Petite coupure (PV Tomoe)

"Tu devrai aller à l'infirmerie"
"Mais non ça va aller Pyro ce n'est qu'une petite coupure de rien du tout"
"je te ferais remarquer que tu saignes quand même beaucoup, enfin si tu veux t'évanouir"
"l'infirmière va croire que je fais l'école buissonnière et puis tu exagères je ne risque pas de tomber dans les pomme"

Aussitôt après avoir dit cela à son deamon, Jorja fut pris de vertige. Bon d'accord elle avait peut être sous estimé la gravité de la situation.

"Tu vois j'avais raison.Tu n'as pas cours cette après midi et puis la nouvelle infirmière à l'air gentille"

Jorja regarda son deamon, elle devait bien avouer qu'il avait entièrement raison sur tout les points. Elle ne pouvait pas resté comme cela avec une coupure qui saignait abondamment et qu'elle n'arrivait pas à stopper. Elle prit une serviette propre dans un tiroir, mettant au sale celle couverte de sang puis la plaqua contre sa main. Ça lui apprendrait à ne pas bien regarder où elle allait et surtout à être trop curieuse. Pourquoi avait elle eu besoin de regarder ce qu'il y avait dans ce placard hein ? Durant sa recherche sa main avait rencontré un objet coupant en fer et elle c'était méchamment coupé la main.

Après avoir vérifié qu'elle ne mettait pas du sang partout elle alla doucement à l'infirmerie. Jorja se sentait assez faible, elle avait du perdre pas mal de sang à cause de cette coupure et aurait tout de suite du aller voir l'infirmière. Mais sa timidité l'en avait empêché, elle n'avait pas pour habitude de se plaindre auprès des autres car pour Jorja demander de l'aide était se plaindre. La jeune fille avait donc essayer de gérer le problème toute seule et on en voyait maintenant le résultat catastrophique. Arrivée devant la porte de l'infirmerie, elle ne tenait plus sur ses jambes, elle frappa faiblement à la porte puis s'agenouilla devant elle ne pouvant plus rester debout. Pyro gratta avec désespoir la porte de l'infirmerie en espérant que quelqu'un viendrait les aider, il devenait lui aussi de plus en plus faible. Jorja allait fermer les yeux lorsque soudain la porte s'ouvrit, elle se ressaisit un peu et se força à rester éveillé puis essaya de distinguer qui était sur le pas de la porte. Et puis en fait elle s'en moquait pourvu que la personne sache quoi faire pour l'aider.

Tomoe était déjà présente à l’infirmerie depuis 7h30 ce matin. Et il ne s’était rien passé. Mais ce n’est pas elle qui allait s’en plaindre. Tant qu’à faire, elle préférait ne pas voir les élèves. Cela voulait dire qu’ils n’avaient pas besoin d’elle et donc qu’ils allaient. Elle préférait donc. Au contraire, cette tranquillité lui avait permis de se familiariser avec son lieu de travail. Elle savait déjà où se trouvait l’essentiel et les éléments les plus communs. C’étaient les petits détails qui lui échappaient encore. Mais elle y remédiait en se s’interrogeant elle-même. Cependant, il y avait une chose qu’elle avait faite en priorité : déposer un bouquet d’anthurium sur son bureau. La jeune femme tenait toujours à avoir ces fleurs dans la pièce où elle bossait. Pas de raison particulière, juste qu’elle les aimait. Et deuxième petite chose, elle avait posé dans un coin qui ne dérangeait personne, un coussin pour Kahlùa.
Même si ledit coussin avait été déposé là où il ne gênerait personne, quand la caracal était dessus, elle pouvait voir tout ce qui se passait dans la pièce sans soucis. Un véritable point d’observation. D’ailleurs, elle y était paisiblement couchée en rond pour le moment, regardant son amie faire. Tomoe était debout, assise sur le bord de son bureau à réfléchir sur un éventuel changement de l’organisation de la salle. Y pensant tranquillement, Kahlùa fit irruption dans ses pensées.

* Du monde arrive …
* Déjà rencontré ?
* Non.
* On verra alors …

C’est donc nullement surprise qu’elle entendit frapper, même si la personne de l’autre côté devait avoir peur de se blesser pour toquer si faiblement.

« Entrez ! »

Ce n’était pas d’une voix autoritaire qu’elle avait prononcé le mot fatidique, seulement d’un ton clair et ferme, montrant bien qu’en ces lieux, c’était elle qui décidait de ce qui se passait. Mais normalement, les gens entraient en entendant ça. Là … rien. Le médecin se tourna vers la porte en fronçant les sourcils. Si c’était une blague, l’auteur n’avait pas intérêt à se faire prendre. Cela lui coûterait plus cher. Mais le fait que Kahlùa se redresse lui mit la puce à l’oreille.

* Ça faiblit …

Juste après ces mots, toutes deux purent entendre que l’on grattait la porte. D’un même réflexe, elles s’y précipitèrent et Tomoe l’ouvrit. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour analyser ce qu’elle voyait. Ni une ni deux, elle se baissa pour prendre la jeune fille dans ses bras tandis que Kahlùa attrapait délicatement le petit loup qu’était son daemon par la peau du cou. La jeune femme se déplaça doucement pour allonger sa patiente sur l’un des lits qui se trouvaient un peu plus loin alors que son daemon allait déposer son fardeau sur son propre coussin qui était lui aussi non loin des lits. Puis elle le surveilla.
Tomoe avait quant à elle entreprit de retirer la serviette couleur rubis qui servait de bandage. En temps normal, elle aurait opté pour la voie classique, à savoir désinfectant et bandage. Là, vu que le sang s’écoulait toujours et vu l’état de l’élève, elle irait au plus pressé. L’utilisation de son pouvoir. Se concentrant rapidement, elle commença à soigner la plaie ouverte. Elle aurait pu choisir de régler cela entièrement avec son pouvoir. Mais connaissant ses limites, l’infirmière savait que la dépense serait conséquente et relativement importante. Elle choisit alors de ne stopper que l’écoulement du sang. Par habitude de cette technique, il ne lui fallut pas longtemps pour venir à bout du saignement mais cela ne l’empêcha pas de ressentir des petits picotements au bout des doigts. En tout cas, c’était déjà ça de régler. Laissant sa patiente sur le lit, elle se dirigea vers l’une des armoires, attrapa compresses, désinfectant et bandage avant de revenir s’assoir auprès d’elle. Imbibant une compresse, elle commença doucement à nettoyer la plaie.

* Comment va-t-il ?
* Il s’en remettra … il récupère doucement …

Kahlùa n’avait pas quitté le petit loup des yeux, le surveillant comme Tomoe l’aurait fait avec un patient, prête à réagir au cas où.

Jorja ne sut pas exactement ce qui se passa ensuite. Elle se retrouva sur un lit avec une personne qui soignait sa blessure avec des compresses. Sa première réaction fut de se lever pour chercher Pyro qui n'était plus à côté d'elle. C'était une mauvaise idée car aussitôt après elle se rallongea ayant la tête qui tournait. Elle essaya donc de se connecter par la pensée à son daemon, c'était moins fatigant et beaucoup plus efficace.

"Tu va bien Pyro ?"
"Oui le daemon de l'infirmière s'occupe de moi et toi ça va mieux ?"
"Oui je suis vraiment désolé."

Après ce court mais nécessaire entretient Jorja tourna la tête en direction de sa blessure. Elle ne saignait plus et l'infirmière était maintenant en train de la nettoyer. Elle avait fait drôlement vite, peut être qu'elle avait utilisé un pouvoir de guérison la jeune fille en avait entendu parlé par des pensionnaires. Jorja commençait à aller mieux, elle se redressa un peu pour regarder la jeune infirmière, après tout cette personne lui avait sauvé la vie à elle et à son daemon.

- Bonjour Madame. Je vous remercie de votre aide, je crois que vous m'avez sauvé mon daemon et moi.

Jorja rougie n'ayant pas l'habitude de parler à une inconnu même si celle ci paraissait très gentille. Jorja se releva complètement, les soins qu'avaient prodigué l'infirmière suffisait amplement et elle n'avait pas besoin de lui faire perdre son temps plus longtemps. Elle avait surement mieux à faire que de soigner une pensionnaire qui c'était coupé bêtement la main. Jorja fit signe à Pyro de venir puis titubant un peu elle voulut rejoindre la porte de l'infirmerie tout en s'excusant auprès de l'infirmière.

- Je m'excuse de vous avoir déranger, je ne vais pas vous embêter plus longtemps.

Tomoe fut soulagée de voir sa patiente reprendre conscience aussi rapidement. Elle avait quasiment fini de rendre la plaie saine et s’apprêtait à y faire un bandage, mais l’élève semblait être d’avis contraire. Avant qu’elle est le temps de dire quoi que ce soit, la voilà qui se redressait. Elle soupira ouvertement, sachant ce que cela allait faire de se relever aussi : tête qui tourne. Cela ne rata pas, la jeune fille se rallongea aussitôt. L’infirmière lui jeta un regard réprobateur. Désignant le coussin de Kahlùa, elle prit la parole :

« Ton daemon va bien. Il est là-bas. Mais par contre, si toi tu pouvais éviter de bouger pendant que je te soigne, cela me simplifierait grandement les choses. »

Elle ne s’était pas énervée, mais le ton employé, ferme, ne souffrait aucune contradiction. Se tournant sur la droite, elle jeta les compresses ensanglantées. Elle était à deux doigts de prendre un rouleau de bandages mais sa patiente lui adressa la parole. Pivotant sur sa chaise, elle la regardait, émettant une nouvelle désapprobation quand elle remarqua qu’elle s’était redressée une nouvelle fois.

« On dit Docteur, pas Madame. Et tu n’as pas à me remercier, c’est mon boulot. »

Pivotant une nouvelle fois en jetant un dernier regard à l’élève, Tomoe attrapa un rouleau de bandage qu’elle déroula de moitié, jugeant comment elle allait faire pour que cela n’handicape pas ladite élève. Kahlùa, qui veillait toujours sur le petit loup, s’adressa à lui.

* Tu devrais dire à ton amie de ne pas bouger, si elle se lève avant qu’elle ait fini, cela pourrait l’énerver … *

La caracal connaissait très bien sa moitié. Et elle détestait être interrompue dans ses opérations. Surtout quand celles-ci étaient d’ordre médical et nécessaires. Mais à la voir qui se levait, le daemon n’avait probablement pas eu le temps de transmettre le conseil. Tanpis. Le médecin qui lui tournait à moitié le dos, ne la vit pas se lever tout de suite, absorbée par sa réflexion.

* Tomoe, elle s’en va.

Nouveau soupire. Lâchant le bandage pour faire pivoter sa chaise une nouvelle fois, elle suivit des yeux l’élève qui titubait pour rejoindre la porte. N’importe quoi. Notant le geste qui incitait son daemon à le rejoindre, elle le contra aussitôt.

* Kahlùa, quoiqu’il arrive, tu empêches son daemon de partir.

La concernée regardait le petit loup. Si elle voulait le retenir en cas de tentative de fuite, elle aurait juste à l’attraper par la peau du cou. Il n’aurait pas mal et cela l’empêcherait de bouger. Mais pour le moment, elle se contentait de le regarder fixement pour le dissuader de faire quoique ce soit.
Tomoe se leva se da chaise pour rejoindre l’élève tout en passant un bras autour de ses épaules pour la soutenir et la raccompagner sans lui demander son avis vers le lit. Une fois revenues, elle la força à s’y rallonger avant de la regarder froidement.

« Ce qui me dérange vraiment, c’est le fait que tu essayes de partir alors que je n’ai pas fini. Si on te retrouve inconsciente, c’est parce que je ne t’aurai pas soignée. Donc, si tu pouvais éviter de faire ce genre de conneries, ça m’aiderait grandement pour finir ce que j’ai à faire. Ai-je été assez claire ? »

Attrapant le rouleau rapidement, l’infirmière se rassit et saisit doucement la main coupée. Puis, de la même manière, elle entreprit de faire un bandage propre et digne de ce nom.

« N’hésite pas à me dire s’il te sert trop. »

Parce que si c’était le cas, elle recommencerait sans problème puisqu’elle ne l’avait pas achevé encore. Ce qu’elle ne voulait pas, c’était que l’élève lui dise que tout allait bien et que deux heures plus tard, elle revienne en disant que finalement, c’était trop serré. Là, Tomoe devrait tout défaire pour tout recommencer … Perspective qui ne la réjouissait guère.

Jorja ne put cependant pas arriver à la porte, l'infirmière la ramena sur le lit car elle n'avait pas fini de la soigner. Pyro quand à lui ne pouvait pas non plus s'enfuir, il se rassit donc tranquillement car il avait lui aussi besoin de reprendre des forces.

"Tu ne devrais pas résister, elle a l'air très bien cette infirmière"

Jorja se rallongea, puis écouta les réprimande du docteur en rougissant. Elle n'avait pas voulu la mettre en colère, c'était tout le contraire. Elle avait juste voulu ne pas la déranger plus longtemps. Mais ce n'était apparemment pas le cas du docteur. De plus Pyro avait raison, cette infirmière avait l'air gentille bien qu'un peu sévère et elle devait de toute façon être soignée. Jorja s'excusa donc auprès de l'infirmière en rougissant jusqu'aux oreilles.

- Très claire Docteur. Je m'excuse j'ai été stupide, je ne recommencerais plus je vous le promets.

Pour Jorja s'excuser était la moindre des choses mais ce n'était pas suffisant. Après tout elle venait d'énerver la femme qui lui avait sauvé la vie, elle lui était donc doublement redevable. Timide comme elle l'était, Jorja resta silencieuse lorsque la jeune infirmière fit son bandage, il était d'ailleurs très bien mit car Jorja n'était pas gêné et elle n'avait plus mal. Sans regardé le docteur Jorja la remercia.

- Merci beaucoup pour le bandage, il est parfait. Vous êtes un docteur très douée.

Jorja rougie de nouveau. Dire des compliment n'était pas son fort et elle était surement ridicule. Mais elle avait dit la vérité, la jeune fille était très naïve et donc parlait souvent s'en réfléchir. Jorja n'osa pas bouger même si le pansement était fini de peur d'énerver le docteur, elle s'avait que de toute façon avant de partir elle devrait s'expliquer ou du moins remplir des papiers. C'était la première fois qu'elle venait à l'infirmerie donc elle n'était pas très au courant mais elle se doutait qu'elle n'allait pas sortir tranquillement après avoir été soigné d'une coupure à la main.

Tomoe avait prononcé sa petite tirade comme elle l'aurait servie à n'importe qui. De l'élève au directeur. Le ton aurait été le même. Elle ne faisait pas de distinction. Un patient est un patient. Quel que soit son statut. Et peu importe ses blessures. Elle faisait son travail avec rigueur et sérieux, que ce soit une simple coupure ou une fracture ouverte. Seule comptait la santé du patient. Et une fois le seuil de l'infirmerie franchi, c'était sa zone. Son territoire. Son domaine. Elle en était la Reine et ne souffrait aucun ordre. On se pliait à sa volonté ou on s'en mordait les doigts. C'était ... tomber de Charybde en Scylla.
Si vous pensiez en savoir plus qu'elle dans le domaine médical ... son domaine de prédilection ... la contredire là-dessus ... c'était courir vers de gros risques. Sauf si vous aviez vraiment raison. Étonnamment, la jeune femme reconnaissait bien volontiers et très facilement ses torts.

Faisant le bandage avec attention, l'infirmière nota le rougissement mais n'en dit rien. Du moment que sa patiente restait tranquille, peut lui importer son état d'esprit. Elle soignait les corps, pas les cœurs ni les esprits. Elle écouta l'élève d'une oreille. Elle était touchée par sa sincérité.

« Heureuse de te l'entendre dire. Le reconnaître est déjà une belle avancée. Mais ce n'est pas la peine de promettre une telle chose. »

Tomoe continuait paisiblement le pansement. Maintenant que le saignement avait été arrêté ... la plaie n'était pas si impressionnante que ça. Elle était même banale pour ainsi dire. Quelques jours sous bandage et désinfectants feraient largement l'affaire. Restait à savoir si elle allait faire revenir l'élève ... Elle lui jeta un petit coup d'œil discret.

* Ce n'est que mon avis, mais mieux vaudrait qu'elle repasse ... tu ne crois pas ?

Quittant des yeux l'élève et le bandage, elle se tourna vers Kahlùa en souriant doucement qui le lui rendit de façon féline.

* Je pense aussi. Je pourrais suivre l'évolution directement sans lui courir après ... moins fatiguant que de la chercher dans les chambres ou l'école entière.

Revenant au pansement qu'elle finissait tranquillement, c'est toujours d'une oreille distraite qu'elle entendit sa patiente lui adresser la parole. La jeune femme était satisfaite que le bandage ne soit pas trop serré. Elle n'avait pas à le refaire. Encore une victoire. Et du temps de gagné. Cependant, le compliment lui passa au-dessus. Très largement. Elle n'était pas vraiment sensible à ces choses-là. Pour tout dire, elle s'en moquait comme de sa première perfusion. Hormis de quelques personnes par contre ... ses parents, ses frères et son quatuor évidemment ...

« Encore une fois, tu n'as pas à me remercier, c'est mon travail, rien de plus. »

Tomoe se leva, attrapant les compresses sales pour aller les jeter puis revint pour reprendre tout le matériel médical et aller le ranger sagement dans le placard adéquat. Elle retourna s'assoir derrière son bureau après s'être lavée les mains. Elle regarda l'élève qui ne semblait pas très à l'aise et qui paraissait vouloir jouer les statues. D'une voix douce, elle s'adressa à elle.

« Je ne mords pas tu sais ... »

Rapidement, le médecin sortit ce qu'elle détestait ... la paperasse ... rien que d'y penser ... tssss. C'est vraiment ce qui l'horripilait le plus. Toutes ces feuilles à remplir ... ces comptes-rendus à faire ... Tssss. Son père avait beau lui dire que c'était important, Kyoya avait beau l'avoir engueulé pour ça ... rien à faire. Elle n'aimait pas. Point barre. Il ne fallait pas chercher plus loin ...

« Bon ... le moins drôle maintenant ... il va me falloir ton nom, ton prénom, ton année ... Et aussi savoir si tu as besoin d'un billet pour retourner en cours ou pas ... »

S'équipant d'une arme de destruction massive nommée ... stylo Bic, Tomoe attendit sagement la réponse de sa patiente.

» Tomoe Ukita / Shinoa Archer
» [Pv Avel] Une petite visite des lieux