manteau de son maître. Quand elle était plus jeune, elle aussi avait voyagé comme ça par moment. Maintenant, elle était un peu trop volumineuse pour ça. Elle le regarde renifler. Sans doute pour la localisation.

* Comme tu l’as sans doute deviné, ton ami et toi êtes à l’infirmerie. Et tu n’as pas à t’en faire pour lui, il est entre de bonnes mains … *

La caracal vouait une confiance absolue en sa moitié. Et c’était réciproque. Elle finit par s’allonger sur son coussin aussi, à côté de l’autre daemon pour lui transmettre un peu de chaleur corporelle. Comme il était blottit contre son ami il y a encore quelques instants, valait mieux ça qu’un refroidissement.
Pendant ce temps, Tomoe avait fait asseoir son patient du moment sur l’une des chaises. Elle se redressa pour tirer son tabouret à roulettes pour s’asseoir face à lui. Elle croisa son regard qui semblait relativement fixe. Elle ne s’en formalisa pas. Elle n’en avait rien à faire. Elle l’écouta lui conter ses mésaventures. Pas de chance pour la chute. Le fait qu’il y avait un délégué confirma l’affirmation de l’évaluation quantitative de Kalhùa. Même si elle n’en montrait rien, elle était surprise qu’il n’ait pas attendu que son camarade soit à l’intérieur pour partir. Pour connaître très bien une responsable de promo, elle savait que celle-ci ne serait jamais partie sans s’assurer que tout était ok. Elle fronça les sourcils en regardant son inconnu.

« Quand tu dis 'accompagné', Que sous-entends-tu ? Qu’il t’a soutenu pour avancer ? Ou qu’il t’a juste tenu compagnie parce qu’il était obligé ? »

Déjà, le fait qu’il ne soit plus là ne lui plaisait guère. Mais elle pressentait qu’il ne l’avait pas aidé non plus. Et ça … elle soupira à cette hypothèse. Elle allait devoir lui expliquer deux-trois choses à celui-là.

« Bon, voyons ça … »

L’infirmière attrapa avec douceur la jambe blessée pour en poser le pied sur ses genoux. Puis elle remonta le pantalon. C’était bien enflé. Elle pouvait se baser pour le moment sur une entorse. Ça serait donc bandage et attelle. Youpi. Mais avant, il fallait retirer chaussure et chaussette. Elle allait rire. Jaune.

« Autant te prévenir tout de suite, il aurait fallu que ton pied soit mis dans les minutes qui ont suivi. Ça peut être douloureux maintenant mais nous n’avons pas le choix … »

Elle se tourna alors vers sa moitié.

* Quoi qu’il arrive, tu le retiens et tu l’empêches de partir.
* C’est entendu.

Avant de commencer quoique ce soit, elle devait éclaircir un petit point.

« Côté douleur, que ressens-tu depuis que cela t’est arrivé ? »

Une simple question pour juger de l’utilisation d’un pouvoir.
Ou pas.

Saké dressa les oreilles en entendant le félin lui parler, il orienta son regard vers ce dernier, ou plutôt cette dernière comme l’indiquait sa voix. Venant d’assez loin, il n’avait pas fait très attention à ce qu’il l’entourait, les pensées tournées vers d’autres choses comme sa blessure et Akemi. Sans parler que ce changement d’environnement avait été un peu brutal pour lui vu qu’il se trouvait encore au stade avant de sombrer dans ce léger sommeil de faiblesse. Quand Kalhùa parla d’Akemi, il chercha presque aussitôt ce dernier du regard, inquiet. Il ne lui en voulait pas du tout, ce n’était quand même pas de sa faute s’il était tombé, ça aurait aussi bien put lui arriver ! Il vit avec soulagement son humain debout, n’ayant pas tout à fait l’air de souffrir le martyr bien qu’il devait sans doute souffrir encore plus que lui. Ils s’échangèrent un bref regard puis Saké reporta son attention vers la caracal.

<< Hm okay. Merci. >> la remercia t-il en remuant faiblement la queue

Il regarda la daemon s’allonger à ses côtés puis finit par à son tour s’allonger, un peu plus en confiance que tantôt. Le félin lui transmettait un peu de chaleur comme celle d’une mère à son petit, ou bien comme celle que lui apportait Akemi lorsqu’ils dormaient côte à côte ou se réchauffaient mutuellement lorsqu’il faisait froid. Il se sentait un peu mieux, comme apaisé même si ça n’allait pas jusqu’à lui faire oublier la douleur que lui procurait sa patte. Il finit par poser sa petite tête sur ses pattes de devant, gardant son regard posé sur son compagnon et l’autre humaine.

De son côté, Akemi regardait la jeune femme, répondant à ses questions brièvement, n’ayant ni l’envie, ni la forme de lui faire un récit. Il était tombé, point. Pas la peine de préciser qu’il courait à toute vitesse alors qu’il était à bout de force et qu’il c’était fait pousser, était tombé et c’était prit le pied dans quelque chose -une de ces foutues racines, sans doute- avant d’atterrir au sol, se tordant par la même occasion la cheville -ou un truc du genre, il n’y connaissait vraiment rien en médecine- puisque son pied était resté coincé dans la racine ou le je ne sais quoi. Il avait vraiment la puasse par moments ! En tout cas, il espérait que son équipe s’en sorte en ce moment. Il regarda vaguement à la fenêtre mais cela ne dura que quelques instants puisque la brune répondit, captivant une nouvelle fois l’attention d’Akemi sur elle.

- Euh, plus la deuxième proposition ! avoua le châtain

Il ne connaissait pas personnellement ce garçon et ce dernier avait sans doute considérer la tâche d’accompagner Akemi à l’infirmerie comme une corvée bien chiante, sans doute préférait-il rester à regarder le match mais bon, il n’y pouvait rien, si il avait eut le choix il ne serait pas tombé. En plus ça n’arrangeait vraiment pas ses plans, il aurait tellement voulut remporter ce match ! Il soupira à cette pensée, c’était limite si son rugby ne passait pas avant sa santé. Sans doute que si Saké n’avait pas également été touché il aurait tout fait pour pouvoir continuer le match, enfin n’exagérons rien, il n’en aurait pas été capable avec sa cheville dans cet état.

Il sortit de ses pensées lorsque l’infirmière souleva sa jambe, il se mordit légèrement la lèvre inférieure sous la douleur qui c’était un peu plus fait ressentir, autant se préparer, ça n’allait sans doute pas être indolore lorsqu’elle le soignera. Les dires de la brune confirmèrent sa pensée, il hocha la tête en signe affirmatif. Il la vit se tourner vers le caracal allongé plus loin, ce qui ne lui disait rien de bon … Il n’était pas trop inquiet pour lui, ça ne pourra pas faire plus mal que lorsqu’il s’est blessé, enfin si c’est le cas il tiendra le coup, par contre Saké … Sensible comme il l’était, ça n’allait sans doute pas être une partie de plaisir pour lui. Il en faisait des tonnes à la moindre prise de sang alors là … A la question de Tomoe il hésita un peu sur ce qu’il devait dire, si il disait que ça lui avait fait mal c’était un peu trop vague, en plus c’était évident qu’il avait eut mal vu comment c’était enflé.

- Et bien disons que c’est assez douloureux, au début j’avais franchement l’impression de m’être pété la jambe mais à présent ça va un peu mieux même si j’ai encore vachement mal. 8/10 ?

Il c’était souvenu que lors d’un examen médical qu’il avait passé, le médecin lui avait demandé pour la douleur, combien il mettrait sur dix. Et vu qu’il ne savait pas comment expliquer ça, autant faire la même chose, ça éclairerait sans doute un peu plus la lanterne de la jeune infirmière. Sans compter qu’il était conscient de s’être expliqué comme un manche à balai.

* Tu n’as pas à me remercier. Je pars du principe que si je me réveillais et que je ne reconnaissais pas les lieux, j’aimerai qu’on me dise où je suis et où Elle est. Simple question de logique. *

Kahlùa regarda le chiot finir par s’allonger à son tour. Il était clair qu’il peinerait moins ainsi. Même qu’un peu, c’était toujours mieux que rien. Alors qu’il venait de poser sa tête sur ses pattes, elle constata qu’il fixait sa propre moitié ainsi que Tomoe.

* Tu sais … son père est un médecin mondialement reconnu, sa meilleure amie est neurologue et ses trois meilleurs amis respectivement chirurgien, chercheur et diagnosticien. Pendant toutes les années d’études, elle a toujours été major de promo. La dernière année, elle a obtenu les meilleures notes à tous les examens passés. Alors, crois-moi, tu n’as pas à t’en faire pour lui. *

Dis comme ça, ça pouvait passer pour de l’autosuffisance ou de la supériorité. Mais venant de la part de la caracal, pas du tout. Elle énonçait simplement des faits. A lui d’y croire ou non. Elle s’en moquait royalement. De ce côté-là, elle était à l’image de son amie.

Cette dernière écoutait l’élève. La deuxième proposition … tsss. Elle s’en doutait. Raaaaah mais merde quoi ! Ce n’était quand même pas compliqué d’aider un élève, un camarade ! Il aurait juste eu à passer un bras autour de ses épaules pour lui servir de deuxième jambe. Comme ça, le blessé n’aurait pas eu à poser son pied par terre. Ce n’était quand même pas sorcier ?! Tomoe soupira une nouvelle fois avant de regarder les yeux nougats de son patient, les siens affichant une colère muette. Nonobstant, elle s’adressa à lui calmement.

« Tu me donneras ses nom et prénom, je vais avoir deux-trois choses à lui expliquer sur les responsabilités d’un délégué à celui-là … »

S’il y a bien une chose qui l’irritait, en dehors du racisme et de l’intolérance, c’était le fait de ne pas assumer ses responsabilités convenablement. Non mais sérieusement ? Il croyait quoi ce petit con ? Que parce qu’il était délégué, il pouvait se permettre d’agir comme bon lui semble ? … Il allait bien vite déchanter quand l’infirmière lui mettrait le grappin dessus. Même si ce n’était pas son rôle premier … mais quand cela touchait à la santé des autres, il ne valait mieux pas se la mettre à dos.

« En parlant de nom et prénom, je veux bien les tiens aussi. Je vais en avoir besoin pour la suite. Le sien aussi. » ajouta-t-elle en désignant son daemon d’un signe de tête.

L’infirmière nota la grimace quand elle avait saisi sa jambe. Et elle se demandait pourquoi elle avait posé la question. Personne ne savait vraiment y répondre comme elle l’attendait. Mais bon, ce n’était qu’un élève. Elle ne pouvait pas trop lui en demander non plus. Mais le 8/10 n’était pas pour la rassurer. Pas du tout même. Certains supportaient moins la douleur que d’autres … mais quand même. Bon … pour le bien de l’élève … elle se concentra rapidement et développa sa bulle de paix via son pouvoir d’apaisement. Cela atténuerait un peu la douleur, pas totalement, mais mieux valait ça que rien. Surtout parce qu’il fallait retirer la chaussure … et que la cheville avait déjà enflée …

Elle défit les lacets et ôta ladite chaussure le plus délicatement possible sans couper son pouvoir. De la même façon, s’en suivit la chaussette. Elle maintint encore la bulle, la couper trop brusquement serait plus douloureux. Elle en profita pour observer l’état de la cheville. Enflée. Largement. Repos total pour les prochaines 24 heures histoire d’éviter une aggravation de la lésion. Il allait lui falloir des béquilles aussi … ç’allait encore faire de la paperasse. Tsss. Elle relâcha l’apaisement progressivement.

« Toujours avec moi ? »

Tenant toujours la jambe, elle se leva avant de la poser à l’horizontal sur son tabouret.

« Je ne te conseille pas de bouger. »

Ce n’était ni un ordre ni une menace. Mais ça pouvait le devenir s’il n’écoutait pas ce qu’elle venait de dire. Le médecin se déplaça vers l’un des placards, faisant résonner ses talons sur le carrelage blanc de l’infirmerie. L’ouvrant, elle commença à chercher des tissus propres qui lui conviendraient pour ce qu’elle avait à en faire.

Saké écouta la caracal parler de son humaine. Cette dernière semblait vraiment brillante d’après ce que racontait le félin. Il la croyait bien sûr, il ne voyait pas pourquoi elle mentirait, en plus elle avait dit ça sans une once d’hésitation donc pour lui, c’était vrai. Après chacun son opinion.

<< D’acc’ pas de problème ! >>

En fait il ne s’inquiétait pas tant que ça pour son humain, de un, il était plutôt solide et de deux, si l’infirmière était ici c’est qu’elle n’était pas la première empotée venue, en plus la caracal le lui avait dit. M’enfin, aussi talentueuse qu’elle pouvait l’être, ce n’était pas son sourire qui brûlait les yeux. Elle avait l’air de mauvaise humeur, à moins qu’elle ne soit tout le temps comme ça.

Akemi remarqua que sa réponse semblait pas mal contrarier l’infirmière, bon c’est vrai qu’il n’avait pas été très sympa sur ce coup-là mais il n’avait pas non plus envie qu’il se fasse crier dessus en partie par sa faute vu qu’il l’avait dit à l’infirmière. Et que quelqu’un lui en veule était bien l’une des dernière choses qu’il souhaitait, déjà qu’avoir des amis était l’une de ses difficultés première. Mais il ne pouvait pas se plaindre, vu qu’il avait Kura, et ce dernier comptait plus que tous les amis qu’il pourrait avoir à ses yeux. En pensant à lui quelques rougeurs vinrent faire leur apparition sur ses joues. Zut pourquoi pensait-il à lui dans ce genre de moment, il était pire qu’une fille amoureuse n’empêche … ! Il chassa ses pensées pour regarder la brune, n’ayant heureusement pas perdu le fil de leur conversation malgré ses nombreuses pensées.

- Vous savez euh … Ce n’est pas nécessaire que vous intervenez, je peux très bien me débrouiller tout seul ! dit-il avec un sourire gêné

Saké prit un air blasé en entendant son humain, quel baka de première, il avait beau ne pas avoir été conscient lors du trajet jusqu’à l’infirmerie, il était d’accord avec l’infirmière, c’était inadmissible de le laisser marcher tout seul vu l’état de sa jambe. Le chiot garda sa tête sur ses pattes, suivant du regard chacun des mouvements des deux humains, il s’ennuyait un peu mais sans plus vu que la douleur de sa patte passait en ce moment avant tout dans son cerveau.

- Moi c’est Akemi Shimizu, quant-à lui c’est Saké. reprit Akemi en jetant un bref regard au chiot

Il regarda ensuite la jeune brune faire une genre de bulle comme lorsqu’il utilise lui-même son pouvoir d’apaisement. Alors comme ça elle était de l’élément eau ? En y repensant c’était un peu logique, lorsque l’on est infirmière c’est plus pratique de posséder des pouvoirs de guérison et d’apaisement. Une nouvelle douleur fit son apparition lorsqu’elle retira sa chaussure puis sa chaussette, il serra les dents et ferma les yeux, faisant tout son possible pour penser à autre chose, essayant de détourner ses idées de sa douleur. Un petit couinement discret venant de Saké se fit entendre, le chiot aussi devait avoir mal. Mais pour une fois il n’était pas insupportable, comme à chaque fois qu’il a mal quelque part, sans doute était-il assez affaiblit. Lorsque l’infirmière termina de lui retirer ses chaussures ainsi que ses chaussettes, la douleur disparut progressivement, il rouvrit les yeux puis reporta son attention sur la brune, la regardant faire sans rien dire. Lorsqu’elle l’interrogea il hocha légèrement la tête, esquivant un petit sourire.

Il la regarda faire, conservant son sourire puis lui répondit un « d’acc ! » lorsqu’elle le conseilla de ne pas bouger. De toute façon ce n’est pas ce qu’il comptait faire, pourquoi aurait-il bougé de toute façon ? De un, il avait la flemme, et puis il n’était pas masochiste, même s’il ne tient habituellement pas en place. Il regarda la jeune femme lorsque celle-ci s’éloigna de lui pour fouiller dans son placard, suivant chacun de ses gestes, ses yeux nougats teintés de curiosité. Il entendit finalement la voix de son daemon dans sa tête, et engagea une conversation mentale avec lui sans néanmoins détacher son regard de l’infirmière, qui était vraiment belle, malgré son côté sexiste, il ne pouvait pas dire le contraire.

*J’ai maleuh …*
*Je le sais, je suis sincèrement désolé Saké …*
*T’en fais pas, ce n’est pas de ta faute. Par contre mauvaise nouvelle pour toi, tu ne pourras sans doute pas faire de sport avant quelque temps.*
*Fais chieer ! Demain j’ai cours de tennis !*
*Et ben, tu vas être bon pour appeler ton prof …*
*Pas forcément, si ça se trouve ce n’est pas si grave que ça et dés demain je pourrais reprendre du service !*
*L’espoir fais vivre, mais j’te paris que non …*
*Rabas joie ...*

Alors qu’elle était toujours de mauvaise humeur, elle le regarda assez froidement et elle en stoppa tout mouvement pour lui répondre.

« Pas nécessaire, tu crois ça ? »

Si, en plus des remarques sur comment faire son boulot, il y avait bien des choses qu’elle avait du mal à supporter, c’était bien des remarques d’élèves sur ce qu’elle jugeait important ou pas. Elle n’avait pas cillé et la chaleur n’était toujours pas revenue dans ses yeux. Kahlùa battit doucement le sol avec sa queue, n’appréciant pas forcément de voir son amie ainsi. Cela l’étonnerait toujours. Alors que la jeune femme pouvait se montrer si joyeuse et enjouée avec ses meilleurs amis ou sa famille, elle se transformait en bloc de glace avec les autres. Elle n’avait clairement pas le contact facile. Un bel iceberg à faire fondre. Peut-être un jour changerait-elle. Ou pas.

« Sans vouloir être désagréable, c’est à moi seule de convenir de ce qui est nécessaire ou pas. Là, tout va bien pour toi. Mais imagine un instant si tu avais eu des complications. D’après toi, qui aurait été désignée responsable ? »

L’infirmière marqua une petite pause avant de lui répondre, vaguement blasée.

« Je te le donne en mille, sur moi. Alors merci mais non merci. Je ne veux pas être responsable pour quelque chose qu’un crétin immature n’aurait pas fait. Il a été élu délégué, il a choisi de l’être alors il assume. Point barre. »

Elle reprit silencieusement son boulot, continuant avec autant de douceur, ce qui contrastait radicalement avec le ton de sa voix juste auparavant. La jeune femme hocha doucement la tête aux présentations, les mémorisant pour les coucher sur papier après, quand elle aurait fini. Et qu’elle passerait à la paperasse. Petit détail qu’elle n’aimait pas. Mais soit. Cependant, elle n’était pas impolie et pour rien elle ne ferait honte à Hisae.

« Docteur Ukita. Je ne répondrais qu’à cette mention ou à Docteur. Rien d’autre. puis désignant son daemon d’un signe de tête Kahlùa, mon assistante. »

Elle esquissa un micro-sourire une microseconde. C’était vrai cela dit. Sa caracal était son deuxième cerveau, sa mémoire ajoutée, sa confidente, sa secrétaire, son amie, son pense-bête. Sa moitié. Tomoe se concentra, quittant ses propres pensées pour faire son boulot correctement. Elle avait tout de même un patient à soigner. Elle fut soulagée qu’il ne se soit pas évanoui pendant la petite opération d’extraction du combo chaussure chaussette. Remarque, ç’aurait éventuellement pu être plus facile. Pour lui cela s’entend. Pour elle … rien. Douleur ou pas, elle avait une cheville à bander. Et il approuva quand elle lui conseilla de ne pas bouger. Alleluia ! Bon, c’était la théorie. Restait à voir s’il tenait parole. Parce qu’en général, ce n’était pas le cas quand il s’agissait de la pratique.
Dans son placard, elle y cherchait de quoi faire un bandage et une attelle. Ah, il ne faudrait pas oublier les béquilles aussi. Et penser à les régler à la bonne hauteur. Kahlùa était toujours à côté de son coussin, surveillant Saké d’un œil et le dénommé Akemi de l’autre. Elle suivit le regard de l’adolescent quand ce dernier accompagna son amie. Joueuse, et aussi désireuse de faire sourire son amie, elle ne put s’empêcher un petit commentaire.

* Tu as une touche Tomoe …
* Hm hm …
* Il ne t’a pas quitté des yeux.
* Oui je sais, je le sens depuis tout à l’heure. Il faudrait d’ailleurs lui dire que c’est malpoli de fixer comme ça.
* C’est tout ce que ça te fait ?
* Ma belle, tu sais très bien que, même si je n’ai rien contre la différence d’âge, je ne sortirai jamais avec un gamin.

Ici le terme était tout ce qu’il y a de plus péjoratif. Pour la demoiselle, un gamin, c’était quelqu’un d’immature, d’irresponsable et qui réfléchissait avec ses hormones. Ou qui ne réfléchissait pas du tout. Or, les critères sur lesquels elle était intransigeante en ce qui concernait une éventuelle relation, c’était bien ceux-là : le fait d’assumer ses responsabilités, que ce soit en cas de réussite ou d’échec et d’avoir une conversation digne de ce nom. Le physique ne venait que bien après. En ce qui concernait l’adolescent, elle se foutait qu’il soit élève ou non, mais elle le jugeait trop jeune sur le plan moral et intellectuel. Ce qui clôturait quelconque conversation.

* Je plaisantais Tomoe …
* Je sais.
* Alors souris …
* Pas d’humeur, mais ça ira mieux tout à l’heure.

Elle revint enfin vers son patient avec tout le petit nécessaire dont elle estimait avoir besoin. Elle commença alors à bander la cheville avec une infinie douceur insoupçonnable. Qui contrasta avec le ton qu’elle employa, neutre et sans chaleur, envers Akemi.

« Si je sers trop, n’hésite pas à me prévenir. Parce que sinon je devrais tout reprendre … »

Chose qu’elle n’avait nullement envie de faire, cela va de soi. Elle poursuivit sa tâche avec application, sans se presser, préférant la précision à l’approximation.

« Au fait, si tu as des activités prévues, sportives ou autres, qui nécessitent ta cheville … tu peux les oublier pour les 15 prochains jours. D’ici-là, c’est repos absolu. »

S’il y avait un déluge de protestations, il était pour bientôt …

Akemi remarqua évidement le regard froid de la jeune femme et baissa automatiquement le regard, choisissant de regarder sa jambe blessée plutôt que l’infirmière. Nah mais il faisait quoi là à faire le soumis ? Il releva les yeux, pour regarder la brune, c’était un mec, il n’avait pas à être intimidé. Il l’écouta, gardant le silence. Hm, c’est vrai que vu comme ça … Il n’y avait pas pensé du tout, et ce n’était pas seulement à cause de la douleur qui occupait son esprit, mais plutôt parce qu’il avait toujours été comme ça, à parler sans trop réfléchir, ce qui faisait que ce n’était pas rare qu’il se montre maladroit dans ses paroles. Il hocha légèrement la tête aux paroles de l’infirmière.

- Oui je vois, excusez moi je n’avais pas pensé à ça …

Il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, comme il le faisait toujours lorsqu’il était gêné. Bon la prochaine fois promis, il n’essayera pas de contredire la jeune femme, il n’aimait pas se faire réprimander, et en plus là, toute sorte de protestation serait très mal vue … Saké jeta un coup d’œil au félin à ses côtés, sentant que la lasse de son humaine semblait lui déplaire. Il reporta ensuite son regard vers son compagnon, n’appréciant pas trop non plus, que l’infirmière lui parle sur ce ton même s’il ne l’avait pas volé, il fallait l’avouer. Akemi la regarda reprendre son travail, ses bras disposés sur ses genoux.

- Okay, enchanté de vous rencontrer docteur Ukita, et toi aussi Kalhùa ! fit Akemi tout sourire en regardant l'infirmière, puis son daemon

Kalhùa, pas simple à prononcer ! L’information servit également à Saké, comme ça il connaissait le nom de la caracal, utile s’il souhaitait lui demander quelque chose.
Akemi regarda la fille bander sa jambe, accoudé à l’accoudoir du siège. Contrairement à ce que l’on pouvait penser d’elle physiquement, elle paraissait plutôt douce, sans doute parce que c’était son boulot, elle ne semblait pas porter Akemi dans son cœur, à moins qu’elle soit comme ça avec tout le monde. Abus de mister Freese ? Bon ça, ce n’était vraiment pas drôle …

- Okay ! répondit-il à la recommandation de la brune

« Okay », « d’acc », ses deux réponses favorites, il n’allait tout de même pas faire un roman à chaque fois qu’elle lui disait quelque chose, du genre : « oui je vous promets de vous prévenir si vous me serrez trop, pour ne pas que vous soyez obligée de tout reprendre », ah ça ferait méga clash de répondre ça ! Beuh, c’est bon pour les intellos ce genre de réponse ! Akemi était plutôt serein, sa douleur s’étant fait un peu oublié, sans doute c’était-il habitué. En tout cas il était presque de bonne humeur, jusqu’à ce que la brune parla qu’il ne pourrait pas faire de sport pendant … DEUX SEMAINES ?! A ce moment précis, il mit de côté, sa promesse de tantôt et sa politesse qu’il avait utilisé pour ne pas manquer de respect à l’infirmière, on lui avait toujours appris à respecter ses ainés - lorsqu’il parle aux gens de son âge il parle toujours très familièrement -, mais là, ce qu’avait dit la dénommée Ukita l’embêtait fortement. Il la regarda d’abord d’un air surpris et sentis les ondes contentes de Saké qui était sans doute très fier d’avoir eut raison. Pas d’activités sportives pendant deux semaines ?! On aurait très bien put lui annoncer qu’il allait mourir, il n’aurait pas mieux réagit, et il exagérait à peine ! Il resta en mode bug pendant quelques instants, le calme avant la tempête comme on dit.

- Deux semaines ?! Mais … C’est horrible ! J’tiendrais pas jusqu’à là ! Vous êtes vraiment sûre que ça peut pas guérir avant ??

Il se mit ensuite la main devant la bouche en se rendant compte qu’il s’était un chouilla emporté, ses joues se teintèrent une nouvelle fois de rouge.

- Oh … Gomen nasaï ! J’me suis un peu emporté ! ^^’ Héhé …

Il sourit d’un air très gêné, sous l’air amusé de son canidé. Il avait vraiment du mal à contrôler ses émotions, ça devient insupportable ! De quoi il avait l’air là ? D’un gros malpoli sans doute ! >w< Le châtain baissa le regard, puis le remonta presque aussitôt, se souvenant bien qu’il ne devait pas faire le soumis, mais c’était plus fort que lui … Il réfléchit un peu, vachement ennuyé. Il raterait combien de cours ? Un … Deux … Trois, quatre ! En plus il a un tournoi la semaine prochaine !! Raah ! Il se mit la main devant le visage, en mode déprimé, repos absolu … Qu’elle galère ! Hm, au pire des cas il n’est pas obligé de lui obéir, elle ne va pas le suivre à la trace non plus … Espérons ! ‘tout cas il pouvait mettre une jolie croix rouge sur tout ce qui est sport, du moins pour les jours qui suivent, quand il aura un peu moins mal on verra … Il réalisa soudain un truc très embêtant pour lui, faire on-sait-quoi, c’est considéré comme un sport ? Aucune idée, mais là s’il ne peut pas non plus le faire, pendant deux semaines, il sera mort avant c’est certain !! Il retira sa main pour regarder l’infirmière avec interrogation. Autant essayer de savoir sans lui demander directement …

- Repos absolu ? Ca ne veut quand même pas dire que je vais devoir rester assis toute la journée et m'coucher comme une poule ? J'peux faire d’autres trucs, non ?

Saké sembla comprendre ce que voulait dire son humain - qu’il connaissait comme sa poche - et redressa un peu les oreilles, regardant le châtain d’un air très amusé. Il dut se retenir pour ne pas prononcer ce mot qui avait tant le don de tant agacer son jeune compagnon …

Tomoe soupira et leva les yeux au ciel.

« C’est bien ce que je reproche aux gamins de ton âge. De ne pas penser. On ne vous a jamais dit qu’il fallait tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler ? »

C’était ce que son père répétait tout le temps quand ses trois enfants commençaient à dire tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi contenant des bêtises en fait. Depuis, la jeune femme avait pour réflexe de le faire quand elle avait quelque chose de compliqué à expliquer ou à dire. Parfois ça aidait, parfois non. Plus souvent oui que non.
Elle laissa passer les enchantements sur le fait de la rencontrer, ce n’était pas vraiment réciproque. Les élèves, moins elle les voyait, mieux elle se portait alors. Un de plus ou un de moins, quelle différence ? Elle tiqua tout de même au tutoiement employé envers sa caracal. Dommage, il était bien parti. Il l’avait vouvoyée mais pas le félin. Curieux. Pourtant les deux faisaient un même tout.

« Par contre, je te prierai de ne pas t’adresser si familièrement à Kahlùa. Elle est une partie de moi, elle mérite le même respect. Et ça passe par le vouvoiement envers elle également, pas seulement moi. »

La caracal, de son côté, hocha sa tête féline comme pour approuver. Son amie la connaissait bien. Même si elle n’en voulait pas spécialement à l’adolescent de l’avoir tutoyée, ils n’avaient pas élevé les cochons ensemble. Il ne la connaissait pas, ne la connaîtrait probablement jamais, il n’avait pas à se conduire ainsi. Mais bon … elle aurait oublié dans deux minutes. Elle n’était pas du genre à être rancunière. Elle s’en souviendrait mais c’est tout. Elle ne lui ressortirait pas juste pour enfoncer le clou. Docilement, elle commença à faire sa toilette, léchant avec attention son poil, se désintéressant pour le moment du chiot pour le moment.
Tomoe s’était attendue à une vague de protestations. Elle ne s’était pas trompée et ne fut pas déçue. Mais elle apprécia le petit temps de réaction avant la réaction. Un petit lag comme son cher et tendre ordinateur quand elle lui en demandait trop. Dans ces cas-là, elle lui parlait avec amour et le caressait dans le sens des résistances. Là … pour qu’elle fasse ça, il fallait rêver. Elle décida de se moquer de lui. Gentiment hein.

« Oh la la la ! Oui c’est horriiiiiible ! puis redevenant sérieuse Oui, je suis sûre que ça ne peut pas guérir avant. Tu douterais de mes compétences peut-être ? »

Là par contre, elle était redevenue glaciale. Pourquoi fallait-il toujours que les élèves remettent en question son avis médical ? Ils pensaient quoi ? Qu’elle leur faisait une blague peut-être ? Elle n’avait que ça à faire tiens. Tssss. Elle soupira mais décida de passer outre, finissant plutôt le bandage et commençant d’y mettre l’attelle.

« Quel est le terme que tu ne comprends pas dans 'repos absolu' ? C’est pourtant clair à comprendre … je ne vois pas ce qui te bloque. Tu peux très bien lire, regarder la télé, jouer sur ordinateur ou à la console, discuter avec des gens … peu importe. Tu n’es pas forcé de rester assis en mode larvaire. Ce qu’il ne faut pas, c’est solliciter ta cheville. C’est tout ce que je te demande. »

En attendant, l’attelle était mise et bien fixée. Elle vérifia qu’elle ne flottait pas. Impeccable. Elle n’avait pas trop perdu la main. Après tout, des chevilles tordues, ça n’arrivait pas tous les jours non plus. Mais du moment qu’elle n’avait pas de plâtre à faire, elle s’en estimait heureuse. Elle précisa tout de même ce qu’elle attendait de lui.

« La première semaine en tout cas, il faut que tu limites à l’extrême tes déplacements. Ta chambre, les cours, le réfectoire. Et c’est tout. Le moins de sollicitation possible pour ta cheville. La deuxième, tu peux te permettre plus de choses pour la réhabituer. Mais hors de question de te voir faire un marathon. Il faut que tu fasses attention et que tu y ailles doucement. »

Son amie semblait être arrivée à la même conclusion qu’elle parce qu’un rire félin lui arriva par transmission mentale.

* Tu penses à ce que je pense quand il parle d’autres trucs ?
* Si tu penses au sexe oui …

Entre elles, elles n’y allaient pas par quatre chemins et choisissaient toujours le plus direct. Aucun sujet tabou. C’était la mort d’une relation quand il y en avait. Enfin, selon elles. Elles partageaient tout, malgré les divergences d’opinion et les avis défavorables par moment. Mais elles étaient d’accord sur un point : la vérité avant tout.

* C’est bien à ça que je pensais.
* En même temps, on peut se tromper …
* Je ne crois pas, c’est de son âge. Et les mecs, adolescents ou pas, ont tendance à l’avoir en tête régulièrement cette idée …
* 1 point pour toi !

Tomoe ne put s’empêcher un petit sourire.

« Autrement, je ne suis pas dupe. La réponse à ta question muette est oui, tu peux. Du moment que ta cheville n’est sollicitée ni par toi ni par qui que ce soit. »

Sur ces mots, elle se leva pour aller vers une autre armoire, plus grande, qu’elle ouvrit. Elle se tourna vers son patient, estima sa taille puis replongea dans l’armoire. Victorieuse, elle en sortit une paire de béquilles tout en reprenant la parole.

« De la même façon que je ne peux pas te surveiller 24/24, je ne vais pas venir vérifier ce que tu fais. Mais je le saurai si tu n’as pas écouté mes conseils. Parce que si tu ne les suis pas, ça va empirer, tu auras encore plus mal et tu seras obligé de revenir ici. Chose qui te déplaira. Et ensuite, tu seras immobilisé encore plus longtemps. Mais si tu es masochiste et que ça te plait de ressentir la douleur … c’est toi qui voit. Dans tous les cas, tu sais quoi faire. »

Elle revint vers lui et lui tendit les deux béquilles.

« Bien, on va faire quelques essais pour voir comment tu te débrouilles avec ça. Essaye de te lever, sans poser le pied à terre et déplace-toi. Et doucement s’il te plait. Sans précipitation. On va voir aussi si elles sont à ta taille ou pas … »

Si ce n’était pas le cas, il faudrait juste les régler correctement. Parce que sinon il se fatiguerait encore plus rapidement. Autant lui éviter cette peine.

Akemi la regarda d’un air légèrement vexé, ce n’était pas un gamin, et bien sûr qu’il connaissait cette phrase, et il savait aussi réfléchir bien que ça ne se voit pas beaucoup. Il regarda le plafond, songeur. Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche … Mouais c’est plutôt bizarre comme truc ... En plus ça ne sert pas à grand-chose si ce n’est, s’entraîner à rouler une galoche. Hein ? Mais pourquoi veut-elle qu’il fasse ce genre de truc ? Elle est amoureuse de lui ? Hm, sans doute pas vu son comportement … Mais attend … Cela voudrait dire qu’elle tourne 7 fois sa langue de sa bouche avant chaque truc qu’elle dit ?! Wouaw balèze la fille ! Il ne l’avait même pas remarqué ! Mais nah pas possible en fait … Akemi continua de réfléchir, en tournant discrètement sa langue dans sa bouche, sans trouver de réponse à ses questions. Bah c’est trop dur à comprendre, autant laisser tomber !

- Hm, j’ai pas trop pigé le truc de tourner sa langue dans sa bouche …

Saké leva les yeux au ciel. Non mais quel abruti ! Il n’a pas comprit que c’était une expression ? Le chiot ne chercha pas à lui expliquer, ça serait une perte de temps. Pour une fois qu’il était le plus mature des deux. Akemi, qui avait cessé de chercher un sens à cette fameuse phrase, écoutait à présent l’infirmière le sermonner parce qu’il avait tutoyé son daemon. Oh zut, il ne pouvait pas savoir. Pour lui quand il n’y a pas de « mademoiselle », « madame », « docteur » ou autre devant un nom, il peut tutoyer. Apparemment il s’est trompé.

- Ah gomen … Ben alors, enchanté de vous rencontrer Kahlùa ! dit-il en se rattrapant du mieux qu’il le pouvait

C’était bien la première fois qu’il vouvoyait un daemon. Pas qu’il considérait ces créatures comme inférieures aux êtres humains mais plutôt qu’il était plutôt du genre à se montrer amical, voir familier avec les animaux, donc pour lui c’était une nouveauté. Il s’imagina en train de vouvoyer Saké. Oulala la galère ! Akemi posa d’ailleurs un instant ses prunelles sur son Saké qui se tenait pour une fois tranquille, puis sur la caracal. Nyoouh elle est trop choupinoute ! *o* Le chiot afficha un air jaloux en voyant la façon dont son humain regardait Kahlùa, mais le châtain détourna bien vite le regard, le reportant sur l’infirmière en mode « petit garçon sage ».

***

Après avoir sans retenue, dit ce qu’il pensait à l’infirmière, sans avoir put se contrôler, Akemi avait prit de belles rougeurs aux joues, qui restèrent d’ailleurs lorsque la brune reprit la parole. Lui qui s’attendait à être une nouvelle fois sermonné, - il commençait à en avoir l’habitude -, elle se moqua d’abord légèrement de lui, avant de le faire. Oh my gosh, elle semblait vexé même … Le châtain qui n’aimait pas voir les gens en colère, dut se retenir pour ne pas utiliser son pouvoir d’apaisement, qui se déclenchait presque automatiquement à présent. S’il l’avait fait ça aurait été méga osé, et puis de toute façon, au bout de quelques temps, ça serait redevenu normal. Il se contentant d’afficher un air gêné comme tout puis prit la parole, essayant de démêler les nœuds.

- Non, non, je ne voulais pas du tout dire ça ! Gomen nasaï ! Je ne doute pas du tout de vous, j’ai juste pas sut contrôler mes paroles … J’ai oublié de faire le truc là, tourner ma langue dans ma douche ! Euh non zut … Ma bouche ! Bref, je n’ai pas réfléchis !

Akemi eut une goutte derrière la tête, il se tapait vraiment l’affiche, hm, de quoi pouvait-il avoir l’air à présent ? D’un baka sans doute ! ^^’ Non, sérieusement, il ne voulait pas dire ça du tout, ça l’embêtait même que l’infirmière Ukita eut comprit ça. Saké de son côté, n’avait envie que d’une chose : rire, mais il se gardait bien de le faire.

*Dans ma douche … Haha tu es trop drôle Shimi !*
*Oh c’est bon, ça ne t’arrive jamais de manger une lettre ?*
*Ah, tu l’as mangé ce pauvre « b » ? Il avait quel goût ?*
*Mais arrête de jouer sur les mots bon sang !*
*Sorry, c’était plus fort que moi !*
*Un rien est plus fort que toi de toute façon.*
*Pff …*
*Oh non, tu ne vas pas te remettre à bouder ?*
*Si.*
*Bah boude alors.*
*Non, je ne t’accorderais pas ce plaisir !*
*Ben faudrait savoir !*
*Moi je sais, nananère !*
*Hmf …*

Les deux compagnons se regardèrent vaguement puis Akemi regarda de nouveau la brune lorsqu’elle se remit à parler. Ah ben c’est tout de suite plus clair là ! C’est sûr que ça parait tout de suite moins catastrophique même si le fait de savoir qu’il ne pourra pas faire de sport pendant deux semaines le déprimait. Ben oui, c’était très important pour lui. C’était comme priver un no-life de son ordinateur ou de sa console de jeu. Il y a vraiment des jours où l’on ne devrait pas se réveiller … C’est vachement long deux semaines, pire qu’une semaine ! Hm, ça doit faire environ … 24+24=48 ; 48+48= …96 ? 96+96= … Oh et puis zut, trop dur à calculer ! En résumé, ça fait tout un tas d’heures, de minutes et de secondes !

- Ah okay … Merci.

Il la remerciait d’avoir éclairée sa lanterne, surtout pas de l’interdire d’activités sportives ! M’enfin, au fond elle n’y est pour rien, c’est son boulot. Et peut être qu’en quelques jours, s’il prend une surdose de pouvoir de soin, il pourra reprendre du service avant la date prévu ! Comme le dit si bien Saké, l’espoir fait vivre. Il finit par reporter son attention sur sa cheville, et sur son nouvel accessoire, une attelle. Ya mieux comme décoration, mais bon … Après tout, ça lui rajoute un petit côté viril ! Il se força à écouter les explications de l’infirmière bien que ça ne l’enchantait pas trop d’entendre tant de mots compliqués. C’est quoi une sollicitation ? C’est un médicament, non ? Mais elle n’a pas à s’inquiéter pour ça, pourquoi voudrait-elle qu’il en prenne ? En résumé, Akemi avait comprit la moitié de ce qu’elle avait dit, mais il avait au moins comprit le principal.

- D’acc’ ! fit-il en récupérant son sourire, vraiment indémodable chez lui

Il finit par délaisser son regard de la brune, voyant qu’elle avait terminé ses explications, même si elle n’avait toujours pas répondus à sa question dissimulée. Tant pis, de toute façon il n’aurait vraiment jamais pus s’en passer, qu’elle lui donne son accord ou pas. Le jeune garçon commença à porter son attention dans la pièce, regardant avec intérêt chacune des affiches accrochées dans l’infirmerie, lisant parfois ce qu’il y avait de marqué. Puis lorsqu’il en eut assez, il tourna la tête, direction son chiot qui poussa un léger couinement plaintif, signifiant en quelques sortes qu’il souhaitait aller rejoindre son humain. Ce dernier le regarda, lui souriant de manière rassurante, avant de reporter ses prunelles vers Ukita lorsqu’elle s’adressa à lui. En l’entendant, Akemi se remit à beaucoup rougir, heureusement qu’elle était de dos … Alors comme ça elle avait comprit ? En apprenant qu’il le pouvait, il dut se retenir pour ne pas se mettre à courir partout, ça n’aurait d’ailleurs pas été très intelligent. D’abord pour sa blessure, et puis aussi pour son amour propre, c’est bien un truc de filles, de s’enthousiasmer de la sorte ! Il se calma aussitôt en voyant les béquilles. Oh noon pitié seigneur, pas ça ! C’est vachement encombrant ce genre de truc, et n’en parlons pas physiquement. Il écouta l’explication de la brune sans rien dire. Zut alors, il a plus du tout envie de lui désobéir à présent … Il se contenta d’hocher la tête, en regardant elle, puis les béquilles, maudissant d’ailleurs mentalement ces dernières. Saletés de béquilles ! >w< Bon aller, faut faire avec. Une chose était sûre : la prochaine fois, il ferait plus attention … Il se mit debout plutôt doucement gardant sa jambe blessée à quelques centimètres du sol, prit les béquilles, les callant sous ses bras comme il le faut puis commença à avancer un peu dans la salle, pas trop vite. Vachement encombrant, comme il l’avait prévu, mais pour la taille, ça avait l’air d’aller.

Ainsi il n’avait pas compris le truc de tourner sa langue dans sa bouche. Tomoe préféra ne pas insister là-dessus, ça serait perdre son temps. Et c’était un luxe qu’elle ne pouvait pas se permettre. Elle avait d’autres choses à faire que lui expliquer des expressions basiques. Mais au moins, il s’était repris en ce qui concernait l’appellation de Kahlùa. Et c’était déjà ça. L’intéressée le regarda fixement, hochant sa tête féline sur le côté et battant gentiment l’air de sa queue, montrant son approbation et le saluant à son tour par la même occasion.

« Oui, pas réfléchi, c’est bien ce que je disais. »

Tomoe n’avait rien fait pour aider Akemi à sortir de la mouise dans laquelle il s’était enfoncé tout seul comme un grand. Elle l’avait laissé couler, se moquant bien de sa tentative d’extraction puisque cela revenait au même. Comme la plupart des jeunes gens de son âge, il ne réfléchissait pas. Ou après. Mais toujours trop tard dans tous les cas.

***

La caracal suivait l’adolescent des yeux et vit bien qu’il regardait son propre daemon. Quand ce dernier laissa échapper un couinement aux accents plaintifs, elle se fixa sur lui et ronronna doucement.

* Désolée mais tu vas rester là le temps qu’ils terminent. Elle n’aime pas avoir trop de monde dans les pattes quand Elle bosse. Et puis, tu n’es plus à cinq minutes près, non ? *

Si la demoiselle s’était levée pour aller les béquilles pile à ce moment, c’est parce qu’elle savait très bien qu’Akemi piquerait un violent fard quand elle lui dirait qu’elle avait compris. Même si elle était de dos, elle s’en doutait. Et elle ne jugeait pas utile de le gêner plus que ça. Même si ç’aurait pu avoir un petit côté jouissif. Mais passons …
Quand il les prit pour esquisser quelques pas avec, elle le regarda attentivement. En ce qui concernait la hauteur des béquilles, c’était bon. Pas besoin d’y retoucher. Coup de chance. Ça tombait rarement juste. Elle n’allait pas s’en plaindre. Elle retourna s’assoir derrière son bureau, caressant le crâne de Kahlùa au passage tout en prenant bien soin de ne pas toucher le chiot. Ce n’était pas son daemon, elle n’avait aucune affinité avec Akemi, elle n’avait pas à effleurer le chiot. Elle l’avait fait plus tôt mais c’était par nécessité. Rien de plus.

« Tu peux te rassoir si tu veux. »

Une fois assise, elle croisa les jambes, comme à son habitude et se tourna vers l’ordinateur. Ha oui c’est vrai. Elle n’en était pas encore au stade du célèbre Blue Screen of Death mais ce n’était pas loin. Soupirant, elle se détourna de la machine pour prendre un bloc ainsi qu’une arme terriblement meurtrière nommée … stylo bic. Système D. Ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Elle nota les soins qu’elle avait apporté à l’adolescent plus quelques autres mentions sur le personnage. Mentions personnelles pour ses petites fiches.

« Je vais te faire un mot justificatif de ta présence ici. Ainsi personne ne t’en voudra d’avoir manqué les cours de ce matin. »

Elle n’avait pas fini sa phrase qu’elle avait déjà commencé à l’écrire.

« Et est-ce que tu as besoin d’un justificatif médical pour des activités extra-scolaires ? »

Pendant qu’elle y était, autant tout faire d’un coup après tout. Hop, signature en bas de page, hop, coup de tampon pour officialiser tout ça. Faisant tourner son stylo autour de ses doigts, elle fixa l’adolescent.

« Petit rappel : seulement les déplacements importants la première semaine. C’est-à-dire, ta chambre, le réfectoire, les cours et c’est tout. Pour la deuxième, tu peux commencer à te déplacer plus pour réhabituer ta cheville. Et tu reviens me voir dans quinze jours pour un petit check-up et aussi pour me rendre les béquilles. D’ici là, tu te déplaces avec, ai-je été claire ? »

Akemi ne répliqua rien à la remarque de la brune. Ce n’est pas une question de réflexion, il ne comprend juste pas où elle veut en venir avec cette phrase vraiment bizarre … Mais bon, il ne va pas en faire une fixation, ce n’est qu’une phrase, rien de bien important.

***

Saké tourna la tête vers la caracal, la regardant avec interrogation avant de hocher la tête, lui répondant un « Oui, d’accord. » avant de se remettre à regarder son humain, n’aimant pas trop avoir de la distance avec ce dernier, en plus il commençait vraiment à s’ennuyer.

***

Saké nota bien la totale indifférence de la brune envers lui et ça le vexa quelques peu, elle pourrait quand même être plus amicale, ça ne la tuerait pas. Ce n’est pas marrant les gens trop sérieux … M’enfin, elle n’était pas là pour être marrante après tout. Le chiot la regarda silencieusement avant de reporter son attention sur son humain qui acquiesça à la proposition de la brune et se rassit sur le siège, déposant doucement les béquilles au sol. Akemi reporta son attention sur les affiches, n’ayant rien de mieux à faire, puis jeta un coup d’œil à l’infirmière en la voyant bouger. Apparemment son ordinateur avait un problème et il l’a vit écrire sur un bloc note à la place. Ah la pauvre ! Il hocha la tête lorsqu’elle reprit les paroles. Il s’était souvenu juste à temps qu’il ne fallait pas la contredire, sinon il lui aurait sans doute dit que ce n’était pas la peine. Des cours il en avait manqué pleins depuis le depuis de l’année, ce n’était pas la première ni la dernière fois, les professeurs ne lui disaient presque plus rien à force. Il remarqua la motivation de la jeune femme, sans doute aimait-elle son travail, on ne pouvait pas en dire autant pour ses patients, mais ce n’était qu’un détail, ça arrive à tout le monde d’être de mauvaise humeur.

- Euh, oui s’il vous plait. répondit Akemi lorsqu’elle le questionna (les activités extra-scolaires, si je ne me trompe pas ce sont les activités en dehors du lycée, non ?)

Il l’entendit lui rappeler ce qu’elle avait dit tantôt, comme si elle se doutait d’Akemi allait sans doute oublier ou ne pas respecter ces consignes. Mais finalement, ça ne sera sans doute pas le cas, il avait pensé trop vite tout à l’heure, la douleur de sa cheville ne lui permettrait sans doute pas de faire du sport, même s’il te veut, de toute façon même s’il y parvenait, ça servirait à quoi ? Sa blessure l’empêcherait sans doute de jouer correctement, alors autant suivre ses conseils.

- Oui, très claire. dit-il en couronnant sa phrase d’un sourire made in Akemi

Il attendit qu’elle finisse de remplir les papiers puis se mis debout à l’aide de ses béquilles. Va falloir qu’il s’habitue à celles-ci, ce n’est pas gagné du tout … Il alla récupérer sa boule de poils qu’il souleva délicatement avant de le prendre dans ses bras, le remettant ensuite dans son manteau. Il dut se retenir pour ne pas caresser au passage la caracal, elle était trop choute mais il se doutait que ça ne serait pas bien vu, déjà qu’il fallait la vouvoyer ... Il se contenta de lui sourire puis se redressa, partant ensuite vers la porte, il adressa avant de sortir un petit signe de la main aux deux autres.

- Merci pour tout Docteur Ukita ! Au revoir, passez une bonne journée !
<< A plus ! >>

Akemi quitta ensuite la pièce, fermant la porte derrière lui. Une fois dans le couloir, et un peu éloigné de l’infirmerie, il regarda fixement les deux béquilles à tour de rôle.

- Bon vous deux, ça ne m’enchante pas du tout de vous avoir, donc vous avez intérêt à ne pas m’emmerder, d’accord ?
<< Haha tu parles à des béquilles maintenant ? T’es trop con Shimi ! >>
- Ben quoi ? Toi tu parles bien à tes croquettes des fois !
<< Oui mais bon … Ce n’est pas la même chose ! >>
- Ben non, toi c’est pire !
<< Même pas vrai d’abord ! Et puis je te signale qu’il y a des classes qui travaillent et que tu dois certainement les déranger, en plus les autres humains ne peuvent pas m’entendre, donc tu te fais passer pour un pauvre mec qui parle tout seul ! >>
- Oh ça va …

Le châtain soupira légèrement, prenant un air boudeur, puis reprit son chemin, ayant un peu de mal au début à se servir de ses béquilles, par manque d’habitude. Il partit du couloir. Bon, s’il se souvient bien il a Anglais là … Alors, direction la salle de langues numéro 3 ! ~

Rapidement, elle sortit un formulaire de dispense d’un de ses tiroirs et le remplit rapidement. Hop, nouveau tampon. Hop, nouvelle signature. Puis elle lui tendit les deux papiers.

« Voilà pour toi … si jamais certains les jugent invalides, il y a mon numéro dessus, ils n’auront qu’à me contacter. Mais en aucun cas tu ne fais sport. »

Oui, elle se répétait mais elle s’en moquait royalement. Mieux valait prévenir que guérir et elle ne voulait pas le revoir pour le même souci. S’il venait à se casser le bras, pourquoi pas à la rigueur. Et encore … si elle ne le revoyait pas du tout, ça serait encore mieux. Mais il ne fallait pas rêver, il avait l’air casse-cou. Mais passons, elle n’était pas là pour juger les autres.

« Ravie d’avoir été comprise. »

Elle le regarda se lever sans broncher et le suivit des yeux quand il s’approcha de Kahlùa. Cette dernière regarda le chiot se faire soulever dans les airs pour rejoindre la chaleur d’un blouson. Elle ronronna doucement quand Akemi la regarda. Elle avait bien lu dans son regard qu’il avait été tenté de la caresser et elle lui en était reconnaissante de ne pas l’avoir fait. Elle était plus sociale que Tomoe mais il ne fallait pas abuser non plus. Elle n’aurait pas apprécié. Et son amie encore moins.

« Bonne journée à toi aussi. »

Inutile de redire qu’elle faisait fi du remerciement, considérant toujours ça comme son boulot. Elle estimait toujours ne pas avoir à être remerciée pour ça. Quand la porte se ferma, elle soupira d’aise et s’étira pour se détendre avant de regarder son daemon en souriant, appréciant d’être de nouveau tranquille.

* Tu vas bien ma belle ?
* Impeccable merci … et toi ? Ravie d’être seule ?
* Oh oui si tu savais … et toi alors ?
* Il n’a pas été vraiment remuant alors bon … mais je préfère la chaleur de Pallo …
* Tu m’étonnes … je préfère aussi la compagnie d’Eiri.

Kahlùa se redressa de son coussin, s’étira aussi avant de venir se frotter à Tomoe qui lui caressa le crâne.

* Promis on va bientôt aller les voir … mais avant ça …

La demoiselle se retourna vers son ordinateur, faisant craquer ses doigts. Mais au lieu de pianoter dessus, elle attrapa son téléphone portable.

* On va passer directement au plan B.

Elle composa un raccourci et attendit patiemment que son interlocuteur décroche.

« Kaemon ? C’est ta sœur favorite à l’autre bout, tu as 5 minutes à m’accorder ? »

Ronronnant doucement, le félin se dirigea vers la fenêtre, y sauta et fit sa curieuse, attendant que sa moitié finisse. Après elle espérait bien aller faire un petit tour dehors …

{RP Achevé}

» Petite coupure (PV Tomoe)
» Tomoe Ukita / Shinoa Archer