Danse, bel inconnu (pv Mael)

Gabriel regarda autour de lui. Il était un peu éméché, ayant bu un peu trop de champagne et de whisky, les sens brouillés. Il n'était pas encore saoul, mais beaucoup moins timide et sur sa réserve. Et puis il avait chaud... Il avait défait les premiers boutons de la chemise blanche qu'il portait, par dessus un pantalon noir de costard. Chose rare chez lui... Cette soirée, il l'avait passée dans les rues, à balader en ville et dire bonjour bonjour à tout le monde, et à snober les gens. Et a pleurer. Pleurer. Pleurer. Fort heureusement, il n'avait pas l'alcool triste, et depuis qu'il était réchauffé, il ne pleurait plus. Il avait même oublié pourquoi il était triste... Il riait facilement, même s'il se dérobait à la moindre approche trop directe. Pas de danse, pas de baiser. Loin de lui la populace! Et tout autour... Oui. Bon sang! Il mourrait de chaud. Un autre bouton fut défait. L'endroit ou il se trouvait était un restaurant bar très chic, qui apparemment s'arrangeait avec les mineurs... Il en était à son huitième verre et on ne lui avait demandé aucun papier d'identité. Son daemon était couché à ses pieds, les pattes sur les oreilles. Zéphyr boudait, d'une parce qu'elle détestait le fait qu'il boive même si c'était sa première fois, et de deux parce que le brouillard dans l'esprit de Gabriel la rendait groggy elle aussi.

Gabriel déposa son huitième verre, et alla danser un moment, faisant attention à ne frôler personne, tenant simplement à se défouler. Il revint quand la chaleur de la foule agglutinée se fit insupportable. Zéphyr gémit et il s'assoit contre le bar, au sol, la caressant du bout des doigts. Son poil soyeux coule sous son toucher. Il soupire. Sa tête se fait lourde. Non, ne pas penser. Son regard est soudain attiré vers l'autre bout de la salle. Assis, un homme boit. Il a de la prestance, et... Et il est beau. Magnifique. Il a l'air rassurant et effrayant à la fois. L'observer le trouble, mais il ne peut s'en empêcher. C'est comme si cet homme superbe avait quelque chose de familier. Il ne peut empêcher ses yeux de suivre chacun de ses gestes. C'est si flagrant que Zéphyr se redresse, afin de savoir ce qui perturbe autant son jeune protégé. Son regard à elle tombe immédiatement sur le ligron, et elle ne pense pas du tout comme Gabriel.

*Tu es complètement fou! Ce type là, c'est un prédateur. Tu as vu son familier? Tu ne fais pas le poids!*

"N'importe quoi. Ce n'est pas un combat ni quoi que ce soit. Je me contente de..."

*Mater?!*

"Non! Enfin. Enfin si, mais... Oh, arrête!"

C'est ce moment que choisi l'homme pour relever les yeux vers lui. Gabriel tout d'abord est fasciné, n'arrivant pas à détourner la tête. Puis il se force, et devient tout rouge. Lève la main pour réclamer un autre verre. Il ne relève plus la tête, mais il lui semble qu'un regard pèse sur lui. Il boit, et finit par regarder de nouveau dans cette direction. Manque s’étouffer. Il ne regarde encore. Zéphyr émet un léger grondement. Genre, je t'avais prévenu. Et Gabriel fait un regard timide, avant de rougir de nouveau, puis de se passionner pour la table de bar. Lui qui était décoincé... Ce type... Rah! Il va terminer se verre, puis sortir. Oui, voilà...

Comme tous les vendredis soirs, Mael avait prit l’habitude de fréquenter ce bar. Peut être parce qu’il se sentait seul, il appréciait l’ambiance qui y régnait, et la présence humaine à ses côtés, bien qu’il ne prenait part à aucune conversation et restait seul à sa table. Il restait ainsi souvent jusqu’à point d’heure, après quelques verres et rentrait chez lui pour se coucher et ne se réveiller que bien tard le lendemain.

Ce soir là, la solitude se faisait plus pesante, et ses pensées s’en allaient à la semaine écoulée. Entre les élèves révoltés qu’il reçoit régulièrement dans son bureau, celui qu’il a du carrément renvoyer de l’établissement, et puis le manque de professeurs qu’il n’arrivait pas à combler autrement que par des remplacements sur courte durée, il voyait le week-end arriver comme une bénédiction. Enfin, il aurait pu se réjouir de son week-end, s’il n’avait pas apprit la veille par un appel de son père l’existence et la venue de son demi-frère.

Sur le coup, il n’avait fait qu’acquiescer et accepter la demande de son père, mais ce n’est qu’après coup qu’il s’était mis à cogiter. Depuis quand il avait un frère ? 17 ans, évidemment ... Et pourquoi personne ne le lui avait dit ? Sa mère était-elle au courant ? Lui-même était encore un gosse, mais ses parents étaient toujours ensembles, à cette époque là. Il ne comprenait pas comment son père avait pu faire ça et s’était mis à lui en vouloir. Il n’avait d’ailleurs pas non plus envie de voir son frère, et regrettait à présent d’avoir accepté de le prendre en charge. Pour l’instant, il n’avait pas de nouvelles de lui, mais il devait être arrivé dans l’après midi, d’après ce que lui avait dit leur père.

~

Peu à peu, après plusieurs verres, ces pensées s’évanouissaient et laissaient place au vide visible dans le regard porté sur son verre à moitié vide. Après contemplation, il le vida d’une traite et le reposa sur la table. En relevant les yeux, il croisa un regard au loin qui le fixait depuis on ne sait combien de temps. Intrigué, il soutint ce regard, observant le jeune homme qui le fixait. Sa tête lui était inconnue, il n’était pas un habitué du vendredi soir. Saphira, qui jusque là se faisait discrète, allongée à ses pieds et somnolant, releva la tête pour observer à son tour la situation. Le blond était accompagné d’une daemon loup, assez imposante, contrairement à son humain.

Mael vit ses joues prendre des couleurs, virant au rouge, juste avant qu’il ne tourne la tête pour regarder ailleurs. Son verre vide toujours dans la main, le directeur continua cependant de l’observer sans aucune gêne. Tandis qu’il le fixait toujours, le jeune se tourna pour fixer à nouveau Mael, et à nouveau rougir avant de dévier le regard. Son comportement fit sourire Mael, qui le fixa encore quelques instants. Déjà qu’il était plutôt bien foutu, la touche de rouge sur ses joues ne faisait qu’améliorer les choses.

Désireux d’en savoir un peu plus sur cet homme, et de le voir de plus près, Mael se leva de sa chaise, et commença à se diriger vers lui. Saphira se leva brusquement et attrapa son pantalon dans la gueule pour le freiner et le retenir.

* Qu’est ce que tu fous, Mael ? *
* Bah, je vais le voir. *
* Tu devrais pas. Enfin je dis ça, je dis rien... *
* Pourquoi ? *
* Je sais pas, j’le sens ... *

A cette dernière réponse, Mael haussa les épaules et reprit son mouvement. Saphira le suivi, mais restait en retrait, tandis qu’il approchait derrière le jeune homme. Il posa une main sur son épaule et s’installa dans le même mouvement sur la chaise de bar, puis s’accouda sur celui-ci. Il lança un sourire charmeur au blond qui s’était retourné vers lui, et prit la parole.

Je t’intéresse ? T’étais pas très discret...

Mael s’interrompit le temps de faire un signe au serveur pour qu’il remplisse à nouveau leurs verres, et le questionna à nouveau.

Tu viens souvent ici ? Il me semble pas t’avoir déjà vu ...

Gabriel était à milles lieux de penser à ce frère inconnu, qu'il espérait candidement ne pas croiser d'ici à la fin de sa scolarité, idée dictée par une peur de la découverte et un manque d'envie provoqué par le sentiment d'être d'une forcé d'être là, et de deux de rancoeur envers ce père qu'il n'aimait pas et qui l'avait placé dans cette situation sans le prévenir. Entré dans l'établissement cet après-midi même, il ne s'était rendu à aucun cours, snobant gentiment ses enseignants. On ne lui avait de toute manière pas donné son emploi du temps. Et quelle journée... D'abord un surveillant accompagné d'un loup le surprenant endormi sur les marches. Pas le lieux le plus confortable pour faire un somme, mais le voyage l'avait quelque peu éreinté. Un loup. Si semblable à Zéphyr... Puis... Ce jeune homme qu'il avait rencontré dans la cours. Qui l'avait surpris en train de pleurer, chose qu'il detestait par dessus tout. Et le sommeil qui le fuyait, et le visage de sa mère s'incrustant en relief sur chaque visage féminin. Non, il ne pensait pas, ne pensait plus. L'esprit embrume, il regardait la table, timidité recouvrée, en espérant disparaître sous terre. Il était peu courant que Gabriel reluque de la sorte une personne. C'était... C'était malpoli. Malgré ses yeux baissés, il continuait à le voir, derrière ces paupières. il imaginait sans mal son visage, qu'il avait eu le temps de graver sur le noir de ses paupières, ces mains, sa gestuelle lorsqu'il portait le verre à ses lèvres.

Zéphyr, près de lui, émit un roulement de gorge en voyant l'homme potentiellement dangereux se lever de sa chaise et fendre la foule pour se diriger.... Droit vers eux. Il y a quelquefois ou il faut savoir paniquer. Prendre la fuite, utiliser la sortie, vider les lieux, quitter la populace. tout ça... Elle fixa son regard sur la scène. La ligre, car il sagissait d'une femelle, venait de saisir Mael par le pantalon, comme il lui arrivait elle même de le faire avec Gabriel. Interessant... Zéphyr ne bougea pas d'un poil. Allongée ou debout, elle ne ferait de toute façon pas le poids, quoi qu'il advienne. Les deux protagonistes avaient l'air de discuter, et c'est surement ce qu'ils faisaient. Zéphyr regarda la marche inexorble reprendre. Elle coucha les oreilles. Elle grogna, s'adressant à Gabriel, partagée entre le rire et l'effroi, abandonnant pour une fois son éternel ton calme.

*Tu l'as attiré. Il vient par ici. Et avec son Immense amie, en plus...*

"Je... que... quoi?! Comment ça?"

Gabriel allait pour se retourner, réflexe plutôt stupide, vu la situation, lorsqu'un frisson lui parcourut la nuque. Une présence, juste là, dans son dos. Et une main ferme et chaude, qui se posa sur son épaule, le faisant sursauter légèrement.Il se retourna vers lui et eu un moment de flou en le voyant si près, son regard passant rêveusement sur son sourire. Il emmanait de l'homme une prestance qui était rendue par la présence rapprochée. Gabriel se sentait attiré, à la manière d'un papillon de nuit venu se brûler les ailes à la flamme qu'il sait innaccessible. La remarque que mael lui adressa combiné à son sourire fit mouche, et les joues s'embrasèrent, mais il ne détourna pas le regard. Pourquoi faire? Il était à côté, c'était trop tard pour faire semblant ou partir sans rien dire, le nez en l'air.

"-Je t’intéresse ? T’étais pas très discret..."

"Oui."

Il n'avait fait que répondre en un seul mot aux deux énoncés de Mael, la question et la constatation. Oui, il était intéressé, c'était le moins qu'on puisse en dire. Son coeur battait à un autre rythme, sa gorge s'était asséchée. Il répondit en murmurant doucement. Zéphyr leva les yeux, intriguée. Qu'arrivait-il à son humain?

*C'est quoi ce délire?*

"T'occupes."

Zéphyr soupira mais ne répondit pas, observant, très intriguée, et un peu inquiète, sans pouvoir expliquer pourquoi. Elle jeta un coup d'oeil au fauve, et lui adressa un signe pour la saluer, couchant un peu les oreilles. Elle ne croisa pas son regard, ne cherchant pas à la provoquer, loin de là. Pas folle... Pas comme Gabriel, qui semblait avoir perdu ses neurones quelque part. Elle veillerait sur lui. Dût elle se battre contre... Non, elle fuirait avec lui, c'était mieux, et surtout envisageable. Lorsque son verre fut de nouveau emplit, il le prit et joua avec, sans boire.

"-Tu viens souvent ici ? Il me semble pas t’avoir déjà vu ..."

"-Ce qui veut dire que toi, tu viens souvent. Non, c'est la première fois."

Il le porta à ses lèvres, et ferma les yeux au contact du verre froid contre ses lèvres. il avala une gorgée du liquide glacé, qui descendit le long de sa gorge, avant de le réchauffer délicieusement. Il émit un soupir, et se lécha la lèvre inférieure, lui rendant une température normale. La chaleur qu'il ressentait lui donnait l'impression de sentir encore sa main sur son épaule. Il frissonna légèrement. La rougeur avait -gràce au ciel- deserté ses joues. Il lui offrit un regard un peu timide, et toujours sur le même ton doux, demanda:

"Pourquoi avoir traversé la salle?"

Alors que Mael se posait tranquillement sur le siège à côté du blond, Saphira observa l’autre daemon tout en se couchant au pied de la chaise. C’était une belle louve, de plus près, et elle semblait inquiète et intimidée, ce qui la faisait bien rire intérieurement. Ils n’avaient pourtant aucune mauvaise intention. Enfin, elle n’était pas d’accord avec ce que faisait Mael mais ne pouvait pas lutter plus contre sa volonté de toute façon. Elle le suivait, continuant de penser qu’il faisait probablement une connerie. Au moins quand il s’en rendra compte, elle pourra toujours se moquer de lui et rajouter qu’une fois de plus elle avait raison.

Quant à Mael, la réponse à sa première question le surprit un peu, de par le fait qu’elle soit directe. Au moins ne perdrait t’il pas de temps de ce côté ci. Saphira qui continuait d’observer le comportement de la louve, amusée qu’elle n’ose pas croiser son regard, et semblait la craindre. Pour s’amuser, elle montra légèrement les crocs à la louve et grogna un peu, avant de se désintéresser d’elle, posant sa tête entre ses pattes.

* C’est marrant, elle a peur de moi, son daemon, regarde ! *
* M’en fou, laisse moi *

Agacé par la remarque inutile de son daemon, Mael se re-concentra sur le jeune et bel homme qu’il avait en face de lui. Il posa alors sa question, à laquelle le blond lui répondit par une déduction à moitié juste, et la réponse brève et tout ce qu’il y a de plus simple. Mael sourit, et prit son verre à présent plein pour boire une gorgée de ce liquide frais et agréablement réchauffant.

Je ne viens pas si souvent, non. Plutôt régulièrement, on va dire.

Il le fixa attentivement tandis qu’il portait son verre à ses lèvres, buvant de cet agréable buvage. Il regardait ses lèvres à travers le verre, puis sa gorge, où elle déformait l’espace d’un instant, au passage du liquide. Les glaçons qui s’entrechoquaient dans le verre laissaient entendre un léger tintement normalement inaudible dans tout ce brouhaha, mais qui parvenait parfaitement aux oreilles de Mael grâce à son pouvoir. Et puis son regard se perdit sur ses lèvres lorsque sa voix parvint à ses oreilles alors qu’il lui demandait pourquoi il l’avait rejoint.

Mael releva les yeux pour fixer le blond un instant, semblant réfléchit, puis répondit, toujours aussi posé.

Tu m’as cherché, tu m’as trouvé Et puis, tu m’intéresses aussi pas mal...

Il lui fit un clin d’œil, puis jeta un œil à son daemon, avant de se ré intéresser à lui. Il lui servit un nouveau sourire, puis ajouta :

Joli daemon. Au passage, elle ne craint du mien, si ça peut la rassurer. Saphira en profite souvent pour intimider les autres mais ne fait rien si c’est pas nécessaire.

Penser que Zéphyr avait peur était une grossière ereur. Elle était inquiète, certes, mais pas pour elle. Elle ne craignait pas pour sa vie. Ce qu'elle n'aimait pas, c'était se sentir impuissante à protéger Gabriel en cas de danger, et cela l'incitait à prendre profil bas. Elle n'aimais pas le jeu auquel jouait Gabriel. Il ne savait pas à quoi il s'exposait. Cet homme était adulte, et avait tout du fauve. En plus, son compagnon avait bu, et n'était plus sobre. S'il faisait quelque chose qu'il venait à regretter par la suite, elle s'en voudrait horriblement. Après tout, les êtres pensants sont résponsables des infirmes et des enfants, et son Gabriel était un heureux mix entre les deux...

"Quoi?! Enfoirée!"

*A tiens, j'éxiste de nouveau? Je pense, tu vois. Ca m'occupes*

"Saleté".

Gabriel répondait franchement car il n'avait rien à cacher et était très spontanné. Sa timidité pas envolée, mais ses inhibitions oui, il prenait de l'assurance. S'il ne pouvait s'empêcher de rougir, il disait ce qu'il pensait, et ce avec précision. Lorsque Saphira tenta d'accrocher son regard, Zéphyr ne se déroba pas et plongea ses yeux mordorés dans ceux de l'immense félin. Elle avait un regard fier, ou brulait un flamme de défi, les oreilles un peu couchées. Au grognement, elle répondit par l'identique, son roulement de gorge faisant sursauter légèrement Gabriel.

"Mais à quoi tu joue?!"

*Elle me provoque.*

"Et ca te fait quelque chose? Je t'ai connue plus stoïque"

*Elle crois me faire peur... De toute façon je fais ce que je veux. Ca m'amuse...*

"T'es chiante."

Même moment de blanc entre les deux jeunes hommes, occupés à la seconde précise à parler à leur daemons respectifs. Comme quoi... Le sourire que lui adressa Mael fit se former une boule dans la gorge de Gabriel, et une châleur douce envahi son ventre. Ce n'était pas désagréable... Du tout. Gabriel ne pouvait détacher son regard des longues et grandes mains, et observa chacun de ses gestes avec minutie. C'était passionnant, de le voir faire...

* Passionnant...? de le voir boire...?*

"Ouais."

"Je ne viens pas si souvent, non. Plutôt régulièrement, on va dire."

Le regard insistant de l'homme plus que bien foutu qui lui faisait face sur ses lèvres n'échappa pas à Gabriel, qui se mit à les mordiller nerveusement pour le coup. Et à regarder celles de son vis à vis. Et à rougit en se rendant compte de ce à quoi il jouait. Bon sang...Il finit par changer d'axe de vue, revenant à ses yeux, ce qui le soulagea un peu.

Tu m’as cherché, tu m’as trouvé Et puis, tu m’intéresses aussi pas mal...

Mourru. Retour de la tomate en force! Mael: 1. Gabriel: 0.

Nouveau sourire enjoleur. *Je suis au paradis et je parle avec un ange*

"Joli daemon. Au passage, elle ne craint du mien, si ça peut la rassurer. Saphira en profite souvent pour intimider les autres mais ne fait rien si c’est pas nécessaire."

"Elle apprécie le compliment et le retourne. Zéphyr n'a pas peur, elle se dit simplement qu'elle ne fait pas le poids face à Saphira, et cela l'agace prodigieusement... Elle n'a aucune confiance en toi et pense que tu es une sorte de fauve à l'affut..."

Ceci dit d'un ton tranquille... Avant que ce qu'il vient d'énoncer ne lui monte. Les neurones qui grillent joyeusement les unes après les autres... Youpi. Gabriel se laissa glisser de son banc pour cacher sa gêne, puis hésita trentes secondes sur la démarche à suivre.

*Ne fais pas ca*

"Cause toujours"

C'est certainement l'intervention de son daemon qui termina de le décider. Non mais ho, marre! Elle ne décidait pas de tous ses faits et gestes à ce qu'il sache! Il se glissa dans le dos -large, et vaste. Et... musclé... Mon dieu...- du bel appolon, et murmura d'une voix douce et enjôleuse:

-Viens danser avec moi, bel inconnu...

Il l'embrassa sur la joue, à la comissure des lèvres, faisant bien attention de ne pas le touche d'une quelquonque manière autrement, avant de saisir sa main pour l'entraîner. Il ne put s'empêcher de rougir, devant sa propre audace. Il était un curieux mélange de détermination et de timidité. Un délicieux sourire planait sur son visage d'ange et ses yeux bleu pâle semblaient pétiller. Faire ce qu'il voulait... Sans mesure... Sans penser aux conséquences... Zéphyr poussa un soupir audible. Super...

"Elle apprécie le compliment et le retourne. Zéphyr n'a pas peur, elle se dit simplement qu'elle ne fait pas le poids face à Saphira, et cela l'agace prodigieusement... Elle n'a aucune confiance en toi et pense que tu es une sorte de fauve à l'affut..."

Cette dernière réplique laissa échapper à Mael un petit rire amusé par la comparaison. Un fauve à l’affut ... Mais n’était ce pas ce qu’il était, au final ? Un fauve, mais sans ses intentions meurtrières. Mais que cherchait-il, au juste ? L’alcool rendait ses pensées légèrement confuses, mais sur le moment, il ne doutait plus de ce qu’il visait. Après tout, ce n’était qu’un inconnu qu’il ne reverrait plus.

Souriant toujours au bel homme à ses côtés, il l’observa se lever, hésiter, et enfin s’approcher dangereusement de lui. Il bénit son pouvoir lui permettant d’avoir une meilleure ouïe, sans quoi il aurait eu du mal à entendre ce que venait de lui murmurer le jeune homme, avant de déposer un baiser à proximité de ses lèvres. Danser ... ? Cela ne faisait pas partie de ce qu’il préférait faire ni ce pour quoi il était doué, mais puisqu’il était en si bonne compagnie, il ne pouvait refuser cette invitation. Surtout qu’à présent, il se faisait entrainer par la main vers la piste de danse.

Il se laissa donc entrainer, pour se retrouver au milieu d’une foule de gens qui ne faisaient pas attention à ces deux nouveaux arrivants parmi eux. Mael se rapprocha du jeune homme pour quasiment se coller à lui, son regard plongé dans le sien, un sourire d’ange aux lèvres. Discrètement, ses mains allèrent se poser sur ses hanches, tandis que son visage se rapprochait de l’autre. Ses lèvres se rapprochèrent, jusqu’à être à proximité de son oreille, dans laquelle il murmura, d’un ton joueur.

« Et maintenant... ? »

Saphira, qui était resté couchée au pied du bar, surveillait attentivement, et bien qu’elle était toujours aussi contre son comportement, elle préféra ne pas intervenir et le laisser faire. Elle l’a prévenu, il ne faudra pas qu’il vienne se plaindre, c’est tout. Elle jeta un œil vers la daemon du blond, qui était restée elle aussi, et semblait du même avis qu’elle concernant les actes de leur humain respectif. Elle soupira elle aussi, ne pouvant rien faire d’autre qu’attendre...

[Hj : Pardon pour l'immense retard, et pour la qualité plus que discutable de ce rp]

La description de fauve correspondait on ne peut mieux à Mael, d'après Zéphyr. Elle ne put s'empêcher de gronder et de coucher un peu les oreilles lorsqu'elle vit le grand homme poser ses mains sur les hanches de son protégé et se coller à lui. En plus, Gabriel n'avait pas l'air de trouver cela désagréable du tout... Elle germa les yeux et fit le vide dans son esprit. Gabriel, lui, n'avait plus conscience de rien, ou plutôt une conscience aiguë des choses, des gens, et de... lui. L'alcool embrumait ses sens, mais il lui semblait que c'était la première fois qu'il voulait vraiment quelque chose, quelque chose aussi intensément. C'était la première fois qu'il ressentait cet élan, cet accès d'égoïsme. Il voulait que le bel homme le touche, il voulait qu'il le prenne contre lui et qu'il ne le lâche plus. Il voulait s'abreuver de ses yeux jusqu'à se noyer, s'oublier totalement. Il voulait... Gabriel était en fait en terrain inconnu. S'il n'avait été totalement novice dans l'art du désir, il aurait su que ce qu'il voulait n'était simplement qu'une réponse violente de ses hormones. Là, il ne pouvait que se laisser chambouler par ses sens, paumé loin derrière. Il ne réfléchissait plus, se contentant de ressentir. Le monde se brouillait autour. Il ne faisait plus vraiment attention à rien, et Zéphyr était devenu le cadet de ses soucis.

Pour la première fois de sa vie, il l'excluait de l'instant présent, voulant vivre une expérience seul. Il ne savait pas que seuls les pouvoirs de Mael lui avaient permis d'entendre son murmure, et que donc, il aurait tout aussi bien faire semblant de ne pas entendre, ce qui signifiait qu'il désirait vraiment le suivre. Et comment l'aurait-il deviné, d'ailleurs..? Il ne savait pas que Mael épiait chacun de ses faits et gestes. Zéphyr, oui. Ses grands yeux mordorés détaillaient la scène avec attention. Il ignorait que la louve souffrait de l'écart entre eux, et surtout de le voir ainsi, offert à un homme qui apparemment était pour, sous l'emprise de l'alcool. Zéphyr se refusa cependant à intervenir. L'homme avait certes l'air dangereux, mais ce n'était pas un tueur assoiffé de sang, et au pire... Ils allaient... Quoi? S'accoupler? Cette idée ne lui plaisait certes pas, mais au moins son jeune humain saurait à quoi s'en tenir. De plus, il avait l'air tout à fait consentant. De quel droit se mettrait elle au milieu? Il sentit sa conscience l'aiguillonner violemment. Que faire..? Elle se força à ne pas bouger. Rester là. La ligre avait regardé dans sa direction. Elle fit de même. La situation leur déplaisait autant à l'une qu'à l'autre.

Une odeur entétante de parfums flottait dans l'air, lourde, capiteuse. Un mélange désordonné, un manque de goût certain dans le mélange. La chaleur dégagée par la foule transpirante accompagnée de l'odeur assaillirent Gabriel à la gorge lorsqu'il fut sur la piste. Il rit. Il sentait la grande main de l'inconnu dans la sienne, sa peau était douce, fraîche. Il le vit soudain se rapprocher et dû lever les yeux pour croiser son regard. Il se mordilla nerveusement la lèvre sans s'en rendre compte en avisant son sourire. Qu'il était beau... On aurait dit une de ses statues grecques revenues à la vie. Gabriel fit glisser ses deux mains sur le ventre de celui qui venait de lâcher sa main et de l'attirer par les hanches, et les fit remonter lentement le long de son torse, s'amusant à sentir les déliés sous le tissu, la fermeté des muscles. Ses joues se tintèrent délicatement de rouge. En entendant le murmure, un léger frisson le parcourut. Il soupira, posa sa tête dans son cou, humant son odeur, légèrement contre lui. Il sentait la chaleur du corps près du sien, sans le toucher tout à fait, dans une sorte d'anticipation torturée. Il s'éloigna un peu quand la musique changea. Il murmura à son tour, parlant à voix basse, comme par peur de briser l'instant, la tête légèrement en arrière, car trop près pour le regarder dans les yeux autrement, n'ayant pas envie de reculer, voir pas la moindre envie, employant le même ton joueur, y ajoutant une touche de provocation, oublieux du reste :

-"Je veux que tu me montres à quel point je t'intérésses..."

Il fit une pause, sa main jouant avec un des boutons de la chemise de Mael. Il avait légèrement baissé les yeux. Il les releva, et poursuivit sur le même ton :

"Maintenant, embrasse-moi... ou tu veux"

Il n'entendit pas la réaction outrée de Zéphyr, qui s'était levée a demi, sans pour autant bouger. Elle savait qu'il ne fallait pas intervenir. D'aucune façon. Elle savait ce qui arrivait à Gabriel, ou croyait savoir. Depuis la mort de sa mère, il était en demande d'affection mais n'osait pas réclamer, ni une étreinte ni quoi que ce soit, se refusait toute approche. Et là, il était ... saoul, et de plus, l'homme en face de lui, en plus de correspondre aux critères de "recherches câlins" (Bipède, deux bras) était apparemment au goût de son humain, réveillant en lui des instincts primaires... Et bien... On était pas sorti de l'auberge...

Gabriel avait un regard espiègle en disant ça, mais également de défi, ne se prenant pas le moins du monde au sérieux. Sa langue passa sur ses lèvres pour les humecter. Sa gorge était séche. Il avait hésité entre lui demander un truc complètement farfelu ou qu'il le prenne contre lui, avant d'opter pour la première option. Il voulait certes se sentir en sécurité, protégé par ce bel homme si sûr de lui, que la tristesse semblait négliger et qu'aucun malheur n'avait l'air de pouvoir frapper. Sentir la force de ses bras qui l'étreindraient, la forme de son corps contre le sien, savoir si la chaleur qu'il percevait n'était pas un songe. Dans l'ambiance moite, il lui semblait agréable, cet homme... Mais il voulait plus encore sentir la douceur de ses lèvres sur sa peau. Et pour une fois, il s'avouait ses envies sans complexes... Il ne se dit pas une seule seconde que tout ceci pouvait dangereusement déraper. Qu'on ne se conduit pas ainsi face à un inconnu. Non. Il avait oublié tout sens commun. Un homme ou une femme, il n'aurait su le dire, le poussa en dansant avec son compagnon, le faisant bousculer un peu Mael. Il se retrouva contre le côté de son torse, moitié riant moitié pleurant, un peu sous le choc. Leva les yeux. Croisa son regard. Ne le lâcha plus. Il ne se rendit pas compte qu'un type apparemment trop saoul s'amusait à lancer de l'eau sur les danseurs, à travers toute la pièce, et que tout ce petit monde était en train de s'échauffer doucement. Dans sa tête, tout se brouillait, se mélangeait. Ne restait que Mael, en face de lui. Il le fixait. Attentif, attendant.

Saphira continuait d’observer attentivement la louve, qui semblait avoir du mal à se retenir d’intervenir entre les humains. Elle-même aimerait bien aller raisonner Mael, mais il lui avait fermé son esprit, et ne l’aurait pas écoutée de toute façon. Dans ses moments là, il avait raison et tout le monde à tort, le raisonner étant inutile.

Le directeur sentit le jeune homme se rapprocher contre lui, décrochant un petit sourire vainqueur à ses lèvres. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu’il tombe dans ses bras, même si, à la base, ce n’était pas le but premier. Tandis que l’inconnu posait sa tête sur son épaule, Mael remonta une main pour la poser sur sa nuque au travers de ses cheveux longs. Il attendait la réponse à sa question, quand le blond s’écarta légèrement pour plonger son regard dans le sien. Ses yeux étaient d’un bleu magnifique, de quoi se perdre facilement dans son regard. Son attention fut reportée ailleurs lorsqu’il répondit enfin, d’une proposition vague, libre de toute interprétation. Son sourire s’élargit quand le blond précisa ce qui lui trottait dans la tête.

L’embrasser, où il voulait. En voila une bonne idée. Ce gamin était audacieux, et ça lui plaisait ; la soirée s’annonçait bien agréable. Après l’avoir fixé un moment dans les yeux, sans rien répondre, Mael s’exécuta, parcourant la distance nécessaire pour que leurs lèvres entrent en contact, doucement. Saphira qui surveillait toujours la louve, fit un pas vers elle lorsqu’elle l’a vue amorcer un mouvement vers les deux hommes. Même si elle-même n’approuvait rien, et ne voulait pas que quiconque les arrête, pas même le daemon de l’autre. Elle la fixait, les babines légèrement retroussées, dévoilant ses crocs pointus, prête à mordre en cas de besoin. Bien évidemment, Mael ne le remarquait pas plus que son amant du soir ne remarquait son daemon, son esprit fermé à toute remarque de la part de Saphira.

Il avait passé sa main sous la chemise du jeune homme, sa main tiède se posa sur le creux de son dos. Son autre main était restée sur sa nuque, y exerçant une légère pression. Il prit le temps de profiter de ce baiser, avant de le rompre pour aller mordiller le lobe de son oreille, et murmurer à nouveau, laissant aller les sous entendus.

ça te va, ou tu as besoin de plus... ?

Zéphyr, qui s'était stoppée en plein geste, observa la ligre et retroussa égalemment les babines, grondant légèrement, répondant à la provocation, son regard ne cessant tout de meme pas d'aller jusqu'à Gabriel, apparement de plus en plus proche de son humain de compagnie. C'était fou, cette aptitude à l'apnée que possédaient les bipèdes. Ils restaient collés, a s'emmeler la langue pendant de longues minutes. Cela dépassait complétement la louve. Quel interet, quel plaisir pouvait il y avoir a avaler la salive de l'autre...? Les pensées de Gabriel ne parvenait plus à la louve. C'était la première fois qu'une telle chose lui arrivait, et cela emplissait son coeur de tristesse. Il lui semblait qu'on l'avait emputé d'une part d'elle meme, meme si elle ressentait bien entendu le lien qui les liait.

Gabriel ne vit rien du sourire vainqueur qu'affichait son diable de grand frère, lorsqu'il se rapprocha ainsi de lui. Il sentit une main chaude se poser sur sa nuque. Une grande main, au doigts longs. Un frisson parcouru son dos. Lorsqu'il releva les yeux pour le fixer, avant de prononcer son outrageuse proposition, le regard de Mael l'électrisa. Il vit le sourire déjà esquissé du bel homme qu'il ne connaissait que depuis une dizaine de minutes tout au plus s'élargir, et se rendit peut etre un peu compte de ce qu'il venait de dire. Ou du fait que l'autre ressemblait a un gros chat face a une souris. Toujours est il qu'il déglutit. Son partenaire d'ailleurs, devait savourer son role de "bourreau", car il s'amusait cruellement à le faire languir. Tout en continuant à le fixer, de son regard imperturbable, et de son sourire plein de dents. Gabriel n'attendait certes pas une réponse, il attendait un contact. Il attendait ses lèvres sur lui. Et redoutait tout à la fois désormais... L'adrenaline envahissait peu à peu son corps. Les dernières neurones lui permettant quelques notions de survie élementaire grillèrent joyeusement et courrurent se suicider par le lobe de son oreille droite.

Le grand homme l'embrassait. La bombe sexuelle qu'il avait maté sans rien dire pendant il ne savait combien de temps l'embrassait. On, on lui offrait son premier baiser. Et c'était doux... Gabriel ferma à demi les yeux, comme un chat heureux, et une de ses mains se décolla de son torse pour glisser sur sa joue puis poursuivre, et l'autre main ne tarda pas à la rejoindre. Il les joignit autour de son cou, et se glissa plus encore contre lui sans vraiment s'en rendre compte. Il pressa timidement ses lèvres contre les siennes, puis plus franchement lorsqu'il sentit une pression des doigts sur sa nuque, lui rendant son baiser. C'était un baiser chaste, tendre, mais en meme temps, Gabriel n'anticipait pas meme qu'il en existat une autre sorte. Sa tete tournait un peu a cause de la chaleur, des odeurs se melant, mais lui attribua cela au contact des lèvres sur les siennes. Enfin, son humain, comme le désignait Zéphyr, s'éloigna un peu... ou pas temps. Gabriel sursauta un peu en sentant les dents sur la chair de son oreille, et ses joues se nimbèrent de rouge, couleur qui s'accentua lorsqu'il entendit la question anodine du bel apollon: avait-il besoin... Avait-il envie...

De plus...? Il voulait ne jamais bouger d'ici... Rester contre lui éternellement, sentir comme maintenant sa poitrine se soulever sous lui et le repousser avant de s'affaisser et de l'attirer contre son ventre plat. L'eau jetée à travers la pièce ne les épargnaient pas, bien qu'ils soient statiques au milieu des danseurs. Mael et Gabriel eurent l'immense honneur de recevoir l'équivalent d'un verre d'eau. Gabriel sursauta, regardant autour de lui. Le liquide était aromatisé à la menthe, apparement, à sentir l'odeur qui les couvraient désormais. Le tissu de sa chemise colla à sa peau, mais la chaleur éttouffante l'empecha de ressentir le froid. La main contre la peau de son dos le rapella au bon souvenir de son compagnon, et il le fixa un moment, puis mit la tete sur le coté, le jaugeant en silence. Une goutte d'eau dévala du nez droit du grand homme pour échouer sur ses lèvres et s'y dissoudre. Que voulait-il déjà..? Il voulait... Il s'entendit murmurer, ses mots dépassant sa pensée :

"Encore..."

Il préfera cependant ne pas attendre que le fauve ne le mange tout cru cette fois-ci, et il se hissa un peu, s'aidant des bras encore autour de son cou, allant mordiller ses lèvres puis les presser des siennes.

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