Émiettons le pain... [Terminé]

Premier jour. Ca n'était jamais évident pour personnes, alors pour Eiko c'était tout simplement une épreuve à surmonter. Il avait beaucoup de mal à se faire à cette école, il la trouvait tellement grande, et surtout il y avait tellement d'élève. Bien que le beau blond ait dix-neuf ans il se sentait aussi intimidé que les jeunes adolescents de quatorze ans. Il avait tout fait pour paraître innaperçu, rasant les murs timidement, un petit sourire sur ses lèvres et son daemon Myuca serrer contre son torse. C'était peine perdu. Eiko était du genre à attirer les regards, de part sa silouette et son visage androgyne, et ses longs cheveux blonds qui lui descendaient dans le creux du dos. Pas que ça ne lui allait pas, au contraire, c'était un très bel homme, si seulement il avait eut un peu plus confiance en lui. Il avait passé le plus clair de sa journée à rougir, il c'était fait bousculer plusieurs fois par des élèves, qui s'excusaient rapidement avant de partir. Et c'était pour être franc le seul contact qu'il avait eut de la journée, et il l'avait d'ailleurs apprécier, parce qu'il avait osé sourire. Il avait un joli sourire, débordant de gentillesse. Ca désespérer son petit renard polaire de le voir si peu sur de lui, mais vu l'épreuve qu'il vivait, il ne disait rien pour le moment. Eiko était seul, pas vraiment d'ami, en queurelle avec sa famille, et avait vécut il y avait une relation très compliqué. Mais Myuca avait bon espoir, Eiko était jeune, inteligent, il avait le coeur sur la main et était créatif, pour peu qu'on s'adresse à lui il se ferait certainement des contacts. L'école était rempli d'élève à rabord après tout.

Le jeune homme avait posé ses affaires dans sa chambre, mais l'avait vite quitté. Il ne l'aimait pas. Elle l'angoissait. Il n'avait pas l'impression qu'il s'agissait de sa chambre, il se sentait encore chez lui dans son ancienne école, pas ici. Il devrait si faire. Après tout, c'était son choix de venir ici. Un choix très mature qui lui avait demandé de beaucoup souffrir, mais qui était nécessaire pour continuer à avancer. Il prit juste son carnet à dessin et son crayon de bois, et partit aussitôt. Il se perdit un peu pour trouver le refectoire, puis finallement le trouva: tout les élèves se ruaient presque en courant vers lui. Timidement, encore chamboulé par ce changenement d'établissement, il se mêla aux autres élèves. Il fut très gêné des regards sur lui, et se dépêcha de passer, de jolies rougeurs sur ses joues. Il aperçu un petit sourire en coin d'un des garçons, il l'ignore, n'ayant aucune envie de ça si vite. Il soupira, prit son plateau sans avoir prit grand chose à manger et se dépêcha de prendre place à une table, seul. Jamais il n'aurait osé s'imposer comme ça auprès des autres. Et puis de toute façon il était totalement perturber par tous ses évènements.

Il se mit à grignoter son pain, ou plutôt à le grignoter miette après miette, le regard perdu dans le contenu de son assiette. Il était du genre hypersensible. Cette séparation douloureuse, cette nouvelle école, toutes ses nouvelles têtes. Arriver à Pluie d'automne était souvent un grand bonheur pour tous les étudiants, parce qu'ils avaient rêvés d'étudier ici. Mais pour Eiko se n'était qu'un choix difficile et perturbant, et il allait avoir besoin de temps pour s'en rejouir. Il se sentit soudainement très seul, terriblement seul en scrutant du regards les autres élèves. Ils étaient tellement nombreux, ça l'effrayait un peu. Myuca sauta sur la table et s'assie devant son vis à vis qui le regarda d'un air coupable, comme s'il venait de faire une bétise. Le renard polaire désigna son assiette du regard.

" Allez mange un peu au moins. Sa va allez tu verras, fais moi confiance."

Il lui sourit gentiment, un sourire plein d'encouragement. Eiko lui rendit son sourire et prit sa fourchette, décidé à l'écouter. Il se mit à manger sans grand appétit, l'estomac un peu noué. Finalement, Myu avait raison. Ca ne pouvait qu'aller en mieux. Il n'aurait qu'à se concentrer sur ses cours, et les bonnes choses arriveraient d'elles même. Se qu'il fallait, c'était garder un esprit positif, c'était la clef de toute réussite. Rassuré, Myuca se mit sur la banquette à côté de lui et se roula en boule. Eiko lui sourit, il adorait lorsqu'il se mettait ainsi, il ressemblait à une boule de peluche blanche imaculée. Il le caressa pour lui dire merci, le petit renard répondit par une autre caresse de la queue sur la main du jeune homme. Se qu'il n'avait pas vu, c'était qu'un autre garçon c'était approché de lui.

Eiko sursauta légèrement, puis se figea, ses yeux bleus clair agrandis de surprise. Il entrouvrit les lèvres, cherchant quelque chose à répondre. Il se sentit rougir. Mince, il n'aurait jamais imaginé que quelqu'un vraiment lui demanda ça. Il sortit un petit "Euh" timide. Puis sourit gentiment. Finalement il était content, stressé mais très content que ce garçon soit venu. Il décala son plateau pour lui laisser de la place et lui sourit:

"Oui, bien sur. Vas y assis toi."

Il avait franchement du mal à y croire, et ne savait pas trop quoi en penser. Il se demanda comment ce garçon avait bien pu faire pour oser demander ça à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Mais après tout, quelle importance? Il était simplement anxieu, parce qu'il sentait déjà que même s'il avait envi de lui parler, il n'oserait pas. Il détourna les yeux vers son assiette, rougissant. Puis, il risqua un regard, juste par curiosité. Il était blond lui aussi, il avait aussi les yeux bleus comme lui. Il en fut plutôt étonné, parce qu'en général il était bel et bien le seul à être ainsi. Il eut un petit sourire content, et se mit à faire le geste qu'il faisait toujours lorsqu'il était stressé: il enroula ses cheveux dorés autours de son doigt. Ce garçon avait l'air un peu rêveur, un peu comme lui. Il lui sembla sympathique. Il aurait adoré que ce garçon ne soit pas venu juste pour manger avec une présence, et qu'il lui parle. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas le forcer à quoi que se soit, et se remit à faire des miettes avec son pain, faisant soupirer Myuca...

Gabriel rentra un peu la tête dans les épaules en se rendant compte qu'il avait fait sursauter quelqu'un. C'était bien la première fois... Et ces yeux... Il s'y plongea, perplexe, se demandant ou il avait pu voir les mêmes. Cela le déroutait totalement. Il avait déjà vu de tels yeux quelque part. Ou...?

*Dans ta glace, imbécile*

"Hu?"

TES yeux*

Il vit que le jeune homme cherchait à parler, puis à son plus grand désarroi... Le vit rougir. Ses yeux s'agrandirent sous la surprise. Eh ben ça... Il ressenti immédiatement une vive sympathie pour celui qui était assis en face de lui. Gabriel savait ce que c'était, que de rougit à tout bout de champs sans pouvoir rien y faire. Et c'était pénible. Gabriel ne parlait que peu aux gens, ne voulant s'approcher d'aucuns. Mais celui-ci... L'intriguait. Il avait l'impression de se contempler dans un miroir. Il détailla le jeune homme en face de lui, ses yeux s'attardant sur le blond clair, un peu plus foncé que le sien, la peau de lune, qui semblait douce, le visage en pointe... Son regard curieux dévisageait sans aucune pudeur son vis-à-vis. Jusqu'à ce qu'il se rende compte -fatalement, cela devait arriver- de ce qu'il faisait, et qu'il se transforme en pivoine. Il détourna immédiatement les yeux, atrocement gêné. Un "Euh" prononcé d'une petite voix le fit redresser le nez, alors qu'il était toujours rougissant. Le blond aux cheveux longs magnifiques lui souriait avec douceur. Il décala son plateau et l'invita à s’asseoir. Gabriel écarquilla un peu les yeux et son visage enfantin se para d'un grand sourire adorable, et ses yeux se mirent à briller comme i le jeune inconnu venait de lui offrir un cadeau précieux. Rencontrer son double de chair et d'os avait complètement sorti Gabriel de sa torpeur. Ses soucis étaient bien loin d'ici. Seul comptait celui qui lui faisait face. Le reste, il serait temps d'y penser... Ensuite.

-"Merci!"

*On est pas sortis de l'auberge...*

Zéphyr se coucha, ou plutôt se laissa tomber, indolente, au pied de la chaise, et Gabriel posa son plateau délicatement avant de s’asseoir. Il redisposa les plats sur son plateau, comme il le faisait à chaque fois avant de manger, plaçant ce qu'il comptait dévorer juste sous son nez. Aujourd'hui une salade verte et de tomate, assaisonnée d'une sauce blanche probablement toxique et mortelle pour l'homme, qu'on leur servait pour faire baisser les effectifs étudiants. Zéphyr le réprimanda une nouvelle fois et il soupira, piqua dans une tomate, qu'il porta à ses lèvres. Et mangea, une grimace au visage, grimace purement fictive destinée à agacer son daemon. D'ailleurs, la louve gronda légèrement, pas dupe.

Gabriel se sentit observé, et pour ne pas l'importuner, ne releva pas les yeux, se soumettant au passage au radar sans avoir l'air de s'en rendre compte. Il subissait de plus en plus facilement ce genre d'examen sans broncher et donc n'émit aucun geste ou signe significatif, se contentant de manger. Puis n'y tint plus, et releva les yeux, l'observant. Se mit à rougir en voyant le rosé qui mâtinait encore les joues pâles du bel enfant au cheveux longs, mais fut ravi de découvrir un sourire sur le visage si doux. Il voulait dire quelque chose, mais n'osait pas, clairement trop timide. Il attrapa sa miche de pain et commença méthodiquement à en faire des confettis. Avant de se rendre compte que son voisin de table faisait exactement la même chose. Gabriel rit. Un rire frais, légèrement nerveux. Puis sourit.

"Je m’appelle Gabriel Fitz, et voici Zéphyr (il désigna la louve d'un geste). Je suis allemand, arrivé ici en cours de la deuxième année. Et toi?"

Un sourire mignon. Il se força à ne pas rougit, tachant de rester neutre. Il lui tendit la main par dessus la table, timidement. Il n'oserait pas faire plus... Déjà, cet acte de bravoure lui avait été dicté par Zéphyr, qui lui avait renvoyé sur fond de paupières un instant qu'il aurait préféré effacer définitivement de sa mémoire, tant la honte le submergeait à la seule évocation de ce souvenir en lui faisant remarquer gentiment mais sans une pointe d'ironie qu'il c'était montré nettement moins timoré dans d'autres conditions...

Eiko baissa les yeux, un peu gêné. Il était partagé. D'un côté il se disait que parfois il n'avait lui même aucune envie de parler, et il n'avait aucun moyen de savoir si ce garçon était dans ce cas ou non. Etant d'une nature plutôt mature Eiko jugea bon de ne pas le déranger. Mais d'un autre côté, à force d'observer ce garçon, il aurait bien aimer lui parler. Savoir pourquoi lui aussi était blond, quel âge avait il, ce genre de chose que l'on demande ordinairement. Il n'osait génaralement pas poser ses questions, qui sont pourtant les premières de n'importe quelle relation, quel qu'elle soit. Il était tellement obsedé par l'inquiétude de déranger les gens, qu'il n'osait presque jamais. Il lançait de petits regards discret vers le jeune homme, il avait l'air gentil. Eiko lui même avait un beau regard débordant de douceur et de gentillesse. Myuca entrouvrit les yeux pour regarder d'inconnu, il fut aussi étonné que son vis à vis en voyant l'amusante ressemblance entre eux, c'était plutôt intriguant de voir deux blonds aux yeux bleus, avec chacun un daemon plutôt ressemblant à la même table dans un self au Japon. Il sentait Eiko plus détendu qu'auparavent, il devait être content d'avoir au minimum une présence pour lui faire penser à autre chose qu'au stress de la rentrée.

Puis, le garçon s'adressa à lui. Eiko releva son visage vers lui, un peu étonné, néanmoins ravi. Il rougit un peu, puis lui offrit un beau sourire. Il passa ses longs cheveux derrière son oreille, puis tendi sa main pour serrer celle de Gabriel.

"Enchanté."

Il n'avait pas vraiment l'habitude de serrer la main aux gens, c'était plus une pratique européenne, comme celui ci l'avait précisé, il était allemand. Eiko ne s'en étonna pas, il trouva par contre cela intéressant, les étranger se faisaient plus rare qu'en Europe au Japon. Il l'observa un instant, c'est qu'il avait de grands yeux. Eiko avait lui même des origines européennes, même s'il n'avait jamais eut la chance de pouvoir y aller. Myuca lui donne un léger coup de pâte sur la cuisse, histoire de le faire sortir de sa rêverie. Eiko le souleva doucement et le montra à Gabriel. Le petit daemon bailla d'une façon adorable, se qui lui vallut une caresse.

"Je te présente Myuca. Moi je m'appelle Eiko Youchiro. Je viens tout juste d'arriver, de ce matin. Mais je suis en quatrième année, en faite j'ai dus...changer d'école...Mmh."

Son petit tic des "Mmh" était de retour...Son regard se perdit un instant. Il savait bien que les premiers temps il devrait repenser à cette ancienne école, et donc à celui qui l'avait poussé à prendre cette décision. Il le savait. Seulement ces pensées n'étaient pas des plus réjouissantes. Il déposa Myu sur le banquette, celui ci se roula de nouveau en boule comme il aimait le faire. Eiko reporta son attention sur Gabriel. Il le remerciait intérieurement de lui faire penser à autre chose. Il recommença à enroulé ses cheveux autours de son doigt, mais son attitude semblait plus détendu. Il avait bien vu que ce Gabriel était un garçon un peu comme lui, un peu timide. De plus il semblait sympathique, et il était content qu'il ait osé lui parler. Le jeune homme se demandait par quelle question commencer. En tant que senpai il aurait été de son devoir de lui proposer son aide pour ses cours. Mais il ne voyait pas lui dire ça ainsi, il préfera commencer par se qui lui sembla le plus logique.

"Deuxième année, tu as quel âge? Seize, dix-sept ans?"

Il espérait que ses questions ne le gênaient pas...Il s'agaça contre lui même, bien sur que non. Si ce Gabriel lui avait parlé c'est bien parce qu'il désirait discuter. Il n'avait pas à s'en inquiéter. De plus il c'était promit de faire des efforts pour rencontrer des gens. Il se doutait bien que tout ceci ne serait pas facile pour lui, mais s'il avait réussit une fois, il pouvait le refaire. Il pausa sa main sous son menton, dans une posture plutôt féminine qui lui allait bien. Il tentait de paraître à l'aise, mais pas mal de chose le trahissait: les manches un peu trop longues de son pull prêt du corps, qui trahissait son manque de confiance en lui, ou encore la manie qu'il avait à tripoter ses cheveux, sa main qui ne cessait de venir caresser son daemon comme pour se rassurer. malgré tout il avait un visage acceuillant, Eiko était un beau jeune homme, plutôt atypique de part son côté androgyne certe, mais il semblait surtout doux et très gentil. Histoire de lui faire comprendre qu'il s'intéressait à lui, Eiko se décida tant bien que mal à lui pauser une nouvelle question:

"Euh...Et tu es venu étudier quoi au Japon? Tu as pourtant beaucoup de chance d'être européen."

Ca se voyait netement dans son regard clair: Eiko était curieux. Il était ravi d'avoir osé lui poser la question, espérant pouvoir enfin avoir une vraie discution. Il n'en avait pas eut, de réelle conversation intéressante, depuis sa rupture, il y avait deux mois. Son regard observait timidement le garçon, il était certes plus jeune, malgré tout le jeune homme lui trouvait un petit air mature, et un certain charme: certainement dût à ses origines. Quant à son daemon, elle lui faisait pensé à Myuca, et la trouvait très belle. Il sourit gentiment à Gabriel, il avait eut une excelente idée en venant s'asseoir à sa table.

Voir quelqu'un d'aussi semblable et timide que lui déconcertait passablement Gabriel. Et c'est ce qui lui permettait de prendre les devants. La timidité excessive de Eiko le troublait et le mettait dans ses petits souliers, tout en lui faisant également prendre conscience de la fragilité de celui qui lui faisait face. Il se demandait s'il avait l'air lui-même si naïf, si fragile. Eiko le faisait fondre lorsqu'il souriait. On aurait dit un ange... Des anges, décidément, il en croisait pas mal, ces derniers temps. Enfin, la plupart ne méritaient pas ce terme, mais... Celui-là, puet-être bien que oui. Il serait difficile de trouver plus gentil, non? Mais que cherchait-il à la fin?! Que cherchait-il? Quelqu'un qui l'aide à passer le cap difficile qu'était l'apprentissage de la vie seul? Quelqu'un qui lui redonne goût à rire? Tandis qu'il réfléchissait, son regard se refroidit graduellement. Il en avait presque oublié la présence de Eiko, mais fort heureusement, Zéphyr était là pour veiller au grain. Elle le relança en se moquant de lui, le ré-attaquant en parlant encore de la soirée du vendredi dernier, soirée qu'il aurait bien voulu proscrire à jamais de son esprit, tant la honte le submergeait lorsqu'il y songeait.

Il releva le nez. Ce jeune homme étrange et blond, ce jeune homme aux allures nordiques et pourtant japonais l'intriguais profondément. Il se sentait proche de lui, lui qui ne s'était senti proche de personne depuis qu'il se trouvait dans ce nouveau pays. Cette ressemblance le rassurait, et il se rendait compte seulement maintenant à quel point cette situation le stressait. Il pouvait communiquer, mais pas aussi facilement qu'il aurait voulu, et se sentait totalement perdu, Perdu, largué en univers inconnu. Et ce jeune... Pourquoi diable était-il tout seul? Pourquoi les élèves de sa classe ne l'avait pas récupéré? Pourquoi ne s'occupait-on pas des nouveaux venus dans cet établissement?! Il se posait tout un tas de questions. Ils se ressemblaient de manière indéniable, ça en était troublant. Son insatiable curiosité pris le dessus sur la douleur qui lui vrillait les tripes et sur la litanie qui criait au fond de lui "Tu es seul, seul... seul". Il voulait savoir. Oublier. L'écouter, et s'oublier en l'écoutant. Ne pas trop penser. Se laisser captiver. Pourquoi pas ce faire un ami..? Entre timides maladifs, ils devraient peut être arriver à s'entendre...

-"Enchanté."

Ce sourire... Oui, il était vraiment... Troublant. Son coeur se mit à battre un peu plus vite, il eut un pauvre sourire, perdant un peu ses moyens. Un ricanement narquois lui fit fermer les yeux et les rouvrir. Il remarqua la légère hésitation qui passa dans les yeux d'Eiko au moment de lui serrer la main, cette étincelle d'incomréhension, et se mordit l'intérieur de la joue. Avait-il fait un faux pas? Ne serrait-on pas la main au japon? D'ailleurs, comment convenait-il de dire bonjour? Comment devait on s'adresser à un professeur..? Comment..? Les questions se remirent à danser derrière ses paupières. Il avait toute une éducation à refaire, des centaines de petits rien à apprendre, assimiler, maîtriser. Et il ne serait jamais d'ici... Il serra fermement la main qui se présentait à lui, et ne pu s'empecher de remarquer que même ses mains étaient comme les siennes. Il avait de longues mains, de longs doigts. Des mains un peu plus grandes que les siennes d'ailleurs... Il secoua légèrement la tête. Mais à quoi pensait-il? Il devait très certainement être fatigué. La dernière fois qu'il c'était fait des films, il s'en était mordu les doigts. Pourquoi le seul homme qu'il ai osé abordé était-il son andouille... crétin... sublime grand frère? Mon dieu... Pourquoi..? Enfin, il venait là aussi d'aborder l'homme plus vieux que lui. Mais pas parce qu'il lui plaisait... Parce que... Tout s'embrouillait dans sa tête, et il rougissait pour rien, les idées qui lui traversait l'esprit le mettant mal-à l'aise. Il vit soudain Eiko glisser les mains sous la table et mit la tête de côté, intrigué. Lorsqu'il le vit sortir le petit renard blanc, son regard se mit à briller comme devant un cadeau de noêl, et Zéphyr releva le nez, intrigué.

-"Ton daemon est superble! Ravi... Eiko."

Il prit le temps de prononcer le prénom, semblant savourer la texture des lettres, s'appliquant tout simplement pour prononcer correctement. Il s'exclama, lorsqu'il entendit la fin de sa phrase:

"Comme moi! Sauf que j'intègre la seconde année... et que c'est ma deuxième semaine! Sempaï."

Il avait deux ans de plus que lui! Oh... oh... Il avait parlé à un aîné avec tant de désinvolture! Il était complétement fou. Son léger accent se sentait tandis qu'il parlait, cherchant ses mots.

-"Deuxième année, tu as quel âge? Seize, dix-sept ans?"

-"J'ai 17 ans... J'aurais très bientôt ma majorité."

On sentait dans sa voix que se dernier point était important. Il avait accentué sur le "ma" sans le vouloir. Bientôt... Et il ne serait pas libre pour autant, devant passer toute l'année de ses 18 ans sous la tutelle de son... "frère". Mael... Il frissona sans rien pouvoir y faire. Il ne faisait pourtant pas froid. Le fait d'avoir bientôt 18 ans ne faisait rien de particulier à Gabriel. Il ne se sentirait pas plus libre lorsqu'il serait officiellement reconnu comme un adulte. Il se sentait soulagé que Eiko pose les questions, car lui-même se sentait trop timide pour poser les questions, et pourtant il sentait une dévorante curiosité lui remuer les entrailles. Il voulait savoir... Il voulait apprendre à connaître la personne en face de lui. C'était la première fois que Gabriel désirait faire plus ample connaissance avec quelqu'un, peut-être même s'impliquer par la suite. C'était un sentiment nouveau pour lui, qu'il ne comprenait pas vraiment.

"Et toi? Si ce n'est pas indiscret"

Ajouta t'il très vite, stupéfait par sa propre audace, ses mains se plaquant contre sa bouche. Interroger ainsi son aîné de deux ans... Idiot! Il se sentit rougir mais ne baissa pas la tête. Zéphyr leva les yeux au ciel.

-"Euh...Et tu es venu étudier quoi au Japon? Tu as pourtant beaucoup de chance d'être européen."

Il déglutit et retira ses mains péniblement, jouant avec une boulette de pain. Il avait fait une croix sur l'idée de se remplir le ventre... Qu'était-il venu étudier au Japon? De la chance d'être Européen..? Oui, peut-être. Il n'y avait jamais réfléchis. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'aurait pas voulu être japonais. Ou... Eiko parlait, et embrouillait les pensées de Gabriel. Il hésita à répondre, mais son regard croisa le sien, et ses yeux s'attardèrent sur le chaleureux sourire. Il y répondit timidement, puis inspira, pris la parole, hésitant, presque à voix basse.

-"J'étudie le droit. Et toi?"

Oui, curieux, curieux... Il voulait savoir... tout savoir. S'en était effrayant.

"Mais je ne suis pas venu au Japon pour les études... Tu... tu aurais voulu être européen?"

Le regard de Eiko se mit à briller lorsqu'il entendit le compliment que fit le dénommé Gabriel sur son daemon. Il l'observa un peu, oui, il avait définitivement l'air sympathique. Légèrement timide pour couronner le tout. Le blond avait l'étrange impression qu'ils étaient assez semblable, et ça le troublait. Se n'était peut être qu'une impression, celle du premier regard, après tout il ne connaissait rien de lui, mais ça l'intriguait malgré tout. Il échangea un regard avec Myuca, puis, il commença à se détendre. Ce garçon n'avait appremment pas l'air de vouloir se moquer de lui ou quoi que se soit de désagréable. Au contraire il semblerait qu'il ait également envi de passer un bon moment avec lui. Eiko rougit un peu, la pensé qu'ils pourraient éventuellement devenir proche venait de lui éffleurer l'esprit. C'était puérile, ils ne se connaissaient pas, ou plutôt pas encore. Mais puisqu'il était seul et nouveau venu dans cette grande université, il trouva sa réaction finalement normale. Et s'il arrêtait de se pauser des questions, tout irait définitivement mieux. Il sourit donc, et prit la résolution de passer un bon moment, quoiqu'il advienne.

Plus difficile à dire qu'à faire. Lorsque Gabriel prononça lentement son prénom, le jeune homme se sentit rougit de nouveau. Non seulement le jeune homme venait de l'appeler par son prénom, mais il l'avait dit doucement, se qui l'intrigua. Mais il ne lui en tint pas rigueur, il était nouveau venu au Japon et ne connaissait rien des pratiques. Le fait qu'il s'applique à bien prononcer son prénom lui fit plaisir, mais il n'en dit rien, pensant que s'il lui révelait cette petite information le jeune allemand se sentirait certainement gêné. Il s'étonna lui même, mais il finit par prendre la décision de le laisser l'appeler par son prénom. Il découvrirait bientôt toutes ses petites manies de politesse japonaise, et il aurait tout le loisir de savoir de quel manière il désirait l'appeler. D'ailleurs...Comment il avait dit déjà? Fi...Fitzu? Pas facile à prononcer. Gablielu, joli prénom.

Il offrit un magnifique sourire à Gabriel, lui aussi était tout nouveau. L'impression qu'ils se ressemblaient se renforça. Peut être s'embalait il? Il observa le garçon de nouveau, il semblait apprécier leur conversation, et paraissait même aussi content que lui. Il se rassura donc. Il rit doucement lorsque le jeune homme l'appela senpai. Il savait donc certaine chose. Son accent était mignon d'ailleurs. A cette pensé Eiko se dépêcha de reporter son attention sur son assiette l'espace d'un instant. Regard qu'il releva lorsque Gabriel lui dit qu'il avait 17 ans, et par conséquent il serait très bientôt majeur. Eiko eut un petit sourire, cette loie n'entrait malheureusement pas en vigueur au Japon. Quel dommage, lui était si proche de la majorité.

"Euh...J'ai 19 ans. Moi aussi c'est l'année prochaine. Je crains que...Tu en dois attendre un peu plus que prévu. Mais tu verras, à part ça, le Japon est quand même un chouette pays. Y a plein de trucs sympa à faire. Mmh."

Par exemple les bars qui pouvaient être assez étrange mais très sympa, les boutiques, les gens dans la rue, les monuments...La seule chose que Eiko n'aimait pas, c'était les boites de nuit. Elles étaient terriblement bruyante et rempli de jeux videos. La plupart servait à danser, devant tout le monde: un cauchemar. Il y était déjà allé une fois, avec...Ne pas y penser, ne surtout pas y penser. De toute façon cette boite de nuit restait un souvenir désagréable. Seulement voilà, il avait l'horrible impression que tout ses mauvais souvenirs devenaient bon. Et c'était le piège dans lequel il ne devait surtout pas tomber, il devait accepter le fait que c'était fini, terminé. Il se faisait du mal en s'obligeant à avoir ses pensées, mais elles étaient nécessaire. Son regard qui c'était perdu l'espace d'un instant se reposa sur Gabriel, à qui il sourit de nouveau.

Le jeune homme lui dit qu'il venait étudier l'art, puis lui avoua qu'il n'était pas venu sur le sol japonais. Beaucoup de questions ne mirent à le tirailler, il avait très envi de savoir pourquoi, et d'apprendre plein de chose sur lui. Ce garçon l'intriguait, mais est ce qu'on pausait réellement ce genre de question à une personne que l'on venait à peine de rencontrer? Non, peut être pas, il n'en savait rien en réalité, pour la simple et bonne raison qu'il n'avait jamais essayé, ou plutôt si, lorsqu'il connaissait mieux les personnes. Mais...Peut être était ce le fait qu'il paraisse s'intéresser à lui, peut être le fait qu'il soit étranger, peut être le fait qu'il trouve leur ressemblance amusante, qu'il soit touché par le fait qu'il soit également nouveau, il ne savait pas. En tout cas il avait très envi de mieux le connaître. Tout était loin d'être facile pour lui en ce moment, et pour une fois qu'il trouvait une compagnie agréable, il aurait voulu ne plus être seul. Etre deux, ou plus, ça empêchait un grands nombres de pensées désagréables.

Bien, alors le mieux à faire, d'après Myuca, c'était de lui parler de lui. Pour lui faire comprendre qu'il voulait en savoir plus sur son compte. Eiko était gêné, mais Myuca le poussa à s'exécuter:

"Moi j'étudis l'art. Je dessine, et j'apprends à peindre."

C'était un début. Il n'avait plus qu'à suivre le fil de leur conversation sur cette lancée. Il était avide de connaitre ce garçon, sans trop savoir pourquoi, mais il était très curieux.

"Ah...Non, pas spécialement. Mais je trouve que c'est un continent fascinant, surement parce que j'aime l'art. Et puis ma mère est originaire de France...Est ce que...Euh, c'est indiscrait si je te demande pourquoi tu es venu au Japon? Tu n'es pas obligé de me le dire..."

Il rougit aussitôt. Il avait osé. Mais ça le démangeait. C'est vrai que n'importe qui se serait pausé la question après tout, se n'était que de la curiosité. Il était tellement gêné d'avoir pausé la question et en attente de la réponse qu'il n'avait pas même relevé le fait qu'il avait parlé de sa mère. Sujet assez sensible chez lui, ils étaient tellement proche, et brouillé depuis quelque année à cause de lui. C'était idiot d'ailleurs. Il s'étonna en songeant un instant que ce genre de chose, il serait capable de lui confier, si tout continuait aussi bien entre eux.

C'est sûr que si Gabriel avait su pour la pratique peu usitée des prénoms au Japon, jamais il n'aurait osé employer celui de Eiko. Mais il n'en savait vraiment rien, ignorant que seules les personnes proches, voir même très proches pouvaient se permettre d'usiter ce patronyme. Quant à la manière que les japonais avaient de prononcer son propre prénom ou son nom de famille, cela le décontenancait et lui donnait un irrespréssible envie d'éclater de rire. Ou lui aurait donné... Avant. Le sourire que Eiko fit après que Gabriel ai prononcé son prénom rendit se dernier contemplatif. C'était indécent, d'être si beau en souriant... Son regard aiguisé de dessinateur suivait les courbes du visage harmonieux. Du visage magnifique. Et s'attarda quelques secondes de trop sur les lèvres délicatement ourlées de son vis-à-vis. Il secoua la tête. Il s'égarait complétement. Il ne connaissait pas cet homme. Comment pouvait-il fixer ainsi ses lèvres? Pendant une folle seconde, il s'était demandé qu'elle était la texture de cette bouche, la douceur de cette chair rosée. Le rouge lui monta aussitôt aux joues. Et cela s'accentua lorsque le jeune japonais se mit à rire, le sang de Gabriel se pétrifiant, avant de repartir de plus belle, son coeur ratant un battement. Il le vit baisser les yeux puis les relever, affichant un petit sourire en coin, avant de prendre la parole:

-"Euh...J'ai 19 ans. Moi aussi c'est l'année prochaine. Je crains que...Tu en dois attendre un peu plus que prévu. Mais tu verras, à part ça, le Japon est quand même un chouette pays. Y a plein de trucs sympa à faire. Mmh."

Ce qu'il avait dit ne fut pas de suite compris, et un blanc flotta sur les lieux. Attendre...?

-"Je... quoi..? Je... Oh. Oh... Non..."

Gabriel avait blanchit en entendant l'information. Son cerveau se mit en standbay quelques secondes, et son regard perdu et catastrophé se retourna vers Zéphyr, qui avait grondé de surprise en entendant les pensées de son jeune humain.

*C'était un piège!*

"Un piège?"

*Oui. Le père savait. Il te retiens ici non pas un an au pire des cas, mais 3. Même s'il meurt, tu ne pourras pas quitter le Japon.*

"Et... mon visa aura expiré d'ici là."

*Il compte sans doute te faire devenir japonais...*

"Ah ça non! Jamais!"

Zéphyr ne répondit pas et se recoucha. Gabriel était trop émotif... Il serait temps d'analyser la situation plus tard... Il faudrait revoir ce Mael et lui demander des comptes. Revoir la ligron. Chouette perspective... Pays pourri. Gabriel était complètement dévarié. Ses projets, bien que peu définis n'étaient certainement pas de rester vivre ici. Il avait toujours eu dans l'idée de repartir à la mort de son géniteur. La seule raison qu'il soit sur le sol japonais était que celui ci était malade, mourrant, et qu'il l'avait réclamé auprès de lui. Quel était donc ce piège? Quelle était donc cette histoire? Pourquoi..?

"Pourquoi..?"

Il avait parlé à voix basse, son regard toujours perdu dans la direction de son daemon, qui resta de marbre. Froide comme la glace... Il ne se remit cependant pas à déprimer, et son sourire revint lorsque la voix de Eiko brisa le brouillard qui l'entourait. Il se forca à l'écouter, et les ténèbres reculèrent, les soucis passèrent en deuxième plan. Il serait temps de s'en occuper plus tard. Zéphyr était d'ailleurs tout à fait d'accord avec ça. Il devait, voulait, serait et était soulagé de parler avec ce garçon. Autant continuer...

-"Moi j'étudis l'art. Je dessine, et j'apprends à peindre."

Gabriel oublia une fois de plus ses soucis et releva la tête, ses yeux se mettant à briller de nouveau, et sous le coup de l'émotion, il saisit la main de Eiko.

-"Tu dessines?!" "Je... Wow... moi aussi! C'est..."

Il se rendit soudain compte de ce qu'il tenait, de ce qu'il venait de faire, et la spontanéité de son geste le mis très mal-a-l'aise.

*Ben vas-y, lâche-toi*

Il relachà la main qu'il tenait, devenant rouge comme une tomate, et termina sa phrase, les yeux baissés, si bas que c'était presque inaudible.

"Super"

La suite du dialogue de Eiko le fit se fermer un peu. Il tergiversa quelques secondes, puisse dit que de toute manière, au point ou il en était... Enfin, il se ridiculisait, était mort de honte, et la gêne le faisait presque pleurer. La peine n’étreins donc pas son coeur lorsqu'il parla.

"-"Oui... La France et l'Italie est le berceau des artistes... ... Je... Je suis venu au Japon parce que ma mère est morte... Et mon père est japonais, alors... Enfin, je ne le connais pas, et il va mourir aussi. Et puis... Et puis c'est mon grand frère que je ne connais pas non plus qui doit s’occuper de moi... Je ne veux pas..."

Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui avait raconté, mais c'était sorti naturellement, et le poids sur ses épaules sembla soudain moins lourd. Il n'osait pas croiser son regard, et ses bras s'étaient inconsciemment refermés autour de lui-même. Non, il ne voulait pas que son frère, que cet inconnu si froid s'occupe de lui. Non... Il ne voulait pas être seul non plus. Il était incapable d'analyser les sentiments qui l'agitaient, et cela le perturbait beaucoup. Il soupira. Il se sentait atrocement gêné. Il mit un long moment avant d'oser relever les yeux, timidement, et croisa un regard légèrement anxieux, des joues rouges. Il se mordilla la lèvre.

"Pardon... Je... j'aurais pas dû te raconter ça... Ca te met mal-à-l'aise"...

Il se traita intérieurement d'idiot. Il était tellement pitoyable... Pour une fois, Zéphyr ne dit rien, pour la simple et excellente raison qu'elle c'était endormie.

Quel était cet expression sur son visage? Pourquoi est ce qu'il semblait si troubler tout à coup? Eiko s'en voulu un instant, cherchant rapidement dans sa mémoire s'il avait dit quelque chose qui aurait pu le blesser. Non, il ne voyait pas. Il se dit donc que Gabriel n'était certainement pas au courant de cette histoire de majorité à vingt ans. Le pauvre, il débarquait dans un pays dont il ne savait rien à l'autre bout du monde. Eiko le regarda, s'en voulant de lui avoir révélé. Néanmoins, s'il ne l'avait pas sut de sa bouche il l'aurait tout de même sut tôt ou tard. Il se demandait par contre si c'était bien à lui de lui réveler ça. Il avait forcément un ami, de la famille dans ce pays, il ne voyait pas des parents envoyés leur enfant à l'autre bout du monde sans personne pour veiller sur lui. Il se força donc à se rassurer quelque peu. Ce garçon, sa peau pâle comme de la porceleine et ses beaux yeus bleus, Eiko se surprit à le regarder avec insistance et baissa les yeux aussitôt. S'il n'y avait pas eut...Il aurait certainement put encore le regarder de cette façon. De plus ce garçon le troublait, il le trouvait étrange, dans le bon sens du terme. Son côté européen peut être, son air timide, peut être aussi.

Rougissant légèrement, Eiko ne parvint pas à trouver quoi lui répondre. Il doutait de toute façon que Gabriel l'ait entendu, car il semblait perturber par sa revelation qui lui avait semblé pourtant tout à fait anodine et banale. Quel idiot...Il marmonna un petit:

"Désolé. Mmh..."

Sans ajouter quoique se soit d'autre. Il sentait le garçon se fermé, et il en ressentit un petit pincement au coeur. Il s'en voulait, pour une raison qui lui était obsucre à cause de ses mots il avait semblé voir passé de la tristesse dans ses yeux. Myuca parvint une fois de plus à le détendre. Eiko se ressaisit, des petites rougeurs aux joues. Il n'avait qu'à laisser court à la conversation, et ne penser que de façon neutre, ainsi il serait moins touché. Se qu'il n'avait pas prévu dans son merveilleux plan pour se détendre c'était la réaction de Gabriel lorsqu'il lui dit qu'il dessinait. L'allemand saisit sa main dans la sienne. Le visage de Eiko s'empourpra aussitôt, ses yeux agrandis de surprise. Il sourit à Gabriel, bien que son coeur batte la chamade. Un joli sourire ravi. Il dessinait aussi, c'était un heureux hasard. Jusqu'où se ressemblaient ils au juste? Eiko eut un petit rire, parce qu'il était heureux de cette découverte, et de la réaction entousiaste de Gabriel. Puis, celui ci relâcha sa main, en murmurant timidement "super". Eiko lui sourit gentiment.

"Oui, ça me fais plaisir. Je pourrais peut être, euh...T'aider, si, enfin, si tu un jour tu as besoin."

Il s'étonna d'avoir osé lui proposer. Mais il en était ravi aussi. Il avait bien envi de le revoir, ce garçon lui plaisait, il était gentil et sympathique, il semblait sensible, ça le touchait. Leur points communs semblaient nombreux, et Eiko voyait en lui une sorte de petit miracle. Il était heureux qu'il se soit assi à sa table. Il lui sourit de nouveau, son petit sourire. Il osa un regard dans ses yeux, et rougi aussitôt. Il avait des pensées déplacées soudainement. Il le trouvait beau? Oui. Mais il ne le connaissait pas. Il ne faisait que penser après tout, il ne pouvait pas s'empêcher de penser. Le regard de Eiko se plongea dans l'observation de son assiette, qu'il avait à peine touché. Rougissant, il ne s'attendait pas à se sentir attirer par ce garçon, d'un autre côté il venait tout juste de lui saisir la main. Il chassa donc ses pensées. Mais il s'attendait encore moins à se qui arriva. Il avait osé lui demander la raison de sa venue au Japon, en précisent qu'il n'était en aucun cas obligé de lui répondre. Il s'attendait à tout, sauf à se que lui avoua le jeune homme.

Eiko se figea. Il ne rougissait plus, il pali au contraire. Ses mains se crispèrent légèrement sur son jean, et il aurait voulu disparaître. Tout tournait rapidement dans sa tête, il commençait à paniqué. Il s'en voulait tant de lui avoir rappeler des souvenirs aussi horribles alors qu'il voulait simplement...Il ne savait même pas se qu'il désirait. Parler de lui, en apprendre plus sur lui sans doute, mais certainement pas lui faire de la peine. Eiko était un jeune homme très sensible, qui avait le coeur sur la main. Jamais il n'aurait désirer lui raviver de tels souvenirs. Il se sentait tellement nul, et tellement gêné qu'il aurait volontier disparu. Il ne savait pas comment réagir, pas quoi dire, il était totalement choqué par ses paroles. Que dire à cela? Désolé? Certainement pas, le mot était trop faible. Le mieux c'était de ne rien dire...Puis, Gabriel s'excusa, Eiko répondit aussitôt, d'une voix très douce:

"Non, c'est moi qui suis désolé. Jamais je n'ais voulu...Te blesser ou quoique se soit. Je suis nul. Pardon..."

Il regarda Gabriel. Il avait l'air totalement perdu. Il pensait qu'il l'avait mit mal à l'aise, et c'était vrai, mais dans la situation, il préferait lui faire croire le contraire. Il ne méritait pas une chose pareille, personne ne mérite une telle histoire. Il espérait fortement que ce grand-frère allait se montrer à la hauteur, mais au fond, il n'en savait rien. Avait il toujours envi de lui parler? Il en doutait, il se sentait le dernier des imbéciles, mais...Il était hors de question de le laisser ainsi, il semblait si seul lui aussi. Eiko n'aurait jamais osé lui prendre la main comme lui l'avait fait juste quelque instant auparavent, mais il avait assez de courage pour lui dire se qu'il désirait lui dire, même si sa voix était très hésitante:

"Tu sais, on ne se connait pas mais...Si un jour tu te sens seul, ou que tu as envis de parler. Ou même, si jamais tu veux me revoir, enfin, même si j'en doute, te changer les idées...Tu peux me téléphoner. Je sui peut être le dernier des imbéciles, mais...Enfin, voilà."

Eiko sortit un style et un papier, où il inscrivit son numéro de téléphone. Il le tendit gentiment à Gabriel. Certaine personne dans ses moments là désiraient penser à tout à fait autre chose, d'autre avaient le besoin de parler. Il était présomptueux d'imaginer que ce garçon allait avoir envi de revenir lui parler mais...Eiko se mordit la lèvre. Son visage toujours aussi pâle. Quel idiot, mais quel idiot! Myuca lui donna un nouveau coup de pâte dans la cuisse. "Tu ne pouvais pas savoir", lui dit il. Mais le jeune homme était si en colère contre lui même qu'il n'arriva pas à le croire. Bien entendu il ne savait rien de cette histoire qu'il ne lui la raconte, mais il s'en voulait. Il se demandait comment réagir à présent, et préfera donc ne rien faire, le laisser décider par lui même...

(Hj: Afin d'éviter les confusions, j'ai mit les paroles de Gabriel en violet et ai laissé celles de ton personnage telles que.)

-"Oui, ça me fais plaisir. Je pourrais peut être, euh...T'aider, si, enfin, si tu un jour tu as besoin."

Le jeune homme releva la tête, soudain toute ouïlle. Il ne s’arreta que brievemmentsur le ton hésitant songeant qu’il n’aurait certainement jamais osé faire une telle proposition lui-même, et savoura donc cette offre pour ce qu’elle était, une offre précieuse. Gabriel enregistra donc précieusement l’information dans un coin de son cerveau. Un dessinateur avait toujours besoin. Apprendre, faire constament muter son trait, évoluer, s’extasier, reprendre le dessin un mois plus tard et en distinguer les défauts, avancer. Découvrir de nouvelles techniques, certainement un nouveau genre, était toujours intéressant. Il maîtrisait les proportions, la mise en abîme, les reliefs, les plans… Rien à lui apprendre du point de vue de l’agancement, mais pourquoi pas les effets de lumières, jour/nuit, ectera. Apprendre à reproduire une chape nuageuse sur fond bleu sombre, savoir disperser une volupte, et… Tant de choses à apprendre encore ! Et puis… Que quelqu’un se propose pour lui enseigner son art touchait profondément Gabriel. Ce n’était pas une proposition anodine, car apprendre, surtout un art tel que le dessin, demandait souvent tu temps, et surtout de la patience. Le professeur en arrivait rapidement aux envies de meurtre. Reproduire avec fidélité ce qu’on à dans la tête n’est pas donné à tout le monde. Si Gabriel s’en sortait plutôt bien, il n’était pas encore tout à fait au point… On est jamais au point. C'est donc sur un ton réellement enthousiaste et plein d'entrain qu'il répondit à la proposition. De plus, l'idée de le revoir, même peu, l'enchantait. Ce jeune homme lui plaisait beaucoup, et il appréhendait un peu le retour à la solitude, qui ramènerais les sombres pensées...

-"Vraiment?! Super! Oui, oui, avec plaisir!"

Il ne put s'empêcher de remarquer la réaction de Eiko avant de décider de lui confier la suite, et c'est certainement celui-ci qui le décida à agir. Il était tellement... Tellement... Parfait? Il ne lui ferait jamais rien, pour la simple et bonne raison que du loup ou de la biche, il n'était certes pas le loup... Et ce sourire... Que ne pouvait-il pas obtenir avec une telle arme de persuasion massive? Lui-même avait perdu quelque chose... Sa raison, peut-être. Il remarqua que si le jeune blond rougissait fortement il ne se dérobait pas, et entendit tout de même son rire, avant de baisser le nez, honteux de ses actes et réactions. Il était en train de se couvrir de honte. Face à un aîné qui plus est. La rencontre avec Mael ne lui avait apparemment pas suffit... Mais... Pourquoi pensait-il à lui?! Mondieumondieumondieu.

Bien qu'il ai avoué ce qui lui pesait sur le coeur, il n'avait pas vraiment changé d'état d'esprit, si ce n'est qu'il c'était instinctivement replié sur lui même, dans une dérisoire tentative de protection. Besoin de se sentir à l'abri. Inutile... De plus, avoir énoncé ces deux phrases vides de sens l'avaient soulagé au delà du compréhensible. Il se sentait mieux, bien mieux, sans pouvoir se l'expliquer. Aussi ne s'attendait il qu'à moitié à l'avoir autant perturbé. La peau de Eiko avait prit une pâleur inquiétante. Il se sentit mal. Il n'aurait jamais dû lui dire cela... Il aurait...

-"Non, c'est moi qui suis désolé. Jamais je n'ais voulu...Te blesser ou quoi que ce soit. Je suis nul. Pardon..."

Des sentiments contradictoires montèrent en lui en l'entendant parler. Une chaleur qu'il n'identifiait pas naquit au creux de son ventre, l'apaisant, comme un feu doux se propageant dans son corps. La douceur et la fragilité de Eiko l’émouvait. Le fait qu'il s'en face autant pour un inconnu le stupéfiait tout en le ravissant. Oui, la réaction d'Eiko, toute inquiétante qu'elle soit le ravissait et lui réchauffait le coeur. Il eut envie de se lever pour l'étreindre afin de le réconforter et se mit à rougir. Il se contrôla, fait pas trop difficile, l'idée d'aller au bout de son acte le plaçant dans un effet d’anxiété profond. Il resserra un peu plus ses bras autour de lui, ce qui lui permit de se rendre compte de cette attitude qu'il aurait qualifié "d'autiste" et cessa immédiatement, posant ses mains à plat sur la table, dans le genre enfant sage. Croisa le regard de Eiko. Hésitant... Et s'en voulut encore. Mais pourquoi ne savait-il pas se taire? Pourquoi les mots et les actes découlaient-ils si facilement depuis tout à l'heure..?

"Tu sais, on ne se connait pas mais...Si un jour tu te sens seul, ou que tu as envis de parler. Ou même, si jamais tu veux me revoir, enfin, même si j'en doute, te changer les idées...Tu peux me téléphoner. Je sui peut être le dernier des imbéciles, mais...Enfin, voilà."

Gabriel écouta son vis-a-vis, un peu déconnecté. Il tendit la main et effleura les doigts de Eiko, récupérant le numéro de téléphone. Puis ce que le jeune blond venait de dire percuta son cerveau. Comment ça il en doutait? Bien sûr qu'il voulait le revoir! Cette pensée en emmenant une autre, il se rendit d'ailleurs compte qu'en fait, il ne voulait pas le quitter... Et ce visage désolé. Si pâle... Il le vit se mordiller la lèvre et sa raison grilla joyeusement, les dernières neurones se bousculant vers l'oreille droite, voulant toutes se suicider au plus vite. Pourquoi s'en faisait-il autant? Il se leva, la chaleur encore présente dans son torse, et fit le tour de la chaise, le numéro toujours à la main. Il marcha jusqu'à Eiko et s’arrêta devant lui. Il ne bougea pas quelques secondes, cherchant son regard, ne rougissant pas, voulant simplement le réconforter. Qu'il arrête de se sentir si mal... Il se pencha, espérant que le daemon de Eiko ne le prenne pas mal, puis passa ses bras autour de son cou et enfouit sa tête contre son épaule, murmurant tout contre son oreille, à voix basse:

-"Arrête de t'en vouloir et d'être triste pour moi... S'il te plaît...."

Eiko était en pleine conversation mentale avec Myuca, un vrai débat. Le renard lui affirmait que si Gabriel lui avait parlé de ses problèmes c'était parce qu'il l'avait bien voulu ou qu'il désirait un soutiens. Eiko hésitait, se demandant s'il n'avait pas gaffé et poussé le jeune homme à le lui révéler alors qu'il n'en avait pas envi. De toute façon, il ne se voyait pas ne rien faire, n'avoir aucune réaction. Parce qu'il se sentait un peu responsable, mais aussi parce qu'il ne se voyait pas le laisser seul dans cette immense école ainsi. Le jeune homme avait peur d'être seul par nature, bien qu'il soit solitaire principalement à cause de sa timidité maladive, il n'osait imaginer comment devait se sentir ce jeune garçon, confié à un frère qu'il ne connaissait pas. Peut être que celui ci était un homme bien, peut être pas. Ayant lui même deux grands frères Eiko n'avait pas une expérience idéal de la fraternité, ses deux aînés passant leur temps à se moquer de lui en l'appelant au féminin. Pas qu'ils ne l'aiment pas, juste qu'ils aimaient le taquiner. Quoiqu'il en soit, si Gabriel le désirait, il était clair que Eiko serait très heureux de le revoir.

Il rougit légèrement en s'imaginant avec lui. Oserait il lui parler s'ils se retrouvaient plus tard? Il n'en savait rien, mais c'était en essayant qu'il pourrait le constater. De plus il n'avait aucune envi de rester seul, peut être Gabriel en avait il envi, lui. Il devait être assez mature de haut de ses dix-neuf ans pour réussir à vaincre cette timidité. Gabriel également avait ce petit problème mais il était plus jeune. Il pourrait toujours l'aider pour ses cours dans son rôle de senpai. Il n'avait pas la prétention de s'imaginer ami avec lui, bien qu'il l'espérait. Pour le moment, la seule chose qu'il pouvait faire pour aller dans ce sens c'était de lui donner son numéro, et il verrait bien si le garçon le rappellerait. Il se préparait mentalement à se que Gabriel ne le rappel pas, ils se connaissaient à peine et Eiko avait déjà réussi à lui rappeler d'horrible moment. Mais...Le garçon avança sa main vers la sienne et prit le petit bout de papier que le blond lui tendait. Il sentit que ses doigts effleuraient les siens, et en fut un peu surpris. Son visage repris soudainement des couleurs, rougissant légèrement. Il se sentit bête de réagir de la sorte et retira rapidement sa main. C'était puéril. Il jeta un coup d'œil à Gabriel, il se demandait pourquoi...Pourquoi est ce qu'il arrivait aussi facilement à lui parler? Il baissa les yeux à cette pensé. Il n'en savait rien. Peut être parce que ce garçon était lui aussi timide. Il n'en savait vraiment rien.

Il se sentait toujours en colère contre lui, qui ne l'aurait pas été dans une telle situation? Il avait rappeler de si horribles moments à Gabriel, tout ça en essayant de paraître sympathique, c'était presque drôle tant c'était pitoyable. Eiko n'était décidément pas quelqu'un fait pour vivre en société. Cette pensée lui traversa l'esprit, et il se sentit vraiment nul. Il n'allait pas embêter plus ce garçon, il avait déjà assez fait de dégât. Il porta sa main sur son sac, cherchant à partir. Mais le geste de Gabriel le stoppa dans son élan. Il c'était levé et avançait vers lui. Interloqué, Eiko ne bougea pas, le regardant avec de grands yeux étonnés. Que faisait il? Sans pouvoir régir, le jeune homme le vit l'enlacer et se pencher vers lui, enfouir son visage dans son cou. Il était totalement figé, pourquoi faisait il ça? Gabriel lui murmura de ne plus s'en faire à l'oreille. Qu'est ce qui lui arrivait? Il ne le repoussait pas? Ce contact n'était pas désagréable, en fait il était même plaisant. Rassurant oui, mais autre chose aussi. Une partie de lui se sentait bien, une autre était très gêné. Il sentait son odeur, il était si proche de lui. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de...tendresse. Pour lui cela ne relevait pas de l'amitié, c'était plus que ça, d'où sa gêne. C'était peut être totalement autre chose, une sorte de remerciement?

Pendant une bonne minute Eiko n'avait pas bougé d'un pouce, un vrai débat mental à l'intérieur de lui. Il finit par se dire que Gabriel voulait simplement lui demander de rester, ou s'ils pouvaient se revoir. C'était la conclusion la plus logique pour expliquer son geste. Peut être une sorte de coutume européenne? Oui, voilà. Ne sachant décidément pas quoi faire, le jeune homme passa sa main dans le dos de Gabriel et la bougea lentement. Une caresse bien timide, mais qui avait du sens venant de lui. Il se recula alors, et regarda Gabriel. Il lui offrit son plus beau sourire, il était heureux qu'il réagisse de façon positive, quelque soit sa façon de s'exprimer. Cette sorte de...câlin risquait de le marquer, et il risquait certainement d'y repenser très souvent, mais il était sur d'une chose au moins: ils allaient pouvoir se revoir, et ça, ça le rendait heureux. Il allait tenté de faire se que lui avait demander Gabriel, à savoir arrêter de s'en vouloir. D'ailleurs...Gabriel était encore proche de lui. Leur visages étaient proches. Eiko rougit violemment et s'écarta de nouveau. Il n'avait pas bougé! Il avait pourtant bien vu qu'ils étaient proches mais il n'avait pas bougé! Qu'est ce qui le prenait tout d'un coup? Il était resté là, en train de sourire comme un idiot à se dire que Gabriel avait de très beaux yeux? ...Quelque chose comme ça en autre.

Il prit alors conscience du monde extérieur, et vit que tous les élèves sortaient de la cantine. Oh non! Il était au dernier étage! Il se leva alors et regarda Gabriel, il avait dut comprendre lui aussi. Mince, obliger de partir comme ça après une scène pareille. Non, en fait c'était mieux, il pourrait se calmer et réfléchir posément à tout ça. Eiko parut se détendre alors, il prit son sac et pausa la bandoulière sur son épaule. Il avait envi de lui proposer quelque chose...Il allait le faire, après tout il pouvait toujours dire non. Enfin...Non, il n'oserait jamais.

« Je dois y aller j'ai cours. Je suis très content de t'avoir rencontrer. »

Il lui sourit gentiment, oui il était très content, mais...Bon, il pourrait toujours attendre qu'il lui envoi un sms, ou qu'il l'appel? Il prit doucement son plateau, il n'avait pas très envi de partir comme ça...Il fit quelque pas. Puis se stoppa et se retourna:

[ Euh, Fitz kun, je finis les cours à dix-huit heures. Alors...Si tu veux on pourrait se rejoindre dans le parc? »

Eiko rougissait de nouveau, il n'arrivait pas à croire se qu'il venait de faire...Il scrutait le visage de Gabriel, cherchant une quelconque trace de mécontentement, ou autre. Mais il n'en trouvait pas. A sa vue, Eiko se mit à tripoter ses cheveux, passant ses mèches derrière son oreille nerveusement. Pourquoi l'avait il enlacé comme ça?...

Gabriel ne lui en voulait pas de lui avoir posé des questions. Il lui en voulait de réagir si mal aux réponses. Pourquoi les gens devaient ils être si mal pour lui...? Il eut une pensée furtive pour Akemi. Il n'avait pas vu que Eiko avait saisi son sac avant qu'il ne l'enlace. Peutêtre avait il senti qu'il allait s'en aller, fuir. Le fuir. Peutêtre était-cer ca qui l'avait poussé à se lever et à le prendre dans ses bras. Une pulsion inexplicable. Le réconforter. Parce qu'il voulait le revoir. En fait, parce qu'il ne voulait pas le quitter. Il se sentait bien avec lui, serein. Il n'avait pas été serein depuis des semaines. Eiko était figé entre ses bras, et Gabriel ressera un peu son étreinte, repirant son odeur. IOl n'était pas rouge, étrangement. Il se sentait à sa place. En train de le réconforter. Il sentait la châleur de son coprps contre le sien, et celle qui habitait sa poitrine sembla diminuer jusqu'a disparaitre. Il se sentait bien, mais la gêne commenca à le prendre. Il n'osa pas bouger, et ressera un peu plus -a peine son emprise sous le coup de la panique.

Il frolait la crise cardiaque, lorsqu'il sentit de longs doigts glisser dans son dos, en une caresse légère. Il rougit de plus belle et se crispa un peu, mais ne bougea pas. Eiko reculla un peu et le regarda. Il rougit légèrement, un peu confus. Face à son sourire, il ne put s'empecher d'en esquisser un à son tour. Cet instant avait un goût de miel, et il aurait voulu que la seconde dure. Impossible. En tout cas, il ne le détestait pas, ne l'avait pas repoussé. Ils se reverraient. Et cette idée gonfla le coeur de Gabriel tant de tristesse, car cela voulait dire se séparer, que de joie. Parler avec lui, dessiner avec lui. Le voir sourire. Il le vit soudain rougoir violemment, et aussitôt, se demanda pourquoi. Cette question lui apporta une image qui le fit rougir à son tour et s'écarter aussi. Après tout, il ne calinait personne habituellement. Sauf sous l'emprise de l'alcool peut etre. Que lui avait il pris..? IOl passa une main génée sur sa nuque, baissant un peu les yeux.


Une caresse bien timide, mais qui avait du sens venant de lui. Il se recula alors, et regarda Gabriel. Il lui offrit son plus beau sourire, il était heureux qu'il réagisse de façon positive, quelque soit sa façon de s'exprimer. Cette sorte de...câlin risquait de le marquer, et il risquait certainement d'y repenser très souvent, mais il était sur d'une chose au moins: ils allaient pouvoir se revoir, et ça, ça le rendait heureux. Il allait tenté de faire se que lui avait demander Gabriel, à savoir arrêter de s'en vouloir. D'ailleurs...Gabriel était encore proche de lui. Leur visages étaient proches. Eiko rougit violemment et s'écarta de nouveau. Il n'avait pas bougé! Il avait pourtant bien vu qu'ils étaient proches mais il n'avait pas bougé! Qu'est ce qui le prenait tout d'un coup? Il était resté là, en train de sourire comme un idiot à se dire que Gabriel avait de très beaux yeux? ...Quelque chose comme ça en autre.

Il le vit regarder autour de lui et fit de même. Il remarqua avec désarroi que la cantine se vidait. Avaient ils passés tant de temps tout les deux? Ils ne s'étaient pourtant presque rien dit... Il l'observa prendre son sac, et s'agenouilla près de Zéphyr endormie, la secoua un peu, en l'apellant.

"Zéphyr..."

La louve se réveilla, clignant des yeux, paresseuse, et bailla, dévoilant sa formidable dentition.
«-Je dois y aller j'ai cours. Je suis très content de t'avoir rencontré. »

Le coeur de Gabriel rata un battement. Ca y était. Il était temps de se dire au revoir. Ils ne se reparleraient plus. Il avait oublié le numéro de téléphone échangé. Il le viut faire quelques pas, puis se stopper avant de le regarder. Il esquissa un sourire timide. Hésita un peu, se disant qu'il n'oserait pas, ferma le poing sans s'en rendre compte sur le papier qu'il tenait toujours, et dit, un peu gêné:

-"Moi... Moi aussi... Je suis content"

-"Euh, Fitz kun, je finis les cours à dix-huit heures. Alors...Si tu veux on pourrait se rejoindre dans le parc? »

Il le vit rougir, et son couer fit un bond. Un grand sourire naquit sur son visage. Un sourire qui illumina son regard clair. Il le vit tripoter ses cheveux et baissa immédiatement les yeux, gêné. Il trouvait ce geste intime... Sans se l'expliquer.

"Oui... oui, on se rejoint dans le parc. Je t'attendrais..."

Zéphyr, agacée par le comportement d'oie blanche de Gabriel, le poussa du museau. Le jeune homme ramassa son plateau repas, et s'éloigna en direction de la file de sortie. Il se retourna une fois pour regarder son vis a vis, la louve continuant de le pousser vers la sortie pour le faire dégager. Plus tard, lorsqu'il marchait dans les couloirs, son regard se posa sur son poings serré. Il tenait avec force le numéro du bel homme aux cheveux longs... Il le glissa dans sa poche. Aucune pensée morose ne l'assailli, jusqu'au soir.